Au boulot, le parent est facilement identifiable…

Dad and son./ Photo  Richard Leeming

Dad and son./ Photo Richard Leeming

Vous arrivez dans un nouveau travail et vous vous demandez (saine curiosité de la pause de 10h30) qui a des enfants dans vos collègues. Trop timide pour demander? Pas grave: l’observation suffit. Au boulot, un parent se repère à:

– son goûter. Exit les chocolatines trop grasses et les mélanges de graines santé, le parent a un vrai goûter: des Prince de Lu goût vanille-chocolat. Ce que vous ignorez: ses gamins détestent les Prince de Lu, mais ça lui donne une excuse.

– sa rengaine. Il fredonne sans cesse des trucs agaçants comme « Ce rêve bleu », susurré par Aladin à l’oreille de Jasmine, ou « Mignon, mignon », de René la Taupe, qui vous donne une furieuse envie de planter vos dents dans sa main.

– son sac. Vous y apercevez des trucs improbables, réminiscences d’un week-end au parc agité: poney Fisher Price, verre à bec encore plein d’eau, paquet de lingettes vides et barre de céréales écrasée constituent la majeure partie du trésor.

– ses maux de ventre. Il arrive barbouillé le lundi matin. Week-end arrosé? Pas du tout! Indigestion aux crêpes à l’érable et lait frais qui a tourné.

– ses nausées. Nouveau week-end arrosé? Toujours pas! Plutôt une gastro-enterite que ses mômes se refilent comme un ballon de rugby sur la ligne des 22.

– son humour. C’est un Belge, un Français et un Anglais narcoleptique qui discutent dans un bar. Le Belge aperçoit une femme unijambiste… STOP, vous avez perdu le parent! Il rit à l’humour simple, audacieux, facile à analyser après 15 nuits de trois heures. La blague du muffin ou toute remarque à base des mots prout et caca pourra déclencher son hilarité.

– ses mouchoirs. Il a des paquets partout: dans les poches du manteau, dans la doublure de la veste, roulés en boule au fond du sac. Des mouchoirs en tissus, des mouchoirs en papier, des mouchoirs propres… ou pas toujours! Il les dégaine en toutes occasions, pour secourir un nez qui coule ou faire un bandage de fortune à une poupée blessée.

– son sourire béat. Malgré des cernes jusqu’aux épaules et des habits d’une propreté parfois douteuses (eu égard aux régurgitations, et autres « tiens ‘gade Papa » accompagnés d’une tartine de Nutella vicieuse), le parent est heureux. Il porte collé sur son visage un sourire niais, dopé aux photos de bébés mignons et autres vidéos de premiers pas. A toute heure de la journée, il fait résonner dans l’open-space le rire cristallin de son dernier né qu’il vient de filmer. Il rit de bon coeur, même après l’avoir visionnée dix fois. Et vous, dans votre coin, nullipare averti, vous vous surprenez à soupirer d’aise. Le bonheur, c’est contagieux!

-Lexie Swing-

9 réflexions sur “Au boulot, le parent est facilement identifiable…

  1. C’est quoi la blague du muffin? Parce que je ne dors même pas toi es heures par nuits (merci les dents qui refusent de sortir!), ça doit être pour moi!

  2. L’expatriation commence à me faire peur…il y aurait donc des endroits où il est difficile de trouver des Prince de Lu, ça craint! Et c’est excitant en même temps si la quête est fructueuse.

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