Pour toujours une deuxième née, marquée au sceau d’un statut particulier. Tu n’as jamais été seule, tu n’as jamais été l’unique. Tu as dû composer avec des parents roués aux usages des nouveaux-nés, parfois dépassés par le nombre et les cris, souvent fatigués. Tu es arrivée sur une voie défrichée, et tu y as pris tes aises.
J’ai toujours été persuadée que les deuxièmes, et les suivants, prennent la place laissée par leurs aînés. Tantôt minuscule, tantôt grande ouverte, mais jamais facile. Ça demande de la flexibilité, d’être un deuxième-né. Épouser les possibilités offertes, s’étirer dans les coins. Aussi timides que leurs aînés sont exubérants, aussi impatients que les grands sont tranquilles.
Tu t’es développée en miroir de ta sœur, comme deux faces opposées d’une même pièce. Extravertie, impatiente, sans arrêt en mouvements. Tu t’affirmes, sans qu’il y ait jamais eu besoin de te pousser. Tu grimpes, sans qu’il y ait jamais eu besoin de te soutenir. Tu chantes et danses et parcours des livres entiers, le doigt pointé sur les mots que tu ignores encore.
Nous aurons passé deux semaines seuls avec toi, ma toute petite. Et c’est une redécouverte. Toi qui cours mais crie rarement. Qui t’enthousiasme pour tout et dont l’humeur sombre s’efface aussi vite que les nuages dans le vent d’automne.
Tu ne seras jamais notre fille unique, façonnée au fer brûlant des mouvances de ton aînée. Mais tu es une enfant unique. Je ne connais personne comme toi, et le monde est chanceux de t’avoir mon impétueuse.
J’espère revivre chaque année des moments rien qu’à nous, juste toi et nous, juste toi et moi. Sans cris, sans jalousie. Ne me partager avec personne d’autre que toi et prendre le temps de n’être que ta maman. Faire des puzzles à trois et des restos pizzas. Être ceux de la bande qui n’ont qu’un seul enfant. Courir à tes côtés, et pousser ton vélo dans les côtes. Bercer ton sommeil agité et apaiser tes rêves.
Te dire je t’aime et entendre ta petite voix conclure : «Mais maman, je t’aime moi aussi».
-Lexie Swing-
Et faire le plein d’Amour…
Quel joli jeu de mot : pas votre fille unique mais une enfant unique, toujours.
Je vous souhaite de pouvoir vivre ces moments rien qu’à trois les années futures !
Je nous le souhaite aussi. Même pour nous ça a été deux semaines qui nous ont permis de souffler un peu.
Ça faisait diablement trop longtemps que je n’étais pas venue te lire, c’est toujours un plaisir!
Merci d’être de retour :)
C’est plein de douceur ce texte, toute celle qu’il y a entre vous…