C’était un rainy sunny day. Un de ces jours typiquement irlandais comme l’été québécois en est ponctué cette année. J’étais arrivée sous un soleil brûlant, regrettant déjà la crème solaire oubliée dans la voiture. La nourriture tout juste sortie des frigos, l’orage a tonné, sonnant le glas du temps d’été et de l’insouciance.
C’est vêtue de mon inséparable imper Décathlon que j’ai accueillie mon groupe. Ils étaient en tenue de plage, courant en sandales sous la pluie battante. Les cheveux longs s’écrasaient par paquet sur les visages et la boue du chemin marbrait déjà leurs jambes nues.
J’avais tout prévu sauf le temps. Je l’avais nommé dans la liste des possibilités en croisant les doigts derrière mon dos pour conjurer le sort. Et ça n’a pas suffi.
Et il ne faut guère plus qu’une pluie torrentielle au bord d’un lac pour anéantir tout espoir d’amusement et d’entrain.
Mais c’était compter sans eux. Sans leur enthousiasme, sans leurs rires et leurs rebuffades. Qu’importe le temps, ils étaient ailleurs, ils étaient dehors, ils étaient ensemble, et c’était bien suffisant. Ils avaient des planches, ils avaient des ballons, leurs jambes pour courir et des serviettes à l’abri pour se sécher.
Du plus jeune au plus âgé, des jeunes adultes aux seniors, personne n’a jamais semblé regretter d’avoir fait tant de route pour « ça ». Personne n’a pesté. Personne n’a critiqué. Il n’y a eu aucun « on aurait pas dû » et pas plus de « mais si on avait… » Ils ont loué le repas, ils ont applaudi les éclairs et ont dansé sur la plage lorsque les gouttes se faisaient plus rares.
Et puis le soleil est revenu, aussi soudainement qu’il était parti. Immense, entier, insolent. Avec cet air de dire « j’ai toujours été là, pourquoi me cherchais-tu? »
Comme un seul homme ils sont sortis. Ils se sont éparpillés. Les ballons mouillés sous le bras, et les rires en cascades. Ils ont organisé des parties de soccer gigantesques, encourageant chacun à participer. Ils ont pris le large, en pagayant sur leurs planches de fortune. Ils sont retournés deviser assis au bord de l’eau, les cheveux ondulant dans le soleil.
Et lorsque l’heure du départ a sonné, ils nous ont serré la main, et gratifié d’une légère pression dans le dos. Avec toujours, en cadeau, les mêmes trois mots. Merci pour tout.
-Lexie Swing-
Quoi, pas un maudit Français pour râler que « si j’avais su, j’aurais pas venu »?? ;-)
Nous aussi, on vit cet été entrecoupé de pages de pluie. Et du coup, un rayon de soleil et on en profite à fond! Et puis, finalement… ce qui compte, c’est de vivre l’aventure :-)
Tu fais arbitre, à tes heures perdues?