L’effet papillon de la politesse

Help me./ Photo Vdtainfo

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« Dis merci à la dame ». La politesse, c’est l’une des valeurs principales qu’on voudrait tous transmettre. Mais remercier, ça ne se fait pas du bout des lèvres, les yeux baissés et le sourire fermé. Ça prend un échange de regards, un sourire franc, une voix qui porte. « Dis merci à la dame, souris lui, et regarde la suffisamment longtemps pour voir si elle a souri en retour ». Voilà ce que je voudrais vraiment enseigner à ma fille.

Le partage de générosité, ce sont ces petites réactions en chaîne qui font que, parce que quelqu’un te laisse traverser à 10h, tu cèderas avec plaisir ta place dans le métro à 10h30. Au passage, tu auras avalé une bonne dose d’optimiste et de bonne humeur.

Hier soir dans le bus, dix personnes ont accepté de se pousser pour laisser circuler ma poussette. Deux l’ont saisie pour la glisser à la place sé-cu-ri-taire que réclamait le chauffeur. Une dame s’est levée pour laisser sa place à un vieux monsieur. Vieux monsieur qu’une jeune fille et moi avons rattrapé par les deux mains alors que le démarrage du bus le projetait contre la foule congestionnée. Il s’est assis en expirant difficilement, nous gratifiant au passage d’un chaleureux « Thank you very, very much ». A la descente du bus, il est sorti dans les premiers, soudainement revigoré, et a tenu la porte du fond ouverte pour l’ensemble des passagers qui sortaient (terminus).

CQFD. C’est l’effet papillon du coup de main.

Il y a quelques années, quand j’étais  encore jeune et frivole sur les bancs de Science Po (non, pas Paris ;)) j’ai assisté à un cours, de communication je crois, qui évoquait une étude sur ce phénomène. Un monsieur demandait de l’aide à des passants sous prétexte qu’il était perdu, puis il les remerciait à plusieurs reprises, leur disant au passage qu’ils étaient « vraiment des gens biens ». Ainsi portés aux nues, les passants repartaient, le cœur léger, et apercevaient… une dame qui laissait tomber un billet de son sac.

Lorsque l’étude initiale avait été réalisée, on laissait juste tomber le billet du sac, il n’y avait pas de passant perdu. 50% des gens environ ramassaient le billet et interpellaient sa propriétaire pour le lui rendre. Après l’intervention du passant, ce chiffre montait à 80%.

Faire preuve d’altruisme et en être remercié, c’est le meilleur moyen d’avoir envie de recommencer. Le sourire de la vieille dame qui traine sur le passage piéton légitime les minutes perdues avant d’arriver au travail. Les remerciements de la maman lourdement chargée font oublier le mal de dos qui s’est pointé après les 60 marches grimpées en soulevant un carrosse taille XXL. Les mimiques d’un enfant qui profite d’une place assise rendent nos propres pieds légers, même après dix stations debout.

Les sourires de remerciement m’accompagnent au moins dix minutes, un échange de politesse amusée peut me faire la demi-journée. Aider les autres ça commence par tenir une porte et rendre un sourire. Pas si compliqué, si?

-Lexie Swing-

PS: Oui il y a 20% de connards!

4 réflexions sur “L’effet papillon de la politesse

    • Arf… Soyons bonnes joueuses, et imaginons que 50% de ces 30% ont été pris de remords et ont confié le billet… à quelqu’un qui faisait la manche (ooo Bisounours où es-tu ;))

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