L’enfant petit est un sommet du G7 en pleine guerre du pétrole. Les intérêts individuels surpassent le bien-être collectif, et le petit pays en développement est prompt à sortir les armes en criant «Taïaut».
Contrairement à la croyance populaire, les crises enfantines ne s’évanouissent pas dans la fumée des bougies d’anniversaire. Et l’on se surprend à penser : «Mais je croyais que c’en était fini après 4 ans / 5 ans / 6 ans / 22 ans ?» La vérité est que rien n’empêche un enfant de 8 ans de grogner pour une chaussette tire-bouchonnée. J’en ai 32 et je ne m’en prive pas. Avec l’expérience, cependant, vient la capacité à réguler ses émotions, à les reconnaître, à les questionner, aussi. Du moins est-ce ainsi que la vie est censée tourner. Pour tout le monde sauf pour le paquet d’abrutis qui jouent du klaxon sur l’autoroute et du majeur au feu rouge.
Avez-vous un enfant qui fait des crises de colères fréquentes? On dit que c’est le lot commun des enfants pourvus d’un «strong will», selon le terme anglo-saxon. Comprenez «une volonté forte». Une volonté qu’ils tentent d’asseoir par tous les moyens, tels des despotes miniatures en manque de paysans à terroriser. Ces crises sont difficiles à gérer, elles enveniment les relations quotidiennes, font tourner au drame la moindre sortie crème glacée et peuvent transformer la journée la plus ensoleillée en un avis de tempête majeure avec dégâts collatéraux. Si vous aussi êtes de pauvres hères ballotés par les vents contraires des émotions, voici quelques astuces, tirées de discussions, de lectures, et d’expériences, surtout.
1) Pour le salut de votre esprit, gardez votre calme. Si vous vous énervez à votre tour, vous allez perdre la partie, noyé dans un océan de culpabilité et maintenu sous l’eau par votre conjoint énervé qui va vous reprocher d’avoir envenimé la situation, fait pleurer le petit dernier et de lui avoir cassé les oreilles dans un habitacle de voiture sans échappatoire.
2) Laissez votre cœur au placard et mettez vos méninges sur la table. Non, je n’ai parlé d’aucun organe reproductif, rangez-les! Mettez de côté l’émotionnel, détachez-vous des paroles prononcées. Ainsi que je l’entends souvent, dans une grammaire qui me remue un peu, «ne le prenez pas personnel». L’enfant de 5 ou 6 ans qui tempête n’a rien à voir avec la crise de bacon du Terrible Two. Cet enfant-ci a l’esprit vif et la parole acerbe. Il vous enverra au visage tout ce qu’il espère être une arme suffisamment tranchante. «Je te déteste», «T’es plus ma mère», «Je vais chercher une autre famille». Gardez toujours en tête que ses émotions sont – à cet instant – privées de rationalité, et si ses paroles vous gênent, allez voir ailleurs si le chat n’y est pas.
3) La gestion de la colère demande de la proximité des corps, sauf s’il pleut des coups. Souvent, on a tendance à gérer la crise de la hauteur de notre être (ce qui ne fait pas grand-chose, lorsque l’on fait ma taille), avec un bon mètre de distance et les bras en avant pour parer attaques et projectiles. Or l’enfant est souvent dépassé par la puissance du sentiment. Pour apaiser la crise, rien de mieux que d’établir un contact : lui prendre la main, l’entourer de ses bras. Le geste ne signifie pas que l’on approuve le sentiment, il montre simplement à l’enfant qu’on a identifié l’émotion (parole de psy).
4) Au plus fort de la crise, évitez les leçons. En anglais, faire la leçon se dit « lecturing ». J’aime beaucoup ce mot! Rangez donc le manuel des habiletés sociales qu’est censé posséder votre petit miracle et faites profil bas. On n’aime rien tant que d’asséner des grandes vérités professorales mais je n’irais point le faire une fois tenue en joue. En pleine crise, on se censure. Une fois la crise passée, on débouche le jus de pomme et on ouvre le cahier des doléances parentales.
5) Acceptez les sentiments négatifs. L’idée n’est pas de moi, clairement. Mais il a suffi que je la lise pour réaliser qu’effectivement, j’avais la négation facile : « Mais non, tu l’aimes ton ami Pierrot », « Mais oui, tu aimes ça aller à l’école », etc… Mais oui, on aime ça rejeter en bloc les affirmations qui nous contrarient car elles effleurent un problème possible : l’enfant est malheureux à l’école, il ne va plus avoir d’amis… Alors que bien souvent, une reconnaissance du sentiment suffit à engager la conversation et à trouver une solution au problème.
Avez-vous d’autres idées, des choses testées et approuvées ?
-Lexie Swing-
PS De bonnes sources à venir, dès que j’aurais accès à mon ordinateur ce week-end !
Crédit photo : Tai Jyun Chang