Ce matin, vers 8 heures, je me suis retrouvée à taper Guenon dans Google. J’ai tapé avec un « u » puis avec deux, et force est de constater que mon ami le moteur de recherche était aussi peu réveillé que moi puisque un « u » ou deux, ça lui allait, il voulait bien me donner l’info que je voulais, à savoir : « quelle est la conne de Française qui me fait honte à l’autre bout de la planète? »

Jeu de peau./ Photo Roberto Ferrari
Conne. Oui, là, je suis polie. Filez moi deux mules et une casquette de charretier et vous verrez comment j’étais polie, avant.
Il y avait deux infos françaises dans les journaux montréalais ce matin. La première, c’était sur l’expulsion de la famille Rom. La seconde, sur le FN qui portait plainte contre Christine Taubira. Là, déjà, ça vous pose une actualité.
A côté des mots FN et Taubira, il y avait bébé guenon, qui s’écrit donc avec un seul « u ».
Je ne vais pas vous raconter cette histoire que vous connaissez déjà. Sur ce montage photo, sur la réponse de Taubira, sur le renvoi de l’auteure du montage, ou sur la réplique du FN. Non, je vais vous dire ce que j’ai trouvé comme commentaires aux articles qui relataient les faits.
« Ce montage, c’est surtout méchant pour le bébé guenon. »
Voilà, aujourd’hui la France est tellement ancrée dans le mépris, la différence, la critique et le repli sur soi que la seule réponse qui vient aux esprits des mignons internautes bien au chaud le cul dans leur canapé, c’est de blaguer sur la guenon. Personne pour s’étonner, personne pour monter au front, personne pour dire combien c’est honteux, combien c’est petit.
Combien c’est raciste.
J’aimerais que ces internautes là, ces facétieux commentateurs, ces trous-du-cul bien lotis, prononcent juste une fois, juste pour voir, le mot nègre à voix haute, dans un métro bondé par exemple. Avec le sourire, avec les vannes qui vont bien, avec l’aplomb qu’ils ont, assis derrière leur laptop, en parfaits anonymes.
-Lexie Swing-
Bravo! C’est bref, mais tu m’as scotché, ça fait 5 minutes que je suis plantée devant mon clavier à essayer de trouver le mot juste. Comme ça va quand même étre l’heure du biberon, je fais au plus vite:) ça me rappelait 2002, on avait aussi bien honte d’être français. La télé irlandaise faisait des reportages pour nous demander si nous aussi, on était fasciste!