Petit bouquin de poche acheté au détour d’un fouinage en règle à la librairie, « Le Goût des pépins de pommes » laisse une saveur… de circonspection!
Il s’agit du premier roman de l’Allemande Katarina Hagena, qui a fait grand bruit outre-Rhin à sa sortie en 2009, avant d’arriver à pas de loup en France.
L’histoire: A la mort de sa grand-mère Bertha, Iris (âgée de 25 à 30 ans) hérite de sa maison. Dans cette maison, elle a passé ses vacances d’enfant des Noël, des fêtes de famille. Elle y a aussi perdu il y a vingt ans de cela sa cousine chérie et partenaire de jeux Rosemarie. Pourquoi? Comment? Les pages laissent filer un sentiment d’inquiétudes et beaucoup de non-dits. Iris, la narratrice, abreuve le lecteur de souvenirs qui se réveillent tandis qu’elle parcourt la maison, revêtant à chaque nouveau jour la robe de bal de sa mère ou la tunique naphtalinée d’une de ses tantes.
Le roman flirte entre passé pesant (le grand-père était-il un nazi) à peine évoqué, secrets de famille peu dévoilés et nouvelle romance. Il laisse le lecteur sur sa faim à la manière dont une amie raconterait sa propre histoire: sans détenir toutes les clés. A celui qui souhaiterait lire une histoire dans laquelle on entre par de multiples portes jusqu’à en essorer le moindre détail, je conseillerais de passer son chemin. Pour les autres, « Le Goût des pépins de pommes » regorge tout de même de justes et jolies pensées, depuis ce vieil homme convaincu d’avoir fait l’amour avec la mauvaise fille parce que sa bouche n’avait pas le goût des pommes qu’elle aimait tant, jusqu’à Iris qui s’interroge, durant une page entière, sur ce qui se serait passé si, le soir de la mort de sa cousine, elle avait relevé la tête, répondu à son appel, était sortie de son lit. Des questions qu’on finit tous par se poser un jour.
-Lexie Swing-