
Crying./ Photo Memekode
Les problèmes avec les enfants, c’est comme le mal de tête suspect sur Doctissimo, tout le monde en a un mais personne n’est resté pour témoigner après guérison. Lorsque l’on a changé Miss Swing de garderie en décembre, elle avait 22 mois (je viens de compter sur mes petits doigts). Pour le moment – et je me garderais bien d’en faire une caractéristique définitive – notre fille n’est pas la gamine la plus sociable du quartier. Elle ne mord pas, mais elle ne saute pas au cou du premier venu non plus (sauf lorsqu’il s’agit du vendeur de vélos et qu’elle l’appelle Papa, ceci est une autre histoire…). Forcément, au moment du changement de garderie, qui coïncidait, parce que nous sommes joueurs, plus ou moins avec notre déménagement, nous nous attendions à ce que les choses ne soient pas évidentes.
Elles ont été désastreuses.
Pendant trois semaines, Mr Swing a posé sa fille, en pleurs. Il est revenu la chercher, en pleurs. Elle pleurait jusqu’à ce qu’il sorte (et peut-être après), elle pleurait dès qu’il arrivait (et peut-être avant). Elle s’accrochait désespérément à la jupe de la plus douce de ses éducatrices et hurlait à la mort lorsque celle-ci s’éloignait. « Je suis désolée, s’est-elle excusée un soir où je venais chercher ma fille, je voudrais rester avec elle mais je dois partir chercher mes propres enfants. » Le radeau Miss Swing prenait l’eau. Je googlais des tas de mots improbables pour trouver la solution et nous tenions le cap : parler de la garderie de manière enjouée, l’enjoindre à raconter sa journée, répéter le nom de ses nouveaux amis, etc. En réponse, Miss Swing répétait le nom des enfants de son ancienne garderie comme une immuable litanie. Chaque soir, je demandais à son père « Et aujourd’hui? ». « Pareil ». C’était toujours pareil.
Les vacances sont arrivées, nous sommes partis en France. À notre retour, les pleurs ont repris. « Un peu moins forts, un peu moins longs », a estimé Mr Swing un matin. Un mercredi, ou un vendredi j’ai oublié, j’ai entendu le nom d’Alice, et d’Annabelle, et puis d’Elisabeth et Edouard. Était-ce déjà le cas la veille ? Je n’avais pas fait attention. Mais les noms avaient changé, c’était ceux de ses nouveaux amis.
Elle a cessé de pleurer le soir, et puis bientôt le matin. Aujourd’hui elle court vers sa classe sitôt le manteau défait et chose nouvelle : elle ne veut plus partir avec son papa le soir! Il faut toute la patience de l’éducatrice et de son père pour la sortir de sa cachette ou de son jeu. Il y a quelques jours, j’ai été la chercher. Par la fenêtre, je l’ai observée : elle écoutait attentivement une histoire avec Elisabeth. La lecture finit, elle s’est relevée en hâte, pour courir vers un jeu ou une autre histoire, le sourire aux lèvres. J’ai poussé la porte, et si elle a couru dans mes bras (privilège de ne venir que rarement), elle s’est tournée, sitôt ma main saisie et de sa petite voix a dit : « Bye bye les amis, à demain ».
Alors si un jour vous arrivez là parce que vous avez un problème avec la garderie et que votre enfant pleure matin et après-midi, n’oubliez pas : aussi improbable que cela puisse vous paraître, le sourire reviendra.
– Lexie Swing-
finalement, elle n’a pas mis trop longtemps pour s’adapter ?
Je dirais un bon mois quand même..
Un matin, c’est vrai, tout change. On n’arrive plus à savoir comment ça s’est produit mais le miracle a eu lieu et on est rassuré. C’est bon de les voir heureux dans leur nouvel univers!
Super! J’imagine le crève-coeur de la laisser avant que le sourire ne revienne!
Ouf pour vous! Je suis d’accord, des fois il y a des phases (enfin ici, c’était une transition difficile, pauvre puce) qui paraissent durer des plombes, et un jour, miracle! Dur quand même, on n’aime pas quand ils pleurent, mais des fois, y’a pas d’autres moyens. C’est comme enlever un pansement…