Regarder grandir ses jeunes pousses

Depuis une semaine, je regarde avec fascination grandir mes jeunes pousses. Et ce n’est pas une métaphore pour souligner le temps de contemplation que je m’accorde devant les jeux de mes enfants. Ce sont, en vérité, des pousses. De tomates, de concombres, de poivrons, de cantaloupe, pour celles qui sont déjà sorties de terre.

Le week-end dernier, nous avons traversé Montréal, et beaucoup de ponts, pour rejoindre la Rive-Nord. La tempête de la veille avait causé des dommages à la maison de nos amis mais leurs plants, à l’abri dans la serre en construction, avaient résisté aux assauts du vent. Sous le soleil de l’après-midi, chaud pour un mois d’avril au Québec, nous avons trié, rempoté, ajouté du compost et un peu plus de terre. Notre ami secouait ses sachets, ses graines récoltées de légumes anciennement cultivés, estampillés parfois à la va-vite. Des trésors qu’il nous a offerts, en murmurant « j’ai tendance à toutes les garder ». C’était autant d’espoir, ces graines-ci. Autant de vies, et autant de surprises.

Nous les avons ramenés chez nous. Les petits plants rempotés et les bouteilles de plastiques bien scellées dans lesquelles de nouvelles graines avaient été plantées. Je m’étais débarrassée de la culture calculée (celles des multiples visites sur des sites internets, à l’affût de conseils similaires mais tous différents), pour appliquer religieusement les consignes données par l’ami cultivateur. Sur leur plateau de fortune – une plaque de cuisson – les petits plants, et les petites bouteilles, ont cueilli la lumière du matin. Par le temps que l’on revienne le soir, des pousses étaient apparues, autour des plants de poivrons. Des résidus fragiles, mais vifs, du compost maison. Du concombre?, demandai-je alors par message. Des tomates peut-être, nous avons mangé des tomates récemment, me répondait-on.

J’adore les surprises. Je n’ai pas été déçue. Mon oeil averti a découvert une pousse, encore partiellement dissimulée sous la terre, dans un coin d’une bouteille. Le lendemain matin, une poignée d’heures plus tard donc, elles étaient cinq, grandes et droites. Le surlendemain, il nous a fallu retirer le chapeau de fortune de la bouteille et autoriser les jeunes pousses de concombres à sortir, pressées qu’elles étaient de saluer le monde.

C’est une naissance que je vous raconte. Une histoire un peu folle. C’est de la magie, de la stupéfaction aussi. C’est moi qui contemple mes pots de longue minute, tandis qu’ils baignent dans leur plat rempli d’eau, à la tombée du jour. Moi qui glapis : « C’est pas possible, il a pris deux centimètres dans la nuit ». Ce sont ces moments si simples, de plaisir pur, parce que sans fioritures. Cette vie paisible, sur le rebord d’un comptoir. Comme autant de promesses.

-Lexie Swing-

Credit photo : Lexie Swing

9 réflexions sur “Regarder grandir ses jeunes pousses

  1. J’adore cette période où tout pousse!
    C’est pareil chez nous, et j’apprecie De contempler les moindres évolutions, j’étais comme une gosse quand les premières sont sorties de terre!
    Ainsi, j’espere Bientôt profiter des tomates, poivrons et herbes aromatiques que nous avons planté en famille un dimanche :-)

  2. Heureusement, j’ai mieux fait Mark que les pauvres plantes qui me sont tombées entre les mains. Je suis INCAPABLE de faire pousser quoique ce soit! Sauf Mark. Et je l’arrose bien dans le bain pour que ça dure :lol:

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s