
Je vous raconterai bientôt la suite de nos aventures en Colombie-Britannique. Après Vancouver, nous avons pris le ferry et découvert de nouvelles contrées. Spoiler : il a plu. En attendant, pendant la traversée, j’ai attaqué un tout nouvel ouvrage, dont je vous reparlerai bientôt, sur les investissements. Dans le livre, qui a vocation à expliquer comment mettre de l’argent de côté dans le but de l’investir ensuite, l’autrice raconte comment l’un de ses amis a acheté une voiture de luxe pour se faire plaisir. Elle lui a alors demandé s’il aurait dépensé cette somme-ci pour cette voiture-ci, si personne n’avait pu la voir. Et il a finalement admis que non. Cette question, c’est la fameuse interrogation des achats un peu impulsifs, qu’on aurait potentiellement pu éviter. De ceux que l’on fait pour afficher un certain niveau de vie, ou pour suivre ceux de nos amis. Ou pour imiter les gens que l’on suit sur les réseaux sociaux et qui vantent le dernier accessoire indispensable à la mode. Et c’est la question, plus large, de ce dont on a besoin pour vivre selon nos souhaits.
De combien avez-vous vraiment besoin pour être heureux? Est-ce que vous vous êtes déjà posé cette question? Quand on est arrivés au Québec il y a dix ans, on gagnait moitié moins que ce que l’on perçoit aujourd’hui. Nous avons ajouté un enfant à l’équation, certes, mais nos salaires ont donc doublé, et nous n’avons toujours pas franchement plus d’argent de côté. Parmi les personnes avec lesquelles je collabore dans mon travail, certaines d’entre elles ont des salaires conséquents, des salaires bien supérieurs à tous ceux que je pourrais imaginer. Or quand je leur demande leurs attentes salariales et leur flexibilité, plusieurs reconnaissent qu’ils ne peuvent guère se permettre un salaire en-deçà. En-deçà de 200 000 dollars, par exemple. Or on parle de gens qui ont débuté leur vie et leur carrière en bas de 80 000 dollars. Comment se rend-on à ce train de vie-ci? À quelle moment décide-t-on que la petite maison de banlieue n’est plus assez grande? Que la voiture n’est plus assez luxueuse? Que l’hôtel n’offre pas assez de services?
Il a été déterminé que cela prend un certain montant pour être confortable dans sa vie, et heureux. Mais il a aussi été montré qu’au delà d’un seuil, une insatisfaction s’installe, et ultimement un désarroi, lié directement aux responsabilités et heures qui vont de pair avec les emplois les plus rémunérateurs. Vous-êtes vous déjà arrêtés pour vous demander, entre deux réunions, si tout cela avait un sens? Si vous ne seriez pas plus heureux, entre deux vaches et une petite rivière, à cultiver un lopin de terre en auto-subsistance? Moi si, parfois. J’aurais des Highlands même, parce que ce sont les plus belles vaches du monde. Quand mes enfants me poseraient des questions, je les regarderai dans les yeux, parce que je n’aurais pas un courriel qui vient de rentrer dans ma boite. Et au bout de la journée, j’aurais la fatigue de ceux qui se reposent peu et non la lassitude de ceux qui s’assoient trop.
La vérité, c’est qu’on est retenu dans notre élan, épinglé dans notre envie d’une vie plus simple parce qu’un emploi moins bien payé aurait un impact direct sur notre capacité à honorer financièrement la vie qu’on s’est créée. Et l’on est tenu par ce boulet que l’on s’est nous-mêmes accrochés à la cheville.
Alors tenez, je vous pose la question : si vous n’aviez pas de charge particulière, disons la frugalité d’un moine dans vos dépenses et pas de mouflets à nourrir, que feriez-vous? Quel emploi occuperiez-vous? Dans quel logement vivriez-vous? Et dans quoi vous déplaceriez-vous?
J’ai hâte de vous lire!
-Lexie Swing-
On a toujours manqué de sous chez moi. Pour de vrai. C’est encore le cas.
L’argent ne m’intéresse pas en lui-même, pour moi c’est un outil qui me permet de ne pas être coincée dans la vie. Grâce au Canada, j’ai pu gagner ma vie mieux que mes parents et frère et soeur… je dis grâce au Canada, parce que j’ai vraiment l’impression qu’on m’a donné ma chance (tu vois, je ne suis pas toujours négative sur le Canada ;-)). Mais, j’ai gardé des « goûts de pauvre », d’abord parce que je sais que j’ai pas de backup (pas de famille riche, pas d’héritage à venir, etc.) et que ma situation est toujours précaire en tant que pigiste. Et franchement, je hais accumuler des choses et je suis peu consommatrice.
Pour ta question, j’aimerais juste un endroit à moi, un p’tit appart, genre studio dan sune grande ville. J’écrirais et je prendrai des photos. Déplacements à pieds, pis des avions parce que c,est pratique, quand même.
Dans quoi dépenses tu davantage tu penses ? Et est ce que tu as vu toi aussi une augmentation de l’épicerie dans ce que vous achetez ?
En soi, probablement les billets d’avion. Et oui, ça fait longtemps que je trouve que l’alimentation est hors de prix au Canada, pour moi l’inflation a commencé pendant la pandémie. On a beaucoup coupé les dépenses dans les courses, je trouve que les prix sont artificiellement hauts et la nourriture pas top, par exemple, je ne mange jamais de viande au Canada.
Difficile à dire… je serais certainement ultra matérialiste, parce que justement les enfants m’ont permis de redescendre sur terre et de m’intéresser à autre chose qu’à mon nombril. Et je viens d’un milieu ultra populaire, donc les signes extérieurs de richesse on les dénigre tout en les jalousant, ça me paraissait comme une source d’épanouissement « avant ». Curieusement, mon niveau de vie s’est élevé, mais mes aspirations sont de plus en plus simples, peut-être l’effet déménagement à répétition, on vise l’utile et l’essentiel. Donc on va dire que maintenant, avec mon expérience, mais en supprimant les « contraintes », je rêve d’une vie de rencontres, de voyage en mode slow, prendre le temps de connaître les gens, et donc un emploi pas trop chronophage, aider les personnes âgées ou quelque chose de ce style, qui permette une certaine liberté tout en continuant d’apprendre des autres. Pas de maison du coup. Et mon mode de déplacement préféré a toujours été le vélo, ça ça ne change pas.
Je te comprends tout à fait et je suis d’accord qu’en ayant des enfants, cela permet de moins de regarder le nombril et d’avoir des préoccupations plus terre à terre. Je dois dire que pour avoir refait aussi notre vie ailleurs, cela représente également un coût important qu’il est plus long d’absorber par la suite. Comment sont les gens dans ton coin en Australie? Plutôt simples ou assez m’as-tu vu ?
On est dans la partie riche de Melbourne, donc c’est grosse maison, grosse voiture, grosse montre… On a mis la grande à l’école publique, ici les écoles privées sont très prisées et extrêmement chères. Toutefois, je trouve les gens assez accessibles et pas prise de tête, le côté Cote d’azur et m’as-tu-vu se trouve plutôt au nord de l’Australie, on en trouve un peu à Melbourne aussi, sur les plages…mais ce n’est pas à coté de chez nous.
Est ce que dans ton secteur il y a beaucoup d’expats ?
Ce sont des questions que je me pose de temps en temps et les réponses évoluent. Les enfants ajoutent quelques responsabilités et ce qu’on se permettrait seul on se l’autorise peut-être un peu moins quand on a une famille.
Je ne suis pas matérialiste, je me déplace en train ou en métro, je mets un peu de côté car ça me rassure! Et mes achats impulsifs se comptent sur les doigts d’une main. Je pourrai vivre avec moins c’est certain, mais j’apprécie aussi la liberté que m’offre un salaire confortable pour mon fils et moi – pouvoir s’offrir des vacances, des loisirs et avoir de quoi faire plaisir autour de moi aussi.
Je pense que tu es dans ce juste équilibre dont parlait l’autrice du livre que je lis, quand le salaire est suffisamment haut pour que ce soit confortable pr les besoins qu’on a, sans atteindre ce stade où l’on ressent une pression d’avoir plus et de faire plus. Je trouve que tu dégages en tout cas du recul et de la sérénité dans ton approche.
C’est une question que je me pose régulièrement, alors merci pour ce billet.
Nous ne sommes pas matérialiste (sauf moi pour les livres). Ce que nous cultivons au quotidien c’est la joie simple. Si nous avons besoin indéniablement d’argent pour vivre, manger et faire grandir nos enfants, et que l’alimentation coute cher désormais, nous avons toujours réussi avec peu. Lorsque nous nous sommes rencontrés avec mon mari, nous avions chacun un salaire correct, ce qui nous a permi d’économiser et d’avoir notre maison aujourd’hui. Au fil des années, la famille s’est agrandie, il y a eu un, puis deux et maintenant trois enfants, ce n’est pas pour autant que nos revenus ont suivi. Désormais nous vivons à cinq avec un seul salaire. Nous y arrivons toujours. Il faut revoir les priorités régulièrement bien entendu, les travaux avancent moins vite aussi. Mais c’est un choix de vie, vivre avec moins mais plus sereinement. C’est un peu l’inverse de la tendance actuelle où le pouvoir d’achat augmente, chez nous, il a diminué avec les années.
Je vais bientôt reprendre le travail, et j’avoue q’un rythme de vie accéléré me stress un peu. Mais là aussi c’est un choix, un besoin d’épanouissement personnel plus que pécuniaire. Nous aurons sans doute plus d’argent, cela ne nous empêchera pas de continuer d’acheter d’occasion, de nous déplacer à pieds ou à vélo et de faire attention au quotidien. Mais nous avancerons plus vite dans les travaux de notre maison et nous pourrons penser à l’avenir pour nous et nos enfants.
J’aime ce que tu écris! Pour nous, vivre sur un seul salaire était tout bonnement impensable. Quand la question s’est posée parce que j’étais dans un poste où le quotidien était devenu invivable, je me suis accrochée jusqu’à trouver quelque chose de plus parce que je ne me sentais pas de tout bonnement démissionner. Je pense que nous avons trop de charges pour cela. Quand reprends tu le travail ?
Je n’ai pas dit que ça avait été facile de n’avoir plus qu’un seul salaire et je comprends parfaitement l’impossibilité de la perte d’un salaire.
Je vais entamer une réorientation professionnelle en septembre prochain j’attends que mon petit dernier rentre à l’école.
Très intéressant comme article… j’ai commencé très travailler à côté de mes études et sans être économe ou dépensière j’ai toujours eu assez d’argent pour vivre et dépenser sans être particulièrement inquiétée. Sans enfants je vivrais dans une maison beaucoup plus petite mais avec un grand jardin. J’aime passer du temps dehors a observer la nature et a planté des fleurs. Je pense que seule je diminuerai mon temps de travail pour avoir plus de temps pour cultiver ce dont j’ai besoin et encore plus faire de choses moi-même.
J’aime avoir des sous pour aller me faire masser une fois par année et prendre un soin supplémentaire quand je vais chez le coiffeur, c’est des petits luxes que je m’offre 1 fois par année et que je savoure ( je ne suis pas sûr que si je me faisais masser 1x/mois j’apprécierais autant ces moments).
Ma plus grosse dépense pour moi actuellement c’est mes cours de violon 2x/mois que j’ai repris après 10ans d’arrêt et clairement j’adore ces moments où je suis juste moi, ni épouse, ni maman, ni sage-femme…
Je trouve que ces moments pour soi sont tellement importants … je ne sais pas si tu ressens la même chose mais on dirait que plus on vieillit, plus on se tourne vers une reconnexion, vers de la simplicité, des choses qui nous plaisent juste à nous, etc