Le goût chez l’enfant : et la diversification?

Diversification autonome./ Photo Ani-Bee

Diversification autonome./ Photo Ani-Bee

Il y autant de modèles de diversification que de cultures, de tendances ou encore de pays. Quand nous avons commencé la diversification, nous étions encore en France. C’était l’été et nous avions fait goûter à la miss ses toutes premières cuillères : des carottes en purée. Arrivés un mois et demi plus tard au Canada, nous avions quelques aliments de retard, n’en déplaise aux médecins canadiens qui recommandent les céréales en premier lieu.

Chacun fait finalement comme bon lui semble, en accord avec ses propres idées. De notre côté, nous avons choisi de :

  1. Ne pas commencer par les céréales. Les céréales sont plutôt pauvres en goût et ont souvent pour mission de rassasier les petits gloutons. A moins que la petite mandarine ne se révèle un enfant soudainement affamé, nous nous en tiendrons au « plan initial ».
  2. Commencer vers 5 mois. Selon les guides français et canadien, la diversification devrait commencer entre 4 mois révolus (l’enfant fête donc son 5e mois) et 6 mois révolus. Pour miss Swing, nous avions coupé la poire en deux. Elle n’était pas spécialement intéressée par la nourriture, mais en bons parents-pour-la-première-fois, nous avions hâte de lui faire goûter toutes sortes de légumes. Si la petite mandarine montre de l’intérêt pour la nourriture avant cela, nul doute que nous testerons quelques légumes et fruits. Après tout, c’est LE premier signe que l’enfant est prêt.
  3. Lui faire boire l’eau de cuisson des légumes. Cela peut sembler scabreux de prime abord, et pourtant. A partir du 5e mois (un mois avant de commencer la diversification donc), nous avons acheté des légumes bios que nous faisions cuire à l’eau. Avec cette eau, nous préparions nos biberons (et nous mangions nos légumes cuits à l’eau donc ;)) (ceci dit, ça peut-être l’occasion de préparer et congeler quelques purées). L’idée est de préparer le corps du bébé à recevoir les nutriments lors de la future diversification. Elle vient de l’homéopathe de mon amie A., si mon souvenir est bon, et elle se tient.
  4. Faire « trois jours ». Donner le même aliment plusieurs jours de suite, c’est s’assurer que l’enfant n’y est pas allergique. Car si certaines allergies interviennent immédiatement, d’autres peuvent mettre plus de temps à se déclarer. Et quid alors de l’aliment à incriminer?
  5. Oublier les patates. L’amidon de la pomme de terre est dur à digérer pour un nouveau-né. Pourtant, les médecins français recommandent volontiers de proposer des purées « légumes et patates ». Nous avons donc dit « oui oui » à notre médecin tout en pensant le contraire. Et nous avons effectivement fait le contraire.
  6. Tout tester. Au Canada, on recommande aujourd’hui d’introduire le plus tôt possible des aliments qui, hier, étaient introduits très tard car réputés très allergènes. Comme la plupart des pays occidentaux sont en train de rejoindre le Canada sur ce point, nous suivrons la tendance en introduisant arachides et autres fruits tropicaux dès les premiers mois de la diversification.
  7. Donner des purées. Je me suis intéressée à la diversification autonome, durant laquelle l’enfant découvre les aliments, en morceaux, par lui-même, et j’ai trouvé le principe très pertinent. De nombreux exemples montrent aujourd’hui qu’il s’agit d’une excellente façon de faire découvrir de nouveaux goûts à l’enfant. Pour autant, c’est un principe que nous n’appliquerons pas car il ne convient pas à notre mode de vie, ni d’ailleurs à notre degré de patience. Nous sommes tous deux des obsessionnels des miettes sur la table, nous peinons à garder notre calme lorsque la miss échappe des morceaux saucés, nous avons une peur bleue de l’étouffement (nous avons attendu les un an et de nombreuses dents de Miss Swing pour lui donner un morceau de pain), la garderie où elle commencera à 8 mois donne les repas à la cuillère… bref, les conditions ne sont pas vraiment réunies pour tester la diversification autonome de notre côté (même s’il y a une évidente mauvaise volonté parentale de notre bord).

Je crois qu’il est indispensable de donner la chance à l’enfant de découvrir le vrai goût des choses : une carotte sans sel, une compote sans sucre (ajouté), un yogourt sans arômes. On a trop tendance à adapter nos propres goûts et à les reproduire sur notre enfant, au motif qu’il ne pourra aimer les sardines ou le yaourt sans sucre puisque nous-mêmes sommes bien incapables d’en manger. C’est comme le couvrir systématiquement sous prétexte que l’on porte toujours un pull ou bien le faire dormir avec une veilleuse parce que les enfants ont peur du noir. Il y a toutes sortes d’enfants. Et certains n’aiment pas le chocolat.

Et chez vous, quelle diversification? A la cuillère? Autonome? A partir de quel âge? Qu’avez-vous introduit plus tard?

-Lexie Swing-

22 réflexions sur “Le goût chez l’enfant : et la diversification?

  1. Pour Max, nous avons commencé à 5 mois par des purées de légumes et fruits puis viande et poissons à 6mois (j’ai fait plusieurs ateliers de purées vraiment sympa et gratuits où tu repars avec 2 semaines de cubes congelés). à 7 mois introduction de morceaux bien cuits et à 8 mois vu qu’il faisait bien la pince une alimentation semi-autonome que nous continuons encore aujourd’hui à 15 mois. à 9mois il mangeait comme les autres amis de la garderie. Nous avons peu de difficulté avec la nourriture et pour le moment il reste curieux et essaie toujours de nouvelles choses (saumon fumé par exemple cette semaine) et il aime les makis à l’avocat! par contre lorsqu’une nouvelle dent perce il y a toujours 3-4 jours plus difficiles où il mange peu. J’espère qu’il mangera de tout comme son papa (et qu’il n’aura pas de sélectivité alimentaire comme moi ahah)

    • Ah oui Aurore en parlait l’autre jour de ces ateliers… Quel rendu ça a les purées une fois décongelées? J’avais tendance à faire au jour le jour. Est ce qu’ils le laissent manger avec les mains à la garderie?

      • Très bon rendu! et en plus j’avais demandé des purées grossièrement broyées car je ne voulais pas de purées trop lisses et il y avait d’autres mamans dans le même cas que moi et on avait partagé les purées en 2 groupes pour avoir des lisses et moins lisses. Vraiment sympa et les purées ont un excellent gout même celles à la viande/poisson car on y rajoute toujours des légumes(rien à voir avec de l’industriel)
        L’éducatrice ne donne à la cuillère que ce qui est difficile pour eux de prendre à la main ou à la cuillère selon l’âge. (nous sommes dans l’apprentissage de la fourchette et de la cuillère à la maison mais pour tout ce qui est trop liquide je donne dans un verre à bec ou gobelet et il engloutit ça tout seul – je suis la reine du smoothie ahah-)

      • Ah oui et pour ta « phobie » de l’étouffement, je te conseille de prendre un cours de RCR pour que tu puisses connaître les gestes de secours si jamais ta mandarine s’étouffe. Moi ça m’a permis d’être plus zen pendant l’introduction des morceaux. (bon je n’ai jamais eu besoin d’appliquer la méthode mais au moins je connais les gestes et à quel moment les appliquer :) ) j’ai pris mon cours à l’espace famille Villeray et j’ai reçu une carte de secouriste (ce n’était pas que sur les premiers soins chez l’enfant)

  2. Moi qui ne voulais pas diversifier avant 6 mois car je trouvais que les bibs c’était tellement simple, ma clem a commencé à se réveiller toutes les nuits une semaine avant ses 4 mois… elle avait faim !! Donc le jour J des 4 mois : céréales dans le bib le soir (problème résolu), et nous avons commencé à introduire tout doucement les premières cuillères, car manifestement elle commençait à avoir besoin d’autre chose. Carottes et pommes au début, pas plus d’un nouvel aliment par semaine. Et les morceaux, elle a mis longtemps avant d’arrêter de les recracher. Par contre le pain dur, vers 8 mois c’était pas mal dans la voiture. Tu verras bien si ta petite mandarine se laisse faire ou si finalement c’est elle qui vous dit quoi faire ;-)

    • Oui je me dis pareil pr les cereales. Si elle a vraiment faim, c’est une bonne manière de la caler. Ceci dit comme son lait est épaissi, je ne pense pas qu’elle réclame de sitôt ;)

  3. On a fait un peu un mélange de notre côté, très tôt (d’après moi et ma peur aussi de l’étouffement) vers 10 mois on lui a donné toute sorte de fruits (mous, pas les pommes par exemple) en morceaux, elle adorait picorer et il y avait l’idée de choix qu’elle aimait bien je crois: trier et manger d’abord les bananes, puis les raisons, etc…Sinon c’était des purées qu’elle a refusé en bloc vers 15 mois. Donc petits plats depuis lors et ça me prend un temps affreux. Sinon, pour répondre a tes questions dans le désordre, premiers légumes a 6 mois. Elle a super bien mangé de tout jusque 20 mois et depuis on galère beaucoup plus, avec des hauts et des bas.

    • Tu lui cuisines quoi comme petit plat? Globalement elle ne veut pas manger comme vous? On a cuisiné ses plats du midi jusqu’à ses un an, date à laquelle la nounou a pris le relais. C’était tjs ça de pris! (et bcp moins de refus chez la nounou tu t’en doutes). A deux ans et demi, la nourriture est aussi parfois un enjeu. Elle n’hésite pas à refuser un gâteau qu’elle avait demandé juste pour nous enquiquiner ;)

      • En fait c’est plutôt drôle parce que c’est en commençant à s’interroger sur ses petits plats à elle (que va-t-on lui cuisiner ce soir??) qu’on n’a vraiment pris conscience de notre malboufe à nous et je dirais que c’est nous qui mangeons comme elle au lieu de l’inverse. Maintenant j’ai pris le pli de penser pour nous trois quand je pense aux menus de la semaine. On se fait très souvent des plats uniques: purée de légume avec une couche de haché ou plat de pates légumes + poulet, ou beaucoup de soupes aussi. Tu as raison pour l’enjeu. Ici on voit ou en est son humeur le soir si elle accepte volontiers un concombre (qu’elle adore) ou si elle le boude :-D

      • Mais oui! C’est clair que ça nous montre comme on mange mal… Il y a un an j’étais chez une amie et elle m’a expliqué que sa fille adorait les brocolis. Le truc que moi même je détestais et donc ne faisais jamais. J’ai découvert que Billie adorait ça et même moi j’en mange maintenant :)

  4. Alors nous on a fait ça… n’importe comment. Je ne me souviens même plus exactement comment. On a vite remarqué que Mark détestait les bouillies/purées. Ça ne passait pas du tout, il voulait des morceaux. Alors des morceaux il a eu… on a eu une phase apprentissage du maniement de la cuillère/déglutition avec des céréales pour bébé (très vite arrêtée, voir ci-dessus…), puis il a mangé des galettes de riz, des broccoli à la vapeur, des carrottes, de la banane, etc. Il ne s’est jamais étouffé, j’avoue que ce n’était pas une de mes peurs (j’étais à côté, hein). Sinon il prenait des biberons. Il n’avait visiblement pas de problème pour manger et il voulait tout goûter, donc je ne me suis pas pris la tête.

  5. pour poulpy, j’ai commencé vers 4-5 mois comme il refusait les biberons, d’abord les légumes, ensuite les fruits sous forme de purée compotes.Les morceaux sont arrivé vers les 12-15 mois car il détesté la texture grumeleuse et recraché les morceaux, il est passé au morceaux de lui même, en mangeant avec les mains.
    Pour petit goupil, je verrai bien, là c’est trop tôt pour y penser(même si le temps passe vite).

  6. Léo se régale avec ses purées et ses compotes, mais il n’aime pas trop les gros morceaux encore, il fait mine de s’étrangler et après il vomit….donc j’évite. Mais il faudrait quand même qu’il s’y fasse à son âge lol
    bizzz

  7. Pas maman pour deux ronds mais je trouve ça très intéressant. Evidemment en étant pâtissière et fine gourmette, je m’intéresse beaucoup au goût et aux aliments, et je pense que la diversification est LE moment crucial pour que les enfants apprennent à tout goûter et acquièrent une certaine curiosité alimentaire.
    Mon chéri n’aime vraiment rien, et en le questionnant (en en voyant également sa soeur ne rien aimer non plus), j’ai compris que la sensibilisation au goût avait pêché coté parental.
    C’est dommage parce que ça l’a conditionné pour toute sa vie!
    Je prends note de tout ça, au cas où j’aie un petit lardon un jour!

    • Mon père est difficile aussi et c’est sur que le fait que ma mère lui préparait un plat pr lui a joué. Il y a aussi le fait que mes parents n’aiment pas cuisiner et que du coup ils faisaient souvent au plus simple en termes de goût

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