Ce soir W9 diffuse « pour la première fois sur la TNT » (j’aime cette tendance à l’optimisme) Slumdog Millionnaire. Pour mémoire, le film réalisé par Danny Boyle (vérification du nom sur Wikipedia, j’apprends au passage qu’au Québec le film a été renommé « Le pouilleux millionnaire »… ça m’enchante, j’adore les traductions québécoises) en 2008, met en scène un jeune Indien des bidonvilles, ultracultivé, qui participe à un jeu du genre « Qui veut gagner des millions » (leur Foucault à eux s’appelle Prem Kumar). Impossible, vues ses origines plus que modestes, que Jamal Malik soit capable de gagner sans tricher. Il subit alors les interrogatoires (atrocement) musclés du flic Srinivas.
J’aime bien l’Inde, un pays à la fois magnifique et dérangeant. Magnifique par ses paysages, sa culture, ses origines, dérangeant par sa pauvreté, ses castes, sa violence parfois. C’est un pays insaisissable qu’illustre bien Slumdog Millionnaire. Aussi attendu que cette idée puisse être, l’Inde a de multiples facettes. Il paraît plus aisé de dresser un portrait des Etats-Unis, avec ses 9 millions et demi de km2 et ses 50 Etats, que de l’Inde.
L’Inde est d’abord le deuxième pays le plus peuplé (1,1 milliard d’habitants) après la Chine et bénéficie d’une réserve de main-d’oeuvre bon marché pour les entreprises occidentales qu’elle attire en grand nombre, à l’image de Siemens. Elle possède un fort potentiel économique, encore inexploité. La Goldman Sachs publiait un rapport en 2008, estimant que bien menée, l’Inde pourrait devenir d’ici 2050 la deuxième économie mondiale. 350 000 ingénieurs sont sortis des écoles indiennes en 2010, c’est-à-dire autant qu’aux Etats-Unis. Mais nombre d’entre eux immigrent ensuite, pour gagner en niveau de vie, créant ce que l’on qualifie de « fuite des cerveaux ». L’Inde a été aussi un pays longtemps colonisé, jusqu’au départ des Anglais en 1947 (date de son indépendance). L’anglais y est resté la langue officielle, avec l’Hindi. Quatre grandes religions, dont le bouddhisme et l’hindouisme, sont pratiqués dans le pays. Pour l’anecdote, l’Inde regroupe en réalité 28 Etats, possédant chacun un gouvernement et un parlement.
Pour revenir au cinéma, l’Inde s’est déjà fait une place au soleil avec ses productions made in « Bollywood ». L’industrie cinématographique y est la plus prolifique au monde avec 800 films environ par an. Envie de les découvrir? Rendez-vous sur le très complet « Blog de Bollywood ». Le film commence, il est temps de rejoindre Dev Patel (qui joue Jamal Malik) dans son ascension. En même temps, gagner 20 000 000 de roupies c’est bien, mais le faire vite c’est mieux: si l’on en croit le Parisien d’aujourd’hui, la monnaie indienne serait en pleine dégringolade. Elle aurait atteint 56,38 roupies le dollar la semaine passée.
-Lexie Swing-