Pour une part de pizza

img_3990Depuis une semaine à peine, l’immeuble où je travaille s’est vu adjoindre un nouveau food-court. Food-court, c’est le nom qu’on donne à ces espaces de restauration plus ou moins rapides qui fleurissent ici, en Amérique du Nord. Ils sont souvent situés proches des immeubles de bureaux ou au sous-sol des centres commerciaux. Je me souviens encore de notre première visite à Toronto, alors que nous n’étions encore que des touristes au Canada. Impossible de trouver un endroit décent où manger. Nous tournions autour du centre commercial le plus central, nous demandant où les professionnels du coin pouvaient bien se sustenter midi venu. Si nous avions su! Un monde de restauration immense se trouvait là, juste sous nos pieds.

À l’affût donc d’un repas pour mon lunch, j’arpente le nouveau food-court. Mes pas me mènent là où mon appétit les dirige : à la pizzeria. Je trépigne d’envie d’essayer, depuis que mon estomac et moi avons croisé un homme pourvu d’une boîte en carton dans l’ascenseur, boîte dont le contenu encore fumant embaumait les quelques mètres carrés.

Je m’arrête devant le restaurant libanais. Jette un œil aux soupes et salades du comptoir santé. Les végétariens mangent bien ça, des chilis végés et des lentilles épicées, non? Impossible de m’y engager aujourd’hui, mon estomac demande autre chose. La pizza n’est pas loin. Peut-on manger une pizza seul? Devrais-je demander une assiette ou une boîte à emporter pour dévorer mon précieux à l’abri des regards.

Machinalement, je passe ma main sur ma taille pleine. Celle-là même qui refuse obstinément de s’affiner, depuis que les Fêtes ont renfloué ses aplombs. C’est dur de perdre du poids après 30 ans, tout le monde vous le dira.

Peut-on manger de la pizza, avec un tour de taille comme ça?

C’est étrange cette idée du quand-dira-t-on. On ne peut pas manger gras si l’on a pas le tour de taille adéquat. On s’en convainc en tout cas, certain de voir dans le regard des autres le reflet de notre culpabilité.

Je ne me rappelle pas comment était le monsieur de l’ascenseur, celui avec la pizza. Je ne sais pas s’il avait le cou fin et la peau pleine d’éclat. Mais il tenait en ses bras un mets qui racontait le monde. L’appétit, l’enthousiasme, le plaisir, tout à la fois. Alors je me suis dit que je pouvais faire ça, moi aussi.

J’ai ramené ma pizza au bureau. J’ai oublié de me demander si l’on accuserait ma gourmandise pour justifier mon tour de taille. J’ai croisé l’une de mes collègues, une fan de pizzas comme moi. Elle avait l’air épuisé, et puis elle m’a avisé. «Est-ce que je peux la voir?», a-t-elle demandé en pressant ses mains l’une contre l’autre.  La boîte à peine ouverte, elle a lancé : «Je vais aller m’en chercher une de suite, merci beaucoup… C’est sans te mentir la meilleure chose de ma journée pour le moment…»

On s’inquiète tant des pensées prétendues que l’on oublie l’impact, le vrai. Celui qui fait qu’on peut embellir momentanément la journée de quelqu’un en dévoilant le croustillant d’une pizza. Ou qui conduit à débattre la verve haute avec un collègue affamé de la meilleure garniture qui soit. Ou simplement qui procure ce sentiment de plaisir inégalé de dévorer une pizza goûteuse, derrière sa porte de bureau fermée, les yeux rivés sur une série télé dont on a rarement le temps de profiter.

Au diable la culpabilité, tant qu’il y a le plaisir.

-Lexie Swing-

Rive-Sud : la Halte 24-7, pour co-worker et trinquer

Endroit cosy, bar fourni et gens amènes, que demander de mieux pour un jeudi soir? C’est ce que mon amie et moi nous sommes demandées, alors que nous devisions au dessus d’un verre de blanc, trempant généreusement nos pitas dans un hummus à rendre fou, chillant à la Halte 24-7, nouvellement installée à Longueuil.

Quelques tables, un sofa, des miroirs anciens, l’endroit est épuré, accueillant comme un salon d’ami, et la bouffe y est, de fait, délicieuse. Venus tout droit du Tricot principal, du chef Martin Juneau, les bouchées servies méritent à elles seules le détour. Le hummus précité est incontournable (honnêtement), le Muhammara est vraiment à découvrir et la burrata a tenu ses promesses en coulant tranquillement dans l’assiette tel un chat paresseux un matin d’été (la faim me rend lyrique).

La carte est joliment fournie en vins, y compris pour ceux qui auraient une préférence pour le vin biologique ou cultivé en biodynamie. Côté cocktails, on nous a gratifié du mélange signature de la maison, délicieusement surprenant : Double dose d’espresso, vodka – kahlúa au shaker.

La Halte 24-7 est l’endroit qui manquait, dans le paysage longueillois. Une place où travailler, se restaurer mais aussi se retrouver pour un 5@7, le jeudi soir. Pour des gens qui, comme moi, travaillent à la journée longue en entreprise, c’est un lieu idéal de rencontres. Pour ceux qui, comme mon amie, travaillent de la maison, c’est un endroit approprié pour une rencontre professionnelle, un cocktail de réseautage, etc.

En arrivant, nous avons eu la surprise de découvrir la Halte à un endroit de Longueuil où les cafés et restos se font rares. Olivier Berthiaume et Philippe Tremblay, les co-fondateurs, font ici un pari. Un beau pari, pour ce lieu qui a beaucoup à offrir. Son homologue montréalais, installé depuis 5 ans, a déjà convaincu les professionnels des environs. À noter que la Halte 24-7 offre un format café-salon de thé en journée, avec sandwichs et viennoiseries servis sur fond de jazz.

Copains de la Rive-Sud, parents en besoin intense de décompression, foodies avisés, si vous ne savez pas quoi faire le jeudi… pensez à moi ;)

L’adresse à noter : Halte 24-7 Longueuil, 1490 Chemin de Chambly, Longueuil, QC J4J 3X3, 450-332-1411; http://haltecafe.com/.

-Lexie Swing-

Venice MTL, la Californie à ma table 

Il y a un mois, alors que nous fêtions nos dix ans main dans la main, nous nous sommes retrouvés pour le lunch au Venice MTL. Travaillant tous deux au centre-ville, il était un choix évident. Je l’avais déjà testé plus tôt dans l’année avec une amie et j’avais adoré sa salade, la « Venice » , du restaurant éponyme*, que j’avais aussitôt tenté de refaire!
Moderne, joyeux comme un après-midi sur une plage de Californie, l’endroit est très prisé par la clientèle de gens d’affaires des environs et souvent bondé. Une preuve, s’il en fallait, de son excellente nourriture!

Côté menus, sans surprises me concernant, il y a du végé et du vegan en option. Mais pas que! Et c’est ce qui fait le charme de l’endroit : que l’on soit omni, veggie ou flexi tendance pesci, il y a de quoi trouver son bonheur.
Sur la carte, on trouve ainsi des salades composées originales, des tartines, des tacos, d’excellentes frites de patates douces et, paraît-il, des pokés parmi les meilleurs de Montréal. À la carte, pokés de saumon, de crevettes, de tofu ou encore de thon. Vous voudrez revenir pour tout essayer ! Laissez une place au dessert (ou faites comme moi et emportez une partie de votre plat principal en doggy-bag histoire de rendre votre souper plus festif) et faites honneur au menu! À date j’ai essayé le carré citron-basilic et le gâteau au fromage, tous deux délicieux. Le gâteau au fromage, en particulier, est comme je les aime : pas très photogénique mais goûteux et physiquement généreux.

Si vous êtes plutôt dus pour une sortie brunch, l’adresse peut aussi valoir le coup (coût). Le menu est assez similaire avec un accent mis sur les tartines et les smoothies bols.

Notez qu’il y a en fait deux Venice : l’un situé dans le Vieux-Montreal et un second, où je me rends, plus proche du centre-ville, sur Beaver Hall. Ce-dernier est charmant, décoré d’un vieux vélo, de plantes feuillus et de panneaux colorés. On est en vacances le temps d’une heure à peine. Idéal pour se ressourcer.

Les prix du midi : 13$ pour ma salade préférée, 17$ pour un poké de saumon, entre 10 et 13$ pour les tacos et 8$ pour un carré citron-basilic ou un gâteau au fromage savoureux.

Un plat sur la carte : La salade Malibu avec roquette, betteraves, fromage de chèvres, chips de pita, graines de tournesol et vinaigrette au miel et à la moutarde de Dijon.

Bon à savoir : Il faut s’y prendre tôt (ou tard!) si l’on veut pouvoir y dîner (luncher) sans trop d’attente. Rendez-vous à 11h30 ou à 13h, ou bien apprêtez-vous à faire la file un petit quart d’heure. Le temps idéal pour lorgner sur les assiettes et passer la carte en revue!

-Lexie Swing-

Restaurant Venice MTL, 1045 Côte du Beaver Hall, Montréal QC H2Z 1S5. Réservations au (514) 379 – 3997 (Groupe de 8 personnes et plus seulement). Autre succursale rue Saint-François-Xavier, dans le Vieux-Montréal. Site internet : http://www.venicemtl.com/

Crédit photos : Lexie Swing 

*J’ignore si vous connaissez cette règle de grammaire mais j’ai moi-même longtemps fait l’erreur. Éponyme signifie « qui donne son nom ». Par exemple, Led Zeppelin est le groupe éponyme de l’album (le premier) appelé Led Zeppelin. Et non l’inverse . Pourtant vous trouverez l’erreur très souvent dans des articles. Il est fréquent qu’on lise « l’album éponyme de Led Zeppelin (Mariah Carey) (Neil Young) (Queen) ». Faites un pied de nez aux journalistes et ne faites plus cette erreur! »

Le nouveau LOV de Montréal

Frites et ketchupIn LOV with, je suis LOV de… Il y a bien des jeux de mots que l’on pourrait faire avec le deuxième opus dans l’histoire d’un restaurant vegan très aimé à Montréal : le LOV.

L’original, comme les gens l’appellent, est situé dans le Vieux-Montréal. Suffisamment bas sur la rue McGill pour qu’il soit inaccessible aux travailleurs du centre-ville, comme moi. C’est donc avec beaucoup de ravissement que j’ai appris l’ouverture d’une deuxième succursale, à l’angle de De La Montagne et Sainte-Catherine.

Sans être complètement sous le charme de la deco intérieure – il y a un petit côté années 50-60 de certains items et motifs qui n’est pas à mon goût – je suis déjà accro aux plats proposés.

Pour moi qui suis veggie et qui adore les plats véganes pour la complexité des préparations et la nouveauté des associations, je suis servie avec le LOV.

J’ai testé le Grilled Cheese à la confiture camerise et aux courgettes. En accompagnement, nous avons fait le choix des frites et ketchup maisons (avec de la cannelle, incroyablement bon selon mon amoureux qui a eu honte quand j’ai demandé « mais y’a quoi dans votre sauce tomate ») (il paraît que le ketchup maison, ça ne se compare pas à de la vulgaire sauce tomate ). Un goûteux smoothie accompagnait le tout.

Gâteau veganePour les besoins de la cause uniquement nous avons succombé à la carte des desserts. Mon verdict positif est sans appel et la photo ci-dessus devrait parler d’elle-même.

Plusieurs personnes de mon entourage ont testé le LOV avec toujours la même réflexion : « on ne dirait pas que c’est un végane ». Parce que les plats sont originaux, les alliances recherchées et que les restaurateurs restent à l’écoute des clients en proposant notamment des options de fromage et d’oeufs bios.

La bonne bouffe, en parfaite harmonie et en belle compagnie.

Les prix du midi : entre 6 et 14 dollars pour une entrée, 11 dollars pour un burger et 14 dollars pour un plat de gnocchis.

Un plat sur la carte : la casserole des Indes, un plat mêlant aubergine au cari, pancakes de pois chiches et chutney d’abricots.

Bon à savoir : le LOV est aussi ouvert le soir, et pour le brunch la fin de semaine. Les ingrédients utilisés sont majoritairement locaux et/ou bios.

Et vous, votre avis sur le LOV?

-Lexie Swing-

Restaurant LOV, 1232 Rue de la Montagne, Montréal, QC H3G 1Z1. Autre succursale rue McGill. Réservations au (514) 287-1155 ou en ligne : http://www.lov.com/

Crédit photo : Lexie Swing