Demain, c’est le jour tant attendu : Miss Swing rentre à l’école. C’est réellement un nouveau chapitre dans notre livre familial. Plus que n’importe quel anniversaire, plus que certains acquis essentiels, cette étape-ci, franche et datable, marque un tournant. En dehors de sa conscience propre d’enfant qui grandit, je me sens moi aussi une mère qui grandit. Je deviendrai demain une mère d’écolière. Mon emprise se relâche, et ma confiance devra s’agrandir pour laisser mon oisillon voler au sein de ces groupes plus larges, dans ces lieux inconnus, au milieu de ces visages nouveaux. Mais qu’est-ce que ça fait, concrètement, de rentrer à l’école au Canada?
Au Québec, on entre à l’école à 5 ans
Tous ceux qui s’interrogeaient déjà sur un retard seront rassurés : ici on entre à l’école à 5 ans, sauf exception d’une pré-maternelle à 4 ans. Ma B., pleine de ses 5 ans et demi, est donc parfaitement dans les clous. Avec elle, il y aura des enfants nés du 1er octobre 2012 au 30 septembre 2013. Des presque 6 ans, et des tout juste 5 ans. Est-ce mieux de couper en octobre ou moins bien qu’ailleurs? Difficile à juger, mais comme le dit la réponse généralement formulée, «il fallait bien couper quelque part».
En pratique, cela signifie aussi que l’enfant n’est pas dans le même état d’esprit, la même maturité, que s’il commençait l’école à trois ans. Il comprend parfaitement ce que l’idée d’école signifie, il a notion des enjeux, il a saisi que l’an prochain serait celui de la grande école et des apprentissages de la lecture et du calcul. Il comprend plus, appréhende plus parfois aussi. Mais il est aussi très impatient. Pour un parent, les laisser s’envoler à 5 ans est rassurant. Et je peux comparer facilement : mes filles ont 5 et 3 ans, ce qui signifie qu’en France, Tempête pourrait entrer à l’école cette année. Serait-elle prête? Oui, pourquoi pas? Est-ce que je la vois mieux rester deux années de plus à la garderie, les cheveux au vent sur son tricycle, s’épanouissant au milieu de son petit groupe, dans son petit local? Absolument.
Je n’ai pas tout compris à la liste de fournitures
Je crois que l’incompréhension face aux listes de fournitures est universelle, mais lorsque s’y ajoutent des termes différents parce que propres au pays ou à la région où l’on a immigré, les choses se corsent! Je sais maintenant ce qu’est un duo-tang et j’ai déduit facilement que la boite de douze marqueurs était une boite de feutres et non de surligneurs. Mes quelques années déjà passées ici m’avaient préparée au cartable (qui est un classeur) et à l’efface (qui est une gomme). Bon, il y a deux-trois affaires pour lesquelles j’ai rendu les armes, appelant au secours amies et vendeur bien intentionné.
Le midi, c’est boîte à lunch
Dans nos écoles, point de cantine. Le midi, les enfants apportent généralement leur contenant type Tupperware®, ou des versions plus élaborées de boites compartimentées. Dans notre école, il n’y a pas non plus de micro-ondes (personnellement je préfère, qui sait ce que les gamins seraient susceptibles d’y mettre?). Petits sandwichs, quiches, légumes variés, muffins salés, œufs durs et bâtonnets de fromage seront donc au programme. Pour les plats chauds, nous avons investi dans un contenant Thermos. De notre côté, tout a été prévu pour limiter les déchets. Pour l’environnement, bien entendu, mais aussi pour éviter que partent à la poubelle des contenants qui n’y étaient pas destinés. Rien à jeter, rien à perdre donc.
Comme la plupart des écoles – je pense – un service de traiteur est possible. Ma fille pouvant être très picky, je ne suis pas certaine de l’employer de sitôt!
Il y a un service d’autobus scolaire
Les autobus scolaires, les fameux bus jaunes des films, on les trouve ici aussi. Il est possible de les prendre dès la maternelle. En pratique, en dessous d’une certaine distance, l’enfant n’y a pas droit car il est réputé pouvoir marcher jusqu’à l’école. C’est notre cas. En pratique également, l’autobus vient chercher les enfants proches de l’heure de début de l’école, et les ramène drette après la fin des classes. Comme nous partons trop tôt et revenons trop tard pour attendre avec notre fille l’arrivée de l’autobus et pour l’accueillir à son retour, ça n’aurait pas été non plus envisageable. De notre côté, elle ira donc à la garde le matin et le soir.
Les jours sont courts et les vacances peu nombreuses
En maternelle, B. sera en classe de 8h15 à 14h32 (précisément) avec un peu plus d’une heure pour manger. À compter de la primaire, elle finira une heure plus tard. Les horaires sont les mêmes chaque jour de la semaine d’école. Elle aura des vacances à Noël et une semaine fin février ou début mars. En complément, des journées qualifiées de pédagogiques sont prévues chaque mois. L’enfant peut être en congé ou venir à la garde de l’école et profiter de l’activité organisée ce jour-là (parfois il s’agit d’une sortie). Pour les professeurs, les journées pédagogiques sont des journées de formation. Il existe bien sûr des congés pour jours fériés mais également 3 journées de congé pour force majeure. À ma connaissance, ils visent à couvrir la possibilité d’école fermée en raison d’une tempête de neige ou de verglas, par exemple.
Mes filles iront à l’école publique francophone
Notre ville compte 3 écoles maternelles et primaires publiques francophones. Dès lors que nous avons choisi de les envoyer à l’école publique, nous avions l’obligation – n’y voyez aucune critique – en tant qu’immigrants issus d’un pays francophone et ayant fait leurs études en français, d’envoyer nos enfants à l’école francophone. (Je crois que la loi est différente pour les personnes sous visa de travail temporaire). Des amis ont inscrit leur enfant à l’école anglophone, après avoir prouvé que l’un des parents au moins avait étudié en anglais. Il existe également des écoles spécialisées, qui peuvent être publiques (alternatives) ou privées (arts-études, Montessori, écoles internationales…). Et des écoles privées, dont les coûts diffèrent et qui ne sont pas liées à une confession (elles peuvent l’être mais ce n’est pas la majorité, je le précise ici car en France on voit souvent les écoles privées comme confessionnelles, bien qu’à ma connaissance ce ne soit pas nécessairement le cas.Toute précision sera bienvenue ici).
Tout ça, ce sont les grandes lignes. En pratique, l’école est certainement bien différente. Elle est connue pour être notamment plus à l’écoute des individualités et pour encourager les enfants dans leurs réussites plutôt que de pointer du doigt leurs faiblesses. On a bien hâte, en tout cas, d’en faire la découverte. Première réunion des parents ce soir, rentrée demain, à nous l’école!
Bonne rentrée à tous!
-Lexie Swing-
PS Sentez-vous libres de corriger les affirmations ci-dessus, c’est ma première fois à l’école québécoise, je ne suis pas l’abri d’une erreur!