Tu verrais ça. La deuxième vague qui se profile. Til-Tok interdit aux Etats-Unis. L’espoir d’un premier vaccin bien avancé. Tu ne verras jamais le Liban qui brûle. Que je crie ou que je chuchote, je ne pourrais plus jamais rien te demander, plus jamais rien te confier.
Depuis trois jours, mes monologues restent sans réponses. Tu as lu mes derniers encouragements, mon « à plus tard ». Depuis l’échange est vain et notre conversation perpétuelle dégringole dans la liste à mesure que d’autres s’actualisent
Quelques notifications douloureuses sonnent encore, au rythme des publications que tu aimées il y a peu encore. Les réseaux sociaux sont en actualisation permanente, sauf au regard de la mort. On tarde à mourir, sur les réseaux sociaux. On reste suspendu à son dernier entrefilet, au dernier clic achevé, encore un peu en vie, dans les combats qu’on rejoint, les musiques qu’on partage ou les plats qu’on projette.
Il n’y aura plus de plats, il n’y aura plus de musique. Des questions absurdes me viennent alors que je me demande si des commandes de maquillage t’attendent sur ton palier ou que je m’interroge sur l’évier, le lit défait ou la gamelle des chats, que tu as laissés en partant. Je sais que ton amoureux, tes proches, ont déjà remis de l’ordre, trié des affaires et pris des décisions, mais perdure dans mon esprit cette impression insolente qu’il n’y avait pas de logique à ton départ. Il aurait dû y avoir un nouveau matin, un nouveau mois d’août, une nouvelle chance.
Je ne me fais pas à ton absence. J’ai l’impression de vivre à reculons. Je regarde vers l’arrière en sillonnant vers l’avant. Je ne me convainc pas d’un présent où tu n’es plus.
Je te souhaiterais bientôt un bon voyage, un bon après, et la paix surtout, toi qui as tant souffert. Mais pas tout de suite. Tout de suite je ferme un peu les yeux, et j’oublie que tu ne les as pas ouverts, ce matin-là. Je clique sur ton profil, et je lis quelques mots, j’approuve quelques partages, je m’enivre du désuet, de l’immobile, du temps suspendu, entre ce qui a été et ce qui n’est pas encore.
-Lexie Swing-
Je t’envoie tout mon soutien dans ces jours si difficiles, et qui semblent si irréels. « Regarder vers l’arrière en sillonnant vers l’avant », c’est exactement cela… Courage à toi, à vous.
Grosses bises.
Aurélie.
Magnifique texte! Et je suis de tout coeur avec toi pour traverser cette épreuve si cruelle! Non, il n’y a pas de logique à un départ inattendu…et pourtant il faut arriver à faire face! Bon courage!
Que dire… ❤️❤️❤️
Ton texte est magnifique Lexie. Rien ne nous prépare à de tels départs.
Je t’envoie d’affectueuse pensées pour ces moments douloureux à vivre. ❤️