On m’aurait conté cette histoire, je n’aurais pas cru qu’elle fut (vraiment) possible. Déjà, avant d’avoir des enfants, la grippe et la gastro étaient des inconnues dont population et médias faisaient grand cas. Rester couché une semaine? À ne pas pouvoir se lever? C’est un truc de roman du XIXe ça non? Je veux dire, la médecine moderne est formidable. Elle nous requinque en deux coups de cuillères de doliprane, dosage fort si nécessaire.
En fait non. La médecine vraiment moderne ne requinque pas. Elle constate. Vous avez un rhume? Prenez un doliprane et reposez-vous. Vous avez une bronchite ? Prenez un doliprane et reposez-vous. Vous avez la grippe et vous êtes cloué au lit depuis 6 jours en état de mort végétative? Remballez votre sac à microbes et débarrassez le plancher plus vite que ça, vous allez contaminer tout le cabinet. Un doliprane suffira.
La gastro est arrivée chez nous par une porte inconnue. La garderie certainement. La garderie est un véritable repère pour les microbes en tout genre qui y copulent avec la légèreté joyeuse d’une bibitte élevée parmi les rires enfantins et les couches sales. Elle est arrivée sournoisement, elle a tiré à balles réelles, et personne n’en a réchappé. Pas même mes parents fraîchement débarqués de France pour les vacances.
Elle a touché tout le monde. On m’a vomi trois fois dessus. Y compris dans les cheveux. Je me suis douchée plusieurs fois dans une même journée, en portant encore mes vêtements et mes chaussures.
Le mardi, le virus a déclaré la guerre à mes parents. Je n’ai revu ma mère que trois jours plus tard. La veille, j’accompagnais Miss Swing à l’hôpital, faute de trouver une solution pour apaiser ses douleurs au ventre et sa fatigue intense durant depuis trois jours. Je tenais moi-même à peine debout tandis que ma fille passait de moment de grâce où elle murmurait de sa petite voix enfantine «il est où le médecin maman? Je veux encore de la glace» à l’état d’une larve neurasthénique et pleurnichante (je fais de l’ironie mais ça te fait un petit quelque chose en tant que mère de voir ton enfant roulé en boule, souffrance 10 000 et de rien pouvoir faire pour l’apaiser).
La durée ? De quelques heures pour Tempête (qui se trouvait déjà sous antibios pour une bronchite) et son père à 4 jours pour Miss Swing, dont des heures et des heures à dormir en gémissant.
Ce qui nous a sauvé ? Le popsicle de réhydratation proposé par le médecin de l’hôpital, goût bleuet.
Combien ça nous a coûté ? 17 dollars pour trouver d’urgence une place en clinique médicale pour Miss Swing, finalement annulée car son état légitimait un départ pour l’hôpital où j’ai payé 25 dollars de stationnement. Plus du tylenol, des anti-vomitifs et des popsicles.
Quand aimerais-je recommencer ? Jamais! Et si je trouve le bambin crasseux qui nous a refilé ça je le donne à manger aux loups! Notre semaine de vacances en famille est devenue une espèce de parenthèse semi-cauchemardesque où l’on a béni l’existence de nos DEUX salles de bains. Un «must-have» de la gastro…
Le bénéfice ? 2,5 kilos en moins sur la balance de mon côté. Pourquoi faire un régime lorsqu’on peut s’enquiller une bonne gastro ?
Enfin voilà, je suis de retour. Les mains lavées mille fois. J’ai désinfecté tout mon bureau, poignées de portes comprises. Lavé les peluches et les tétines. Frotté les jouets. Et prié Mère Nature. Un peu.
-Lexie Swing-
Et tes parents ils vont mieux ? Pas top quand tu es en voyage ! Ils sont déjà reparti ? Surtout que les cliniques sans rendez-vous c’est pas trop fort dans notre coin ;-) Perso, l’homme et moi, nous ne l’avons jamais attrapé, même si les filles l’ont eu à quelques reprises. Une chance ! Je prendrais bien le 2,5 kilos en moins mais pour le reste, pas trop souvent ;-)
Non ils repartent samedi :)
Mon cauchemard… En plus c’est vraiment mal tombe avec la visite de tes parents… Pauvre mistinguette, 4 jours dans les tranchees ca a du etre dur. Bon retablissement alors
Ca t’est arrivé ?
Pas tout a fait, mais j’ai eu la « tourista » pendant ma premiere semaine au Bresil… Et j’ai ete malade pendant toute une semaine lors de mon premier retour en France du Canasa (suite au retrait d’une dent de sagesse). Bref, je compatis pour les vacances pourries
Je touche du bois, depuis que je suis maman (3 ans) je n’ai plus jamais connu la Gastro! Je crains l’hiver prochain avec l’école…
Je comprends, tu me diras!
Oh my… Exactement la même histoire de notre côté, trois semaines que ça dure. Je vais blogger dessus mais je ne décolère pas de l’inertie du monde médical, c’est un enfer. Moi qui avais toujours défendu le système de santé ici, avec nuance et tout, je suis très en colère. Faut que je mette ça par écrit… et qu’on aille mieux :-/
En as tu fait un article ça y’est ?
Il est écrit maintenant, je publierai cette semaine. Affrontement kafkaien avec le système de santé ici… purée, je suis encore furax!