Immigration : obtenir un médecin de famille (encore)

DocteurIl est difficile de trouver, et d’obtenir, un médecin de famille au Canada. Tout le monde vous le dira. Et les immigrants ne sont pas seuls dans cette galère : en 2015, 420 000 Québécois étaient inscrits sur les listes d’attente du Guichet pour la clientèle orpheline (GACO), un chiffre qui avait déjà quadruplé par rapport à 2013.

Obtenir un médecin est comme trouver le Graal. Au point que, lorsqu’une clinique m’a appelée un jour au bureau en cherchant une ancienne collègue, qui avait visiblement donné le numéro de poste de la ligne qui était désormais la mienne, je me suis dépêchée de la prévenir par LinkedIn qu’un médecin de famille lui avait été attribuée et qu’on cherchait à la joindre. Car le message laissé par la clinique était pressant : elle devait rappeler sans délai sous peine de voir son attribution lui passer sous le nez…

De notre côté, nous avions été chanceux. Sitôt arrivés au Québec, nous avions pris rendez-vous dans une clinique privée pour enfants où, moyennant le paiement d’un abonnement, un médecin nous a été attribué. Cette jeune médecin ayant encore de la place et recevant aussi les adultes dans une autre clinique de Montréal, elle nous a proposé de nous prendre sous son aile… Nous avions un médecin!

Cependant voilà, les années ont passé et nous avons déménagé loin, bien loin de la clinique où se passaient les rendez-vous semi annuels des filles. Une journée de congé était nécessaire pour nous permettre d’y assister. Et même si nous avions créé une routine amusante, dinant toujours au même restaurant et profitant de l’occasion pour arpenter notre ancien quartier, nous avons commencé à songer à trouver un nouveau médecin.

Pas facile, pensez-vous… (avec raison).

Cependant, l’idée n’est pas venue seule. Si nous nous rendions de moins en moins aux rendez-vous de suivi (deux sur quatre seulement pour Tempête), nous avions littéralement pris une carte de fidélité à la toute nouvelle clinique de notre ville pour les otites à répétition de notre toute-petite. Alors que je déplorais la distance qui nous séparait de notre médecin de famille, la secrétaire m’a souligné, en passant, que tous les gens inscrits sur les listes de la clinique avaient été contactés, et qu’il était possible de s’inscrire et d’espérer avoir une place dans l’année.

Aussitôt dit, aussitôt fait. J’avais deux possibilités : nous désinscrire des listes de notre premier médecin et me réinscrire sur celles de notre secteur médical. Ou réussir à nous inscrire sur la liste du Guichet de la clientèle orpheline en conservant notre médecin jusqu’à obtenir une nouvelle attribution. Et la deuxième solution a été validée par ledit guichet!

L’inscription fut faite en septembre, et en novembre nous recevions le précieux appel : celui qui vous informe que vous avez obtenu un médecin. Cela ne représente pas pour nous la joie que cela doit procurer chez ceux qui attendent depuis longtemps, mais tentons d’imaginer quand même le bonheur de cet appel : vous avez enfin quelqu’un vers qui vous tourner lorsque vous êtes malade, quelqu’un qui connait votre dossier et peut faire des suivis, une clinique médicale à laquelle vous référer. Ce n’est plus l’angoisse de devoir faire des vérifications, ou des prises de sang. Mieux : dans notre clinique, et sûrement dans plusieurs cliniques, une fois que vous êtes inscrit auprès d’un médecin de cette clinique, vous pouvez appeler le matin même et espérer obtenir un rendez-vous dans les 24 à 48h.

On ne se rend pas compte de ce que représente le fait d’avoir un médecin de famille, ou un médecin traitant, avant de ne plus en avoir. Si vous venez d’arriver au Québec, ne tardez pas et inscrivez-vous sur la liste du Guichet de votre région. N’hésitez pas, également, à poser la question. Peut-être que, comme nous, le médecin de votre enfant travaille aussi comme médecin de famille pour adultes. Parfois, il suffit juste de tomber au bon moment, sur la bonne personne.

Et de votre côté, avez-vous trouvé un médecin?

-Lexie Swing-

Crédit photo : Hush Nadoo

9 réflexions sur “Immigration : obtenir un médecin de famille (encore)

  1. Ici les deux minus ont un médecin de famille, pas le même, un à l’hôpital ou il est né, l’autre grâce à une infirmière de l’hôpital en gros :)
    Mais l’Homme et moi on en a pas, puis à vrai dire on en a pas cherché parce que c’est à celui qui fuira le plus les médecins entre nous, puis même en France, je n’ai jamais eu de médecin traitant, donc ça ne m’a pas paru naturel. Faut dire qu’on est entourés de sans rendez-vous assez efficaces. Mais bon il faudrait peut-être qu’on se bouge :)

  2. Pas besoin d’aller jusqu’au Québec, même problème dans l’Eure… par contre pas de système à part la démerde pour y palier !

  3. J’ai trouve mon premier medecin grace a mon ancien employeur qui le connaissait. J’ai decide de le quitter le jour ou alors qu’il avait mis le petit baton en bois qu’ils utilisent pour ouvrir un orifice il a fait une blague de trop et je me suis qui que « no way, he’s not going to do the same looking at my vagina » haha Et oui ici le gyneco c’est seulement quand il y a un soucis, sinon le generaliste se charge des tests annuels.
    J’ai eu la chance de trouve un nouveau medecin, une nouvelle venue d’Australie, geniale et a l’ecoute qui se specialise dans la medicine reproductive des femmes.
    Mon homme est reste avec celui d’avant, chez qui il ne va jamais par peur de se faire tater la prostate comme les deux dernieres fois haha

    • Oh boy LOL, quel Medecin ! Heureusement que tu as rencontré cette nouvelle Medecin ! Ici aussi le généraliste est censé se charger de ce genre de tests et je ne m’y fais pas encore …

  4. Mouarf, je lis ça, j’ai 40C de fièvre en ce moment!

    Ni Feng no moi n’avions de médecin de famille. Je m’étais mise sur la liste du programme Health Care Connect en Ontario (https://hcc3.hcc.moh.gov.on.ca/HCCWeb/faces/layoutHCCSplash.jsp), mais je suis restée SIX ANS dessus sans que ça avance d’un iota. Finalement, j’ai eu un tuyau au travail que le centre de santé de l’Université d’Ottawa acceptait peut-être des patients. La priorité était donnée aux étudiants et comme je suivais un cours le soir… ben j’ai été prise. Cette docteure est devenue de facto la docteure de Mark aussi.

    Je ne l’aime pas vraiment (j’en ai déjà parlé sur le blog…). Le fait de l’avoir a été très pratique quand Mark était tout bébé, pour les vaccins et le suivi, je ne me serais pas vu faire ça à la clinique sans RDV, Mais sinon, on va quand même souvent dans ces cliniques, car obtenir un RDV avec elle est mission impossible, une semaine de délai pour moi il y a deux mois.

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