
Aéroport de Montréal./ Photo abdallahh
Deux ans. Le 25 août 2013, chargée comme une mule de trois bagages, d’un bébé et d’un chien, je passais les portes de l’aéroport de Montréal. Derrière celles-ci m’attendait mon amoureux, prêt à commencer cette nouvelle vie ensemble, de l’autre côté de l’Atlantique.
Deux ans plus tard, nous avons encore migré. De l’ouest de l’île de Montréal, où nous louions notre premier condo, nous avons déménagé sur la rive-sud, et sommes devenus du même fait propriétaires. En même temps que l’immigration, c’est notre vie d’adultes que nous avons entamée. Nous avons laissé derrière nous les études, les jobines, les appartements croches de la région toulousaine, les cautions parentales, l’insouciance de la vie à deux; pour entrer à toute allure dans le tunnel des responsabilités parentales, des vrais boulots qualifiés, des prêts avec intérêts modérés et des soucis de propriétaires.
En deux ans, nous avons…
- Changé de voiture, deux fois, toujours pour une Subaru Forester.
- Loué un condo
- Acheté une maison
- Eté trois fois aux USA
- Fait l’aller retour une fois pour la France
- Trouvé trois garderies pour Miss Swing
- Trouvé un boulot, pour moi
- Trouvé un boulot, puis un autre, pour mon amoureux
- Eu un deuxième enfant, in extremis pour être comptabilisé dans nos deux années de vie canadienne.
Et encore, ce n’est rien quand on pense à toute cette vie que l’on reconstruit, aux mille démarches administratives, aux aller-retours chez Ikea car on n’a rien de rien, pas même une cuillère pour manger son yogourt, aux amitiés à reconstruire, aux jobs à trouver, aux enfants à confier, à la routine à réinventer, aux produits que l’on cherche désespérément dans les rayons des supermarchés, aux habitudes locales que l’on ne comprend pas toujours, au coeur que l’on met à défendre sa nouvelle patrie, qui n’est pas si américaine, pas si « pleine d’obèses », pas si en retard, pas si libérale, pas si pro-OGM, pas si dévastatrice de l’écologie. On en vante les mérites, on en reprend les expressions, on dit « nous » en parlant d’ici, et souvent « nous » aussi, en parlant de là-bas, on se félicite de notre choix d’être partis, même s’il est parfois difficile d’accepter la distance. On se reconstruit, on s’impressionne nous-mêmes du chemin parcouru, de cette incroyable capacité à tout recommencer.
Deux ans donc, et certainement de nombreuses années encore.
-Lexie Swing-
Il s’en passe des choses en deux ans. On n’y croit pas au début. Et puis on le vit et la vie prend la main. Tout va vite, très vite et on est heureux de tout ça!
Putain, du coup j’ai l’impression d’avoir rien fait en quinze ans (presque) ici! Une adresse, un gosse, un mari… y’a que les manteaux d’hiver que j’ai changé souvent :lol:
En tout cas, félicitation parce que c’est pas facile de tout mener de front, dans un nouveau pays en plus.
Faut que je change mes bottes moi ;) Dsl, je passe peu sur ton propre blogue en ce moment, j’ai un peu la tête dans le guidon (ou dans les couches, c’est selon… j’avais oublié le nombre qu’on peut passer pour un nouveau né!!)
Felicitations !! J’aime lire les changements dans la vie des expats. Ca donne de l’espoir et du sourire :)
Oui! il y a tellement aussi d’expériences plus mitigées que c’est rassurant de savoir que tout peut aussi bien se passer