Un matin, le Petit a décrété « Je veux mon papa » (Daniel Pennac)

Première ligne de la quatrième de couverture Des chrétiens et des Maures... le titre est celui des grandes découvertes, et pourtant le livre est gros comme un agenda en début d’année. Je chinais dans une librairie de bouquins d’occasion, la semaine dernière, lorsque mes doigts ont rencontré ce petit roman, coincé entre Zola et les soeurs Brontë.

« Il a repoussé son bol de chocolat et j’ai su, moi, Benjamin Malaussène, frère de famille, que le Petit n’avalerait plus rien tant que je n’aurais pas retrouvé son vrai père ». Je connais bien les Malaussène de Pennac, leur foisonnant quartier de Belleville, leurs secrets, leur rocambolesque famille où la mère devient le seul point commun d’une tripotée d’enfants. Souvent, ce sont des histoires de plusieurs centaines de pages, comme dans La fée Carabine ou Au bonheur des ogres. On s’y plonge avec délectation, pour le reposer une heure plus tard, et le reprendre ensuite, quand vient le moment de se coucher.

Des chrétiens et des Maures, publié en 1996, est différent. Il est un souffle. On tourne les pages sans s’en rendre compte, juste parce qu’il est important de savoir ce que réserve le chapitre suivant. 89 pages chez Folio, terminées en une petite demi-heure. Le Petit, quatrième ou cinquième enfant de la famille Malaussène, veut savoir qui est son père. Or chez les Malaussène, il n’est jamais question de pères. Plutôt de géniteurs. Si rôle de père il y a à jouer, c’est Benjamin, l’aîné et narrateur, qui s’y colle. Alors, que Le Petit, tout d’un coup, déclare « Je veux mon papa », c’est la révolution.

J’ai vu ce petit roman de Pennac, paru après quatre autres romans concernant la saga Malaussène, comme une annexe, un point de détail. La question que se pose Le Petit, c’est un peu celle que l’on se pose depuis le début de l’histoire: « mais au fait, c’est qui leurs pères ». On comprend tout sans, mais on est content de savoir enfin. On repose Des chrétiens et des Maures sereint, prêt à reprendre le fil de l’histoire.

-Lexie Swing-

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