
Pause biberon./ Photo Rita M.
L’autre jour j’ai lu le témoignage d’une femme qui racontait combien l’allaitement avait été quelque chose de merveilleux pour elle. Dans son texte, il y avait de la tendresse, il y avait de la douceur, et beaucoup de promesses aussi. Ça m’a presque convaincue d’allaiter. Au moins pendant quelques secondes. Ensuite je me suis rappelée combien c’était doux pour moi de donner le biberon, combien c’était merveilleux de partager ce moment avec l’amoureux et combien je n’ai pas eu l’impression de me prendre la tête.
L’allaitement maternel devrait être un choix. Donner le biberon devrait en être un autre. Une alternative. Pas une solution de la dernière chance. Ni quelque chose dont on s’excuse en cherchant des raisons.
« Je n’avais pas assez de lait »
« Je ne m’imaginais pas… »
« J’ai les seins trop sensibles »
Pour ma deuxième fille, j’ai eu peur de ne pas assumer. De me chercher des excuses. De devoir me justifier, devant le doc, devant les sage-femmes, devant les autres mères, si nombreuses ici à allaiter.
En lisant ce témoignage j’ai trouvé un écho. Parce que ce bonheur qu’elle confiait, je l’ai vécu aussi. Avec un biberon. Ce n’est pas un choix par défaut, c’est un choix qui me ressemble. Et lorsque la doc, à l’approche de la naissance, me demandera « mais pourquoi vous ne voulez pas allaiter? », je répondrai : « je vais donner le biberon parce que ça me rend heureuse ainsi, parce que c’est la solution que nous avons choisie ». Je laisserai de côté l’agressivité, je ferai semblant de ne pas entendre le jugement. Je donnerai enfin à entendre combien donner le biberon est positif pour moi, et pour toutes celles qui ont fait ce choix par envie, au lieu de m’excuser de ne pas me conformer. Je respecte beaucoup celles qui se battent pour allaiter, faisant parfois fi des douleurs, des tétées à répétition, de la fatigue. Celles qui assument leur décision no matter what, parce qu’elles sont persuadées d’avoir fait le bon choix. J’attends pareil en retour.
-Lexie Swing-
oh merci. merci. merci.
premier enfant: absolument pas préparée sur le sujet, je m’étais imaginée qu’on collait l’enfant au sein et clac ça têtait tout seul, roulez jeunesse.
oui mais non. un petit garçon qui refuse de sucer plus de 2 succions d’affilée et donc 3 jours à la maternité avec un défilé de personnes plus ou moins douces, à pince les tétons, forcer le bébé qui hurle, fait surgir le spectre de la déshydratation… tout ça pour quoi? au premier petit biberon, le bébé se calme, tout le monde respire, le vrai bonheur s’installe. Alors non, je n’ai pas allaité, je n’ai pas réussi. j’ai longtemps culpabilisé de ne pas m’être préparée, de ne pas faire partie de celles qui ont tenu ce fameux premier mois « d’adaptation » (doux euphémisme pour certaines).
et là pour le deuxième, je n’allaiterai pas. mais c’est un choix pris en âme et conscience. pour moi. pour nous.
merci mille fois pour cet article.
Moi aussi je me disais vraiment que ça devait aller tout seul! J’ai seulement donné la tétée d’accueil, je n’avais pas prévu de continuer et je ne l’ai pas fait. Ça demande de la préparation d’allaiter, c’est ce que j’ai compris à force d’entendre mes amies en parler. Ce n’est pas aussi instinctif qu’on veut bien le dire parfois. Et ça devrait rester un choix! Tu attends le deuxième?
oui j’attends le deuxième pour novembre. mon premier a 13 mois donc le sujet de l’allaitement au sein est encore frais.
et en fait j’ai découvert un monde à ce moment là. c’est quand j’ai raconté ma mésaventure que les langues se sont déliées: même celles qui avaient allaité longtemps c’était galéré et surtout elles s’étaient préparées.
Mais je trouve qu’on culpabilise pas mal les femmes qui font le choix de ne pas allaiter et paradoxalement c’est mal vu d’allaiter tardivement… le sujet est sensible!
mais il y a tellement de choses qui se jouent dans l’allaitement au sein: ok c’est meilleur pour la santé (et encore pour moi ce point est discutable), mais c’est surtout un lien très particulier, une relation fusionnelle avec sa magie et ses inconvénients qu’il faut être très prête à gérer, à vivre et à assumer.
Oui c’est un vrai choix qui demande une certaine abnégation! Et je suis d’accord avec toi pour la culpabilisation, 6 mois c’est ok mais après on commence à dire aux femmes que ça commence à faire un peu trop… Je rêve!
Il vaut mieux une maman qui donne un biberon sereine qu’une maman qui allaite avec des réserves. Par contre, tu peux lire tout ce que tu veux sur le sujet, il n’y a pas tant de préparation que ça sur l’allaitement. La seule chose que tu peux faire ou dire à une amie qui veut allaiter, contacte une marraine d’allaitement, car c’est après l’accouchement que tu auras (ou non) besoin d’aide et alors, tu seras épaulée. Par contre, ça dépend pour l’indignation sur l’allaitement prolongé (je n’ai eu aucune remarque) et pourtant, je fais dans le plus que prolongé :-)
Et pour compléter : allaiter signifie nourrir son enfant avec du lait d’un point de vue étymologique. Moralité, tant qu’on est à l’aise avec son choix!
La sage femme qui nous avait suivi pr ma premiere grossesse demandait tjs s’il s’agissait « d’un allaitement au biberon ou au sein ». Car tu as raison, étymologiquement parlant, il s’agit simplement du fait de donner du lait.
Génial cet article, que j’aime ton écriture toujours aussi juste. J’avais fait le choix d’allaiter et pourtant j’ai eu la même sensation que toi : être jugée, devoir me justifier ou que le gens aient envie d’entendre que c’était faute de pouvoir faire autrement. Vraiment bizarre cette intrusion dans un choix qui ne concerne que la maman (les parents) et l’enfant… tu as bien raison d’assumer ! Et de le faire sans agressivité !
Je m’étais préparée à devoir me battre parce qu’ici l’allaitement est vu comme une évidence. Que tu veuilles donner le biberon par choix les laisse pantois :) Une fille me racontait que lorsqu’elle a posé des questions sur les biberons pendant les cours de prépa à l’accouchement, on lui a dit qu’ici on ne parlait que d’allaitement maternel et que ce serait au médecin de voir si elle ne pouvait pas allaiter. lol! Mais c’est exactement ce que dit Caroline plus bas : on te pousse à allaiter et ensuite on s’indigne que tu le fasses trop longtemps. Tout n’est que jugement!
En fait, avec le recul, je pense qu’il faut avoir une vraie confiance en soi, être bien sure de ce qu’on veut, ce que l’on ressent, être convaincue du meilleur pour son bébé et arriver à tracer sa route et bien vivre son allaitement (au sein ou non) comme on l’entend.
d’ailleurs ça me fait bizarre de dire « je n’ai pas allaité » car ça sous-entend que j’ai donné des steacks à mon bébé dès sa naissance! :)
Ici, je passe pour une criminelle endurcie parce que j’ai toujours donné le biberon, autant ça me touchait un peu (beaucoup) avec L’Ado autant pour Toddler5…je trouve le manque d’empathie, pour ne pas dire l’agressivité de certaines sage femme insupportable. D’autant que 10% des femmes ne peuvent pas allaiter (pour des raisons médicales diverses et ça ne regarde qu’elles) même si elles le voulaient, c’est intelligent de les faire se sentir aussi mal!
Je suis tout à fait d’accord avec la majorité des arguments des pro allaitement mais je me mets en rogne lorsque j’entends l’argument du lien… comme si le fait de donner un biberon empêché de créer un lien avec notre enfant. je ne comprends absolument pas. Je lis beaucoup de témoignages de mamans qui pendant qu’elles allaitent (car on sait que ça peut être long d’allaiter) regardent leur téléphone, Netflix, un bouquin… tout ça plusieurs fois par jours. Il est où le lien supplémentaire dans ces cas? Je ne veux pas à mon tour porter de jugement sur ces maman (qui trouvent là un peu de repos, une pause) mais ce que je veux dire par là c’est qu’il y a des avantages et des désavantages des 2 côtés. L’important c’est de faire au mieux dans notre réalité et de respecter ses limites. Pour ma part donner le biberon m’a permis de passer au travers d’un (court) baby blues car le papa a pris le relais dans les moments où je n’étais pas au top.
ooo ce doux moment où tu dis « chéri le bébé pleure, c’est ton tour » ;) Moi non plus je ne comprends pas l’idée du lien, soit tu partages le moment avec ton enfant, tu lui parles, le regardes; soit tu textes, regardes la télé ou bouquines et là le lien est moins présent. Mais le fait qu’il y ait une tétine plutôt qu’un sein n’y change rien. D’ailleurs ça se voit lorsque le papa – qui lui n’a pas le choix – donne le biberon. Si le père se consacre vraiment au moment, le lien est fort et palpable, et pourtant il n’y a pas de sein entre eux deux (même si je pense que tous les papas du monde ont eu droit un jour ou l’autre de se faire téter le pectoral par un bébé trop pressé lol)
C’est drôle que tu dises ça car j’ai eu une césarienne d’urgence et le papa s’est fait têter en attendant que je remonte du bloc opératoire :) toute une expérience pour lui hihi
Il paraît que ça fait « une sensation bizarre » je ne comprends pas pourquoi ;)
Bravo pour cet article. J’ai allaité cinq mois et demi et pourtant encore un mois avant d’accoucher, je pensais que je n’allaiterais pas, j’avais peur de ne pas y arriver, peur d’avoir mal, peur d’être jugée, peur de me sentir prisonnière, peur de l’image que je pouvais renvoyer, me renvoyer, tout simplement pas envie. Et puis j’ai appris que j’allais avoir une césarienne programmée et l’envie d’essayer est venue subitement. Alors j’ai tenté l’allaitement sans me fixer d’objectifs, sans me mettre la pression, sans subir de pression dans mon entourage et avec un vrai respect et de la part du corps médical… Et j’ai aimé allaiter, j’ai adoré ces moments de fusion alors j’ai continué jusqu’à ce que l’envie de passer une autre étape vienne… Le plus important, ce n’est pas d’allaiter ou non mais d’être en harmonie avec ses envies, avec son bébé, avec sa vie de maman et de femme. L’allaitement n’a jamais fait les bonnes ou mauvaises mères…
C’est une belle histoire :) Ton témoignage prouve qu’en se faisant confiance, sans pression, on peut tout réussir. Je trouve ça dommage d’ailleurs qu’il faille forcément faire un choix, cocher une case, faire partie d’un clan. Ne pourrait-on pas juste répondre « oh, on verra bien… »?
Comme Caroline, j’ai opté sans trop savoir pourquoi pour l’allaitement, pensant que c’était inné pour le bébé comme la maman. Et puis ça a été dramatique si bien qu’au bout de deux jours, j’angoissais déjà pour la têtée. J’en pleurais et le petit homme pleurait parce qu’il avait très très faim. A la vue de ce que nous venions de vivre tous les deux, j’ai abandonné l’idée de l’allaitement le 3e jour et j’ai découvert avec bonheur que donner le biberon était aussi un instant magique, instant de calme et de douceur pour nous deux. Je ne regrette pas une seconde.
Pour moi ça a toujours été clair, aucune envie d’allaiter. 1 parce que j’ai entendu pas mal d’histoires d’allaitement qui se passait mal, limite gore et 2 parce qu’aucune mais alors aucune envie de voir mes seins servie de garde manger. ca semble égoïste mais je m’en fiche… Pour ma fille, j’avais demander à la mater si on respecterai mon choix ou non et la sage femme m’a répondu « on préfère un biberon donné avec amour qu’un allaitement qui se passe mal ». Par contre, on a choisi des biberons sans bisphénol, avec une tétine ergonomique qui ressemble au sein (tommee tippee). Mon pharmacien a été cool, d’autant plus que sa femme a accouché une semaine avant moi, nous a trouvé un lait bio, sans huile de palme (qui s’est bien vendu d’ailleurs) a des prix raisonnables. Et surtout, dans mon esprit l’allaitement laisse qu’une place réduite au papa et je trouve qu’il faut laisser une place aux papas. je revois mon cher et tendre donner le bib devant son match de rugby et j’en souris encore… ici, il a développé une super relation avec sa fille.
Bref, assume ton choix et n’écoute pas les mauvaises langues
J’ai fait le choix d’allaiter et pourtant le jugement, je l’ai senti de nombreuses fois dans les « mais tu vas l’allaiter jusqu’à quand? » parce que, oui, je l’ai allaitée jusqu’à 18 mois et ça aurait pu être plus longtemps si j’en avais décidé ainsi. Quel que soit le choix qu’on fait, on sera jugées, alors autant faire un choix qui nous ressemble, quel qu’il soit…
J’adore voir mon amoureux donner le biberon de lait maternel à notre bébé en disant que c’est le meilleur lait au monde (et c’est vrai). Donner le lait artificiel doit en effet d’être un choix et pas un choix par dépit (faire des choses par dépit ça c’est trop triste), mais il faut savoir mesurer ses chances de vivre dans un endroit où l’eau est potable (et ça ce n’est pas vrai pour beaucoup de monde) et là où le lait en poudre ne tue pas les bébés. Mon amoureux de mari cuisine, fait le ménage, travaille, passe l’aspi… faire les courses, sortir les poubelles, et moi j’allaite (et je trouve que le monde est si juste). Donc j’ai déjà donné du biberon de mon lait à notre bébé et franchement ça n’a rien à voir avec les seins… incomparable.
C’est marrant, mais de toutes mes péripéties psychologiques avec être enceinte et devenir maman, allaiter ou pas ne m’a pas pris la tête. Je voulais au moins essayer, voilà. Juste… ben comme ça. Mais je n’avais pas d’idées sur la question, j’avais assez entendu les deux choix pour voir le champ de bataille.
J’aimais assez allaiter en fait, et c’était facile pour nous. Je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde, je mesure notre chance. Bref, ça se passait bien… au début.
Parce qu’il ne prenait pas de poids assez vite. Oh putain, la docteur m’a mis une pression dingue d’un coup… elle voulait que j’aille à des cours d’allaitement (mais bien sûr, avec trois heures de sommeil par nuit et un nouveau-né qui hurlait dès que je le posais…), que je fasse « plus d’efforts ». Salope. Nan mais merde, quoi. Merci de me faire culpabiliser, je le faisais déjà assez bien moi-même.
Le problème, en fait, c’est que j’étais épuisée physiquement (eh oui, Feng et moi étions seuls avec Mark, aucune famille autour, aucun relais) et que Mark faisait des « cluster feed », c,est à dit qu’il mangeait peu la journée mais ensuite tétais genre six heures de suite.
Basta. Après un mois, on a commencé à lui donner quelques biberons en prime, on a fait une transition en douceur et voilà.
Aux nombreuses personnes qui m’ont fait chier, je disais qu’allaiter, c’est pas un truc qu’on fait pour avoir une médaille de meilleure mère du monde. À la base, c,est pour nourrir son enfant. Si ça ne marche pas pour une raison ou une autre, ben on le nourrit au biberon, aussi simple que ça.
Quoiqu’on choisisse, l’amour passe :-)
Tu as bien raison, ne pas donner d’excuses est bien la meilleure des réponses! Un choix que vous avez comme vous en ferez plein d’autres! ;)
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