Intégration à la nouvelle garderie 

Garderie CPEC’était hier. Pas comme dans l’expression mais en vrai. C’était hier. Nous avions fait le lobbying qu’un changement de garderie mérite : il y aura de supers nouveaux jouets, les amis seront formidables, as-tu vu la belle bibliothèque, regarde il y a une toilette pour chaque local (on a les arguments qu’on peut).

On était tellement bons que Miss Swing, il y a une semaine, fanfaronnait auprès des éducatrices qu’elle allait quitter. « Je pars, je m’en vais, la nouvelle garderie est tellement mieux, il y a même des VÉLOS ». Un sens du comico-tragique digne d’un Feydeau.

Le public s’est contenté de serrer les dents et de hocher la tête, en nous souhaitant bonne continuation.

Nous voilà donc, devant les portes de la nouvelle garderie. On a préparé les mouchoirs et offert des bouteilles Paw Patrol pour attirer les filles vers la cour. Les enfants jouent en criant dans le soleil déjà chaud de l’été (une rareté ces jours-ci). 

Je m’arc-boute, prête à traîner mes enfants… et Tempête me fausse compagnie pour enfourcher un vélo trop grand pour elle. Accrochée à ma main, B. disparaît soudain, ne résistant plus à l’appel du carré de sable, de la petite butte d’herbe, des ballons qui rebondissent et de la maisonnette dans laquelle se cacher.  La fontaine d’eau constitue à elle seule un nouveau passe-temps. Plus de chandail trempé par une gourde mal vissée (ou mal visée, selon les jours, les éducatrices tentant d’abreuver les enfants « à distance » pour éviter la contagion), mais de l’eau à profusion en appuyant sur un simple bouton.

J’attendais les grands cris, du mélodrame et des jupes déchirées (la mienne), je n’ai récolté que des regards fuyants et des « oui oui ok maman à tout à l’heure ». Tempête n’a même pas daigné lever les yeux à notre départ. 

Leur grand-mère les a récupérées ébouriffées et ravies trois heures plus tard. L’une avait fait du vélo, l’autre des jeux dans la cour. Les deux avaient su utiliser les salles de bains et sentaient bon la crème solaire.

Quant à la garderie elle-même, Miss Swing est formelle, il y a un truc incroyable, « ils servent du lait avec la collation, t’imagines ça Maman! ».

Par contre elle a trouvé la balade en vélo trop fatiguante.

Intégration 1 – doutes 0. Mais on m’a prévenu, il y a toujours un petit coup de mou quelques jours plus tard. Reste que l’intégration-en-trois-semaines-de-pleurs-c’est-normal-madame-tous-les-enfants-font-ça n’est plus qu’un mauvais souvenir.

-Lexie Swing-

Crédit photo : Lexie Swing

Le cinquième des douze travaux : trouver une garderie

Prenez n’importe quel blogue ou message de forum et vous y lirez immanquablement la même rengaine : impossible de trouver une nounou à Montréal à moins d’avoir le portefeuille de Bill (Gates).

Je suis votre lueur d’espoir.

Car, lisez bien ceci : j’ai trouvé une garderie en un jour. A côté de chez moi. A 7 dollars la journée.

A long time ago./ Photo Biblioarchives Canada

A long time ago./ Photo Biblioarchives Canada

Bon, ce n’est pas un CPE (Centre de la petite enfance) mais comme Miss Swing toise à peine 70 cm, je craignais qu’elle ne se sente perdue au milieu d’une quarantaine d’enfants hurlant, courant, se jetant des jouets et de la poutine (ok ceci est totalement un cliché je plaide coupable, mais vu de la France ça fait exotique la Poutine comprenez-moi). Nous avons donc trouvé une garderie familiale subventionnée avec deux nounous et 9 enfants au maximum.

Comment je m’y suis prise…

Jeunes parents nouvellement immigrés, je vous tiens en haleine… Vous rêvez de vous débarrasser de votre progéniture pour aller courir le Mont-Royal n’est-ce pas?
Depuis la France, je me suis enregistrée sur le site Enfancefamille.org. J’ai rempli le dossier de Miss Swing et demandé des CPE et des garderies dans le quartier que l’on visait. Puis je me suis connectée sur le site Ma Garderie qui regroupe la plupart des offres de garde et j’ai fait une recherche par secteur.

Et puis je suis tombée sur une adresse, dans une rue de Notre-Dame-de-Grâce. Des photos sympathiques, des appréciations dithyrambiques, deux gardiennes, une place de libre et un chiffre qui m’apaisa : 7$ par jour. Je la contacte sans trop y croire, depuis la France. Et quelques heures plus tard j’ai sa réponse dans ma boite mail : je vous attends. Nous avons atterri un dimanche, et deux jours plus tard Miss Swing rencontrait ses nounous.

Elle a pleuré pendant une heure et j’ai du venir la chercher. Ça aurait été trop facile sinon.

Mais on est revenu, un peu plus à chaque fois. Et jour après jour, elle s’est habituée. En à peine une semaine, elle y passait la journée, sieste comprise.

Et puis est arrivé  le soir. Ce fameux soir où, lorsque j’ai voulu récupérer Miss Swing, elle m’a regardée longtemps… avant de se cacher dans le cou de la nounou. Adoptée, elle l’avait.

-Lexie Swing-