Quel deuxième prénom choisir?

Ted./ Photo Jimmy Cheng

Ted./ Photo Jimmy Cheng

Ce matin, je lisais sur Urbania la complainte de ce pauvre Kéven, né dans la vague québécoise des années 90 qui a connu, comme en France, son lot de Kévin, et dérivés. Prénommé ainsi car sa mère voulait Kevin, mais pas tout à fait, et si possible avec un son français, dont le « é », le jeune homme assure avoir grandement souffert de ce prénom et de l’image qui lui était associée (intellectuellement faible, si j’en crois son article). Mais comment ses malheureux parents, tout à leur bonheur d’affubler ainsi leur nouveau-né d’un prénom original et dans l’ère du temps, auraient-ils pu se douter que celui-ci donnerait lieu à moult moqueries? Impossible.

On ne sait jamais, à moins d’appeler son fils Jambonneau, de quoi demain sera fait. Ni même qui il sera. Angelo est un très joli prénom pour qui sait le porter. Mais voilà qu’Angelo se révèle être un adolescent timide, avec des quadruple fonds de bouteille et le Vésuve en éruption sur le menton. Son prénom va vite devenir son pire ennemi. Quand on veut dissimuler son existence, mieux vaut s’appeler William – au Canada du moins – qu’Angelo ou Athena.

La solution, à portée de tous, est alors le second prénom. Pas de bol pour Kéven, il se prénommait également Berthier, probablement le nom d’un aïeul. Il a donc choisi de garder son premier prénom, qu’il trouvait moche certes, mais qu’il avait pris l’habitude de, plus ou moins, assumer. On est nombreux (pas moi ceci dit) à arborer un magnifique second prénom hautement moderne, comme Gertrude ou Alphonsine. Vous ne la connaissiez ni d’Ève ni d’Adam et votre père ne pouvait pas la saquer mais « ça se faisait » de coller le nom d’un ancêtre à son baveux nouveau-né, qui n’en demandait pas tant.

Alors que fait-on?

1) On donne le nom d’une personne qui compte. Grand-père, marraine, ami, il y a l’embarras du choix et vous pouvez même féminiser ou masculiniser le prénom au besoin. Vous tenez très fort à appeler votre enfant Cunégonde, parce que c’était le prénom de votre mamie adorée? L’amour se transmet de génération en génération, et c’est un joli lien que vous faites là. Peut-être choisir un troisième prénom passe-partout peut alors être une façon d’associer le meilleur des deux mondes.

2) On donne un deuxième prénom facile et courant. Surtout valable quand le premier est merveilleusement original, bien choisi, voire audacieusement écrit. C’est le choix que nous avons fait. Et que mes parents ont fait avant moi. Et puis ça déculpabilise.

Prénommer, ce n’est pas anodin. Comme parent, on choisit le plus beau prénom qui soit. Mais bourré d’hormones (les mères, du moins), ou bourré tout court (les pères, parfois) on a parfois l’esprit un peu large, persuadé que l’enfant assumera. Mais l’enfant n’assume pas toujours. Je connais des enfants qui n’ont pas assumé, et qui étaient soulagés de pouvoir compter sur un deuxième prénom. Je suis persuadée qu’il y a un vague instant (entre deux minutes ou deux ans, selon le degré de susceptibilité) où le parent accuse le coup. Mais est-ce vraiment grave? Nous leur donnons un prénom qu’ils vont devoir porter toute leur vie. Nous faisons des choix, des bons et des mauvais. Ce choix fondamental n’était parfois pas celui qui correspondait à notre enfant. Mais ce serait un choix encore pire que de décider d’en vouloir à son enfant parce qu’il ne peut l’assumer.

Elle s’appellera peut-être un jour Olivia.

 

-Lexie Swing-

 

PS Et vous? Vos deuxièmes prénoms? Et pour vos enfants?

17 réflexions sur “Quel deuxième prénom choisir?

  1. Si Jean Jésus décide un jour de porter son deuxième prénom (mais ça n’arrivera jamais, c’est trop mignon jiji comme prenom), il s’ appellera Yann. Mon mari adore ce prénom mais on ne pouvait pas le prendre pour premier prénom car c’est déjà celui de son frère.

    Quant à moi, je pourrais m’appeler Thérèse, youhou ! Mes parents ont choisi ce prénom parce qu’ils l’aimaient…

    • Ouiii je me rappelle de Yann, c’est tout autant un hommage qu’un prénom que vous (du moins ton mari) aimiez. C’est le cas pour le deuxieme prenom de garçon qu’on aurait donné (si Miss avait été un damoiseau :)) Quant à Thérèse… je ne peux pas te dire que j’aime, mais tes parents étaient peut être sérieux? Est ce quelqu’un portait ce prénom dans ta famille? Car il est courant dans la mienne, du moins sous sa forme Marie Thérèse.

      • J’ai bien une tante qui s’appelle Thérèse mais quand j’ai posé la question à mes parents « pourquoi Thérèse? « , ils m’ont regardée l’air interdit et m’ont dit « ben, parce que c’est beau ». Du coup je me méfie maintenant quand ils me disent que je suis belle lol.

  2. Qu’est-ce qu’on a pu rigoler quand il a fallu écrire ton prénom à la chantilly dans une crêpe à l’ anniversaire de AA ! J’ai bien failli m’étouffer de rire et m’en souviens encore !

  3. Ma fille Juliette a pour 2ème prénom « Irina », en hommage à ses origines slaves, par mon grand-père ukrainien. J’y tenais beaucoup, ça fait partie aussi de son identité et j’espère qu’elle appréciera ce choix plus grande ;-) Mon prénom est aussi dû à mes origines, ma maman y tenais aussi, j’ai voulu perpétuer la tradition. :-)

      • Je n’ai pas de 2ème prénom, uniquement Tatiana: on va dire que c’est mon originalité ;-)
        Pour notre 2ème bébé à venir, on garde la même idée: un 1er ou 2ème prénom d’origine slave, que ce soit un garçon ou une fille !

  4. J’ai de la chance, je déteste autant mon premier et mon deuxième prénom. Pour nos enfants, on a fait le prénom des papis (un coup de chance, c’est le même!) pour le premier. Pour le deuxième, celui du parrain. Arrivés à Princesse 1, impossible de lui faire subir les prénoms des mamies, on leur a donc laisser choisir ce qui leur plaisait. Ça a posé problème avec Princesse 2 quand les mamies sont revenues avec de nouvelles idées, on avait déjà choisit un prénom,en gaélique imprononçable pour des français. Elles nous en veulent toujours! Pour bébé 5, on a fait un vote avec les grands frères et sœurs, sans en parler aux grands parents.

    • C’est drôle que vos choix aient évolué avec le temps! Je vois le genre de prénom que doit porter ta deuxième princesse. Pour avoir vécu en Irlande, je me souviens que certains sont vraiment compliqués pour des Français, mais ils sont aussi tellement chargés de sens que c’est un excellent choix!

  5. Olivia…c’est le prénom qu’on a choisi si jamais un jour on a une fille ;). Bon sinon moi je déteste mon second prénom. Il est non seulement vilain ( à mes yeux hein) mais c’était aussi le prénom d’une ancienne copine de mon père ( va savoir si c’est vrai mais il me l’a balancé en rigolant…tsssk beurk)

  6. Mon prénom et celui de mes enfants sont classiques (d’origine grecque) et sont donnés depuis des siècles mais ils ont l’avantage d’exister dans de nombreuses langues. mon 2e prénom est Louise, je ne l’aimait pas parce que ça fait vieux mais il est revenu. Mon fils a le prénom des son parrain Florian et ma fille c’est son frère qui a eu l’honneur de choisir son 2e prénom tout seul et c’est Léa.

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