Dernière semaine de primaire

Dans deux jours, nous arriverons au terme du primaire pour B. À 12 ans et des poussières, après 6 années de primaire (une de plus qu’en France), nous allons franchir l’étape de l’entrée au secondaire.

Comme je ne suis pas quelqu’un qui aime le mélodrame, j’ai choisi de rester discrète en lui rappelant chaque jour qu’il s’agit du dernier lundi, puis du dernier mardi, et ainsi de suite. Nous parcourons la rue qui nous mène à l’école et je m’empresse de lui mentionner qu’elle n’aura bientôt plus à emprunter ce chemin. Je lave sa bouteille d’eau défraîchie et la lui remets solennellement en lui souhaitant quelques bons derniers moments avant de changer pour un modèle plus grand, et plus neuf. Je ne voudrais pas qu’elle oublie, quand même, et d’ailleurs je vois bien qu’elle est très émue parce qu’hier elle m’a dit d’un ton caressant “tu ne veux pas arrêter Maman, franchement c’est quoi ton problème?”.

Le problème avec l’aîné, c’est qu’il met toujours un terme à tout. Et puis il avance, il découvre, il inaugure. Pour le second, on a déjà un pied dehors, et surtout un pied ailleurs. Le pansement est grandement décollé, ne tenant que par un vieux morceau plissé qui ne demande qu’à être arraché.

En attendant, je suis déjà nostalgique des professeurs que j’ai côtoyés, de la cour où je les ai vues grandir, des petits et grands événements. Je souris devant les maternelles qui affrontent bravement chaque matin le tour du bloc. Je m’amuse des dessins des premières et deuxièmes années dans le couloir. J’ai une pensée émue pour les visages curieux réalisés par nos premiers nés il y a de nombreuses années et sobrement intitulés “Maman”.

Vendredi, les 6e années passeront à travers les bras tendus des autres enfants. Ils commenceront à quatre pattes, forcés de se courber pour passer sous les petits bras des plus jeunes. Et puis ils finiront par se redresser. Beaucoup pleureront, “parce que ça finit toujours par pleurer” m’a sobrement annoncé Tempête. Certains auront déjà le cœur ailleurs, j’ai l’impression. Et puis après les dernières embrassades, ils s’évaderont vers l’été et plus tard la multitude de choix de secondaires qu’offre notre région. Ils ont tous trouvé leur future école, nos sportifs, nos artistes, nos forts en maths, nos férus d’animaux, nos bêtes de scène, nos musiciens, et puis tous nos informaticiens de demain, déjà redoutables avec la technologie.

Je me dis tout le temps qu’ils sont pourtant si petits. Et puis je les vois, à deux pas des maternelles, et je mesure le chemin parcouru. Sont-ils prêts? Probablement. Le sommes-nous? Sûrement pas. Combien de jours vont se passer avant qu’ils ratent l’autobus pour la première fois et que nous devions les conduire à 20 minutes de là?

L’avenir nous le dira.

-Lexie Swing-

3 réflexions sur “Dernière semaine de primaire

  1. En voyant mon fils et ses camarades rentrés en 6e l’année dernière, je me suis rendu compte que l’enfant, lui, ne se soucie guère de ce qu’il laisse mais avance vers demain, souvent serein. Tandis que nous, nous savons, que le temps file et que chaque pas vers demain est presque un pas loin de nous!

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