
Avoir 3 ans/ Photo Magnus Franklin
En février, Miss Swing a eu trois ans. Un âge plein d’intelligence et de réflexions sensées. Un âge qui est aussi une espèce de no man’s land dans la littérature éducationnelle. Entre terrible two et fucking four, point de chapitre. A lire cela, je me voyais déjà dans une période d’accalmie et de bonheur immodéré où j’aurais gambadé dans la pinède une enfant sur la hanche et l’autre au creux de ma main.
Que nenni. Je sais pourquoi il n’existe pas de chapitre sur les trois ans. C’est parce que, si on le décrivait ne serait-ce qu’une seule fois, la moitié de la population réclamerait une contraception définitive.
Chez nous, les trois ans, c’est comme si crimes et châtiments avait bouffé orgueil et préjugés. Un incroyable mélange de larmoiements, d’argumentation, de justification, de compliments, de tentatives de soudoiement, le tout enrobé d’un entêtement à faire pâlir un Ariégeois, mené d’une main de virtuose par une trois ans minus avec les cheveux qui lui balaient les épaules. Une espèce de poupée de conte, aux cheveux châtains clairs, aux dents qui poussent au petit bonheur et aux cils ourlés, qui a décidé de faire exactement ce que sa tête lui chantait.
En l’espace d’une journée, elle peut ainsi (et elle a déjà):
– Gémir pour qu’on la lève de son lit alors qu’elle a un lit de grande
– Brailler pour ne pas mettre ses pantoufles
– Refuser d’aller faire pipi
– Dire qu’elle voulait des gâteaux, puis des céréales, puis non finalement du pain. Réclamer encore des céréales. Jurer que cette fois-ci c’était pour de vrai. Refuser de manger ses céréales.
– Prendre un jouet à sa sœur au motif qu’elle le mettait dans sa bouche.
– Engueuler sa sœur parce qu’elle touchait une peluche avec des doigts mouillés.
– Dire cinq fois « tu m’as fait mal » pour justifier le fait qu’elle se soit mise à crier, alors qu’on la regardait depuis l’autre bout de la pièce.
– Jeter un jouet d’énervement. Trois fois de suite.
– Lécher le caddy au supermarché, et de nouveau plusieurs fois tandis qu’on lui lance un regard furieux tout en payant à la caisse.
– Commencer un dessin, abandonner au bout de trois minutes parce que « c’est trop fatigant pour mon petit bras maman »
– Faire mine de nous taper
– Faire la poupée de chiffon tandis qu’on l’aide à enfiler son pantalon
Vous avez pris peur? Non ne partez pas! Ce qui est fabuleux avec les enfants de cet âge, c’est cette intelligence incroyable qui ponctue les moments d’accalmie. Entre deux cris de colère, je reste pantoise de ses réflexions. Un vrai florilège. Exemple :
Je suis la fille de P et T?
Non tu es leur petite fille.
Donc c’est toi leur fille?
C’est ça chérie, et c’est qui la soeur de Papa? Tu sais?
C’est facile : c’est Tatie, la maman de mes cousins.
(CQFD)
E. c’est ma soeur, ma soeur pour toute la vie.
Maman?
Oui?
On va à droite tu as dit
Oui, et?
Tu vas à gauche.
Un jour on fera tous ensemble un petit recueil de leurs meilleures réflexions, ça vous dit? En attendant, je vais jeter un oeil au chapitre sur les 4 ans. Il paraît que ça fait froid dans le dos. Surtout quand il se produit en même temps que le terrible two du numéro 2.
À bon entendeur…
-Lexie Swing-
;-) je ne sais pas s’il y a un âge où « tout roule » mais heureusement il y a tous les bons moments à côté ! J’aime beaucoup les petites discussions que l’on peut avoir avec eux à cet âge-là.
Moi aussi, ça me surprend drôlement!
Ça ne change pas à 4 ou 5 ans ;-)) Toujours les mêmes « crisettes », mais avec un peu de plus de vocabulaire, un peu plus d’autonomie, un peu plus d’influences extérieures et un peu plus de leur personnalité bien ancrée. Ça négocie fort.
Même si je m’arrache souvent quelques cheveux blanc, c’est quand même pour moi une belle période. Ils sont tellement allumés à cet âge.
Dans mon bouquin il y a écrit «sortie de crise apres 5 ans», comment ça ça continue après?? :)
Ah ben voilà, on a la même à la maison. Et ici aussi ça sera fucking four en même temps que le terrible two du deuxième. Joie…
Wow, elle est au taquet, incroyable ce qu’elle comprend! Pas mal pour son âge. Je me réfère bien sûr aux dialogues, et non à la longue litanie des-trucs-de-bébé-qu’ils-font-encore-rhô-mais-pourquoi ;-) J’ai le même ici, des fois incroyablement pertinent, puis la seconde d’après, hop, pipi dans la culotte.
Ton histoire avec droite et gauche ça me fait penser à ma fille qui m’avait épatée vers 20 mois : dans la voiture j’entends soudain « Pas tata, Clémentine ». Plongée dans mes pensées, je venais effectivement de rater l’embranchement pour aller chez la nounou, et c’est elle qui m’a avertie !
Trop forte cette petite Clémentine :)
Je tombe de haut, on m’a dit qu’à 4 ans, ça se calmait!
C’est un peu notre quotidien aussi. Mais au milieu de cette pagaille, il y a tant de moments doux et complices et des petites conversations comme celles que tu partages qui nous font fondre.
Entre deux crises de larmes!
Moi on m’a dit cinq ans, pauvre nous!
hehehehhe!! j’hésite entre le rire et les larmes… moi j’en ai deux qui vont avoir 3 ans d’ici deux mois… et je vois déjà poindre un comportement qui ressemble à s’y méprendre aux agissement de ta puce! Allez haut les cœurs! ça aussi ça passera! ;)
ah ah ah, et le terrible two tu as vécu ça comment?
C’est sympa de prevenir les autres de ce qui les attend! LOL ;) Partante pour le best-of des mots d’enfants…
Tu as jamais testé? ;)