Vie d’expat : comment profiter des vacances en France

Les quelques petits cadeaux de B./Photo DR Lexie Swing

Les quelques petits cadeaux de B./Photo DR Lexie Swing

On a bien tassé les vêtements, sauté sur les valises, tire-bouchonné le linge sale dans les recoins pour qu’il prenne le moins de place possible. On est sur le départ, sur le retour. La maison est au bout du parcours. La maison… Le Canada. Puisque désormais c’est chez moi.

Voyager à quatre, avec deux enfants en bas âge, c’est comme sauter sans savoir si le parachute est encore opérationnel. Ça fout un peu la trouille, un peu le vertige, mais on est plein d’espoir. « Au pire on fera comme si on savait voler » se dit-on. Mais ça nécessite quelques préparations. N’est pas oiseau qui veut. Icare l’a bien compris.

Voici quelques conseils pour vous qui rentrez au pays pour les vacances.

1) Ne vous jetez pas sur la bouffe. La bouffe, c’est l’essence de l’enfance. On raille volontiers les expats qui se plaignent toujours que ce qui leur manque le plus, c’est la nourriture française. Le fromage, le vin, le foie gras, le bon pain… Mais en vrai, ce n’est pas parce que la nourriture française est réputée délicieuse, c’est parce que c’est la nôtre, qu’elle est empreinte de souvenirs, qu’elle nous enracine et nous réunit. Elle nous manque alors on se jette dessus sitôt passé le portillon des douanes. Grossière erreur. Après huit repas d’affilée « fromage-pommes de terre » mon estomac s’est mis en grève, refoulant tout ce qui n’était pas des légumes et des céréales bios. Impossible de profiter du meilleur de la nourriture française avec une telle diète! Alors un peu de retenue, histoire de profiter pendant toutes les vacances de la fleur de nos belles régions.

2) Méfiez-vous des virus. Le temps français est un salaud. Mielleux et mitigé, il entraîne dans son sillage tout plein de virus sournois. Sortez couverts, n’oubliez pas de vous laver les mains, la bouche et pourquoi pas les pieds. Tenez les morveux à distance, sans quoi vous aurez la chance de tester – tout comme nous – le système de santé français dont vous ne faites plus partie et que vous pouvez donc désormais payer de votre poche.

3) Pensez au sac en plus. Il y a toujours de bonnes choses à ramener. Il y aussi toujours des gens bien intentionnés pour offrir à vos enfants des cadeaux de la taille d’une vache prête à mettre bas. Pas commode pour faire tenir le tout dans la valise. Anticipez en trimballant un sac souple (pour le faire tenir dans votre valise à l’aller) que vous pourrez bourrer de toutes ces choses indispensables que vous avez jugé bon d’acheter. Au retour, soit vous payez un supplément bagages, soit vous raquettez votre enfant et faites passer votre sac digne d’un boulimique alcoolo pour le sien.

4) Voyagez léger. Vous ne voyagez pas dans le tiers monde : la France dispose de tous les essentiels vitaux comme le shampooing, le dentifrice et les flocons d’avoine. Passez une liste discrète à votre famille histoire qu’elle s’équipe de vos indispensables avant votre arrivée. Pour les bébés, seul le lait est à transporter (de quoi avoir de la place au retour pour tout ce vin qui a malencontreusement croisé votre route) (sauf si, comme nous, vous oubliez finalement de prendre le lait en cabine et qu’il occupe une généreuse place dans vos bagages tandis que votre bébé crie famine à 9000 mètres d’altitude).

5) Restreignez les distances. En tant qu’expats on fait tous la même chose : la première fois on rentre deux semaines et on tente de caser tout le monde dans notre calendrier. On prend des cafés debout entre deux tables, le pied sur l’accélérateur et l’œil sur la montre. Sitôt la dernière gorgée d’expresso avalée, on dit « c’était sympa de te voir » et on file au prochain rdv. On rentre au Canada épuisé et déconfit, avec le sentiment de n’avoir vraiment vu personne. La fois suivante, on ne se fait pas avoir. Prévoyez des distances courtes et des pauses longues. Surtout si vous avez des bébés. Enjoignez vos amis à se déplacer un peu, créez des événements mondains « on se réunit tous les dix en même temps », et gardez une bonne après midi pour profiter de ceux qui vous sont chers et dont l’âge fait planer le doute quant au « on se reverra » à chaque visite.

6) Profitez. Parce que le voyage est long et les cohabitations parfois chaotiques, on a tendance parfois à broyer du noir au bout d’une semaine, répétant à l’envi « mais elle était pénible comme ça avant? » en parlant de l’invasive tante Georgette et tentant de récupérer son enfant parmi la marée de bras qui cherchent à l’agripper. Pour se préparer au mieux et ne pas se gâcher le voyage, mieux vaut positiver dès le départ. Ouvrez les yeux! La France est un pays plein de charme dans lequel vous êtes désormais des touristes. Vos familles veulent profiter de vos enfants à toute heure du jour et de la nuit quitte à casser votre petite routine? Mais à quoi vous raccrochez-vous? Abandonnez vite votre marmaille au plus offrant et barrez-vous en courant profiter de la vie! Acceptez que vos proches ont des défauts. Oui, certains vous donnent le goût de vous pendre mais, chanceux que vous êtes, vous n’êtes pas là au quotidien pour les subir. Faites abstraction ou riez-en mais ne passez pas deux semaines à énumérer à votre conjoint(e) les défauts de la famille entière.

Et bonnes vacances surtout. Quelqu’un pourrait ramener du vin? Ma valise était pleine à craquer de lait !

-Lexie Swing-

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