Apprendre la couture avec une formation vidéo gratuite

(Pas intéressé(e) par la couture? File au dernier paragraphe!)

J’ai beaucoup évolué dans mon rapport à la couture. Alors que mon amie A. et moi avions appris à coudre toutes jeunes, à tout juste 5 ans, grâce à notre fabuleuse nourrice couturière, j’ai complètement oublié par la suite. Lorsque j’ai repris la couture, j’avais 29 ans et j’ai alors souffert d’une incompétence qui m’est propre : mon incapacité à me projeter dans l’espace et dans les étapes d’un projet. Impossible pour moi de deviner comment un assemblage de deux ou trois morceaux avait pu conduire aux résultats que j’avais sous les yeux. Rien n’était instinctif, ni le choix des tissus, ni le placement des bobines, ni le découpage du patron.

J’ai procédé de manière incertaine. J’ai tenté de réaliser sans patron une tuque – sans succès. J’ai cousu une pochette et quelques bavoirs – réussis après de nombreux ratés. J’ai abandonné ma machine quelque temps, un peu lasse certainement des efforts fournis comparativement aux piètres résultats, et je l’ai oubliée.

À la faveur d’un emploi du temps plus clairsemé, j’ai replongé. Entre temps, une amie m’avait convertie à l’importance d’utiliser un patron de bonne qualité, donc souvent un patron payant. J’ai investi dans quelques-uns, en fonction de ce que je recherchais comme pièces à coudre, et j’ai mis le pied à la pédale. Des trois pantalons d’enfants réalisés, chacun était plus abouti que le précédent.

Cependant, des problèmes persistaient. Je passais de nombreuses heures à comprendre les subtilités des patrons, à googler les termes, à interroger des couturières plus aguerries pour savoir quel tissu acheter. À force de visionner des vidéos Youtube pour apprendre certaines techniques, j’ai fini par rechercher une formation de base.

Et c’est ici que je voulais en venir. Si je peux vous épargner mon cheminement – quoiqu’aucun cheminement, fusse-t-il un chemin de traverse, ne soit jamais vain – je vous dirais de commencer votre pérégrination dans la couture avec un cours de base. Juste après vous être intéressé un peu à votre machine. Juste après avoir fait un premier tour dans un magasin de tissus.

Et si, comme moi, vous manquez de possibilités pour vous déplacer physiquement et assister à un cours de couture, googlez Aude Couture.

J’avais lu son nom au moins 10 fois sur mon groupe Facebook de couture avant de commencer à m’y intéresser. Je savais d’avance qu’elle était plébiscitée. Je peux désormais me joindre à ses groupies.

Aude Couture, c’est un site internet qui propose des formations vidéos de couture. Un set de 10 leçons gratuites est offert après inscription (gratuite). Ces leçons sont le B.-A. BA de la couture : notions de base, machines à coudre, tissus, outils nécessaires, comment lire un patron, etc.

Et non seulement le cours est indispensable – je pèse le mot choisi ici – à tous ceux qui aimeraient se lancer dans la couture ou même qui cousent déjà mais n’ont jamais eu le loisir d’apprendre vraiment les termes et les techniques, mais Audrey s’y montre particulièrement pédagogue, tout en étant parfaitement naturelle et humaine, ce qui est généralement ce qu’on loue comme qualités chez un professeur.

Si les premiers cours vous donnent ensuite l’envie d’aller plus loin, des cours payants sont également disponibles, visionnables à l’infini…

Audrey est Québécoise et les formations se donnent en français. Elle possède également une chaine Youtube sur laquelle elle propose différents tutoriels. Elle propose aussi l’achat de blocs d’assistance/conseil de 15 ou 30 minutes durant lesquels elle se rend disponible pour vous aider pour un problème donné, par exemple un blocage lors de la réalisation d’un projet, un souci récurrent avec votre machine, etc.

Si vous essayez, revenez me dire ce que vous en avez pensé! Et si la couture n’est pas votre truc, c’est le moment de me dire ce que vous faites de votre temps libre, ce qui vous intéresse, ce qui vous émeut, et quel est le projet tangible, physique, que vous rêveriez de réaliser.

-Lexie Swing-

 

Activités sportives : le dilemme du parent spectateur

Avez-vous déjà vu ces amusants petits panneaux, en bord des terrains de sport? Ces doux messages, destinés aux parents, qui rappellent les règles évidentes : ce match n’est qu’un jeu, l’enfant est là pour jouer, l’entraîneur n’est pas un punching-ball… J’en ai pris mille en photos, des affichettes du genre, amusée d’imaginer qu’il était nécessaire de brandir de telles consignes pour garder le parent au calme. Je veux dire…. Quel parent est vraiment du genre à trépigner en se mangeant le poing, au bord du terrain, les bras en moulinette désignant tantôt l’arbitre, tantôt l’enfant, dans un effort désespéré de rétablir de l’ordre dans cette partie dans laquelle personne ne semble mettre du sien? Qui sont ces parents, hein?

Moi. Moi, maintenant.

Je plaide coupable. Je ne prends ni la foule, ni l’entraîneur à témoin – bienséance oblige – mais l’interpellation de mon enfant se fait généralement en haut de l’octave, et sur tous les tons. Je trépigne tant que je laboure le terrain. Mon enfant conte fleurette au poteau du but alors qu’elle était censée jouer attaquant, on l’oublie trois fois de suite parce qu’elle triture sa gourde sur le bord du terrain, elle court droit devant, telle une Eugénie Le Sommer ou une Christine Sinclair, la foule criant déjà son nom… et elle évite soigneusement le but adverse pour continuer tout droit, loin là-bas, en direction des balançoires, entrainant dans sa course deux équipes entremêlées de fillettes fluettes hautement couettées et légèrement enragées.

Si, si… Si vous pensiez que les petites filles de 4 ans étaient toutes de douces créatures chantonnant À la claire fontaine à leurs poupons immaculés, vous n’avez jamais vu un match de soccer un lundi soir d’orage.

Mon enfant, c’est celle qui joue comme une pro. C’est celle aussi qui a inventé l’échelle négative dans le respect des consignes. Elle n’exécute pas, elle réinvente. Demandez-lui de faire une passe, elle vous frappe un but. Suggérez-lui de se laver les mains, elle enfile son manteau. Implorez-la de dormir, elle vous raconte le dernier épisode visionné de Masha et Michka, force grognements et gestes du bras à l’appui. A 23 heures.

C’est un amour. Têtue comme une porte de métal mais libre comme le vent du Sud. Imperturbable dans sa détermination à mener sa vie comme elle l’entend, y compris si cela consiste à s’inviter dans une équipe qui n’est pas la sienne et à participer au match de soccer du terrain d’à côté.  Parfaitement imperméable à tout requête, régulière dans sa volonté propre.

Ses rapports journaliers de la garderie sont ponctués de rappels à l’ordre. Les cours de karaté résonnent de son nom, avec la constance des «Ne fais pas…» accordée aux trouble-fête. Le soccer est son exutoire. Sa grande scène où elle mêle jeu de pieds habilement maîtrisés et désintérêt soudain pour la partie en cours.

Mais il n’y a pas de rôle de spectateur enviable n’est-ce pas? Le parent de l’enfant qui ne veut même pas jouer n’est pas mieux loti. Ni celui qui doit contrôler son enfant un peu trop vigoureux, celui-là même qu’on a rabattu sur le soccer faute d’avoir trouvé une place à la lutte. Ni même la mère de la joueuse star, lorsqu’elle devra faire face à sa propre déconvenue, alors que sa toute jeune championne préférera finalement aller sauter sur une (un) trampoline que de s’entraîner des jours durant.

Car ce sont des enfants. Juste des enfants. Jouant pour s’enthousiasmer, participant pour s’oxygéner. Des enfants qui se moquent de l’enjeu et font souvent fi des règles. Des enfants qui ne partagent qu’un but ultime : partager une crème glacée en famille une fois le match fini.

Certains entraîneurs l’ont mieux compris, finalement. Ils interdisent les présences parentales, ils ferment la porte derrière nos progénitures. Ils font taire les espoirs insensés, les ambitions démesurées. Ils nous laissent l’heur de penser que notre enfant participe servilement à l’exercice imposé, quand il rebondit sur le tapis au fond de la salle. Ils nous taisent les rappels à l’ordre, ils nient les impertinences, ils minimisent les pleurs. Ils privilégient l’enfance, probablement. Et nous devrions en faire autant.

Mais au prix qu’on paie, quand même…*

-Lexie Swing-

*Expression désabusée de la mère impuissante à déloger son enfant du poteau droit du but, malgré des moulinets des bras vigoureux indiquant avec précision un message clair «toi pas sur le terrain dans 10 secondes, toi pas de glace ce soir».