Le (manque de) sommeil

./Photo Dagon

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6 heures. C’est mon nombre moyen d’heures de sommeil depuis un an. Elles sont souvent entrecoupées, parfois sauvagement, aux dix minutes pendant deux heures, parfois savamment, avec une régularité de métronome. Des réveils brutaux, des réveils difficiles, des réveils à-peine-endormie, des réveils à l’orée du jour, des réveils dix-minutes-avant-la-sonnerie-du-cellulaire. Et, alors qu’on engueulait frère, parents et jours venteux quand le réveil venait frapper à notre porte avant 11 heures le samedi, on se lève avec (plus ou moins bonne) grâce, pour nourrir , réconforter, apaiser (ou disputer, ça arrive aussi).

Comme beaucoup, j’étais du genre à penser qu’un bon parent a un enfant au sommeil complet et discret. Je n’ai pas failli entre mes deux enfants mais visiblement ma bonne parentalité a pris le bord. Car si le sommeil de Miss Swing reste agréable et lourd, celui de sa soeur est équivalent à celui d’un pois sauteur endormi sur le dos d’un hérisson remuant. Chaque soubresaut, chaque souffle de vent, sont autant de bonnes raisons de vagir en pleine nuit. Avec force et détermination. Quitte à se rendormir en catimini quand tout le monde est fermement réveillé. Il n’y a pas de petits plaisirs.

Et puis il y a les heures. Tous les réveils ne sont pas équivalents. Ceux de beuverie ou de somnifère sont bien plus pesants que les autres. Ceux des journées de dure labeur et de retour de vacances aussi. Il y a les narquois, qui te guettent à une heure du matin lorsque tu as traîné devant une énième série jusqu’à minuit. Et les roublards, qui anticipent la sonnerie du réveil de quelques minutes à peine, te laissant échevelée et de mauvaise humeur. Il y a les ponctuels, toutes les nuits à deux heures, sauf le jeudi. Et les économiquement durables, un réveil équivalant à une heure de pleurs, histoire de ne pas s’être levé pour rien. Il y a les brefs, le pied à peine posé hors du lit, l’enfant s’est rendormi. Et les brefs-mais-fourbes, qui attendent que tu te sois cogné contre trois pieds de lit et une commode pour rejeter le bébé dans les bras de ce bon vieux Morphée. Il y a même les doux, quand tu n’es pas encore couché et que l’enfant se réveille, les yeux pleins de sommeil et le sourire aux lèvres, juste le temps de sniffer ton pli du cou et de se rendormir béat.

Il y a mille réveils et parfois pas un seul. Mais les jours passent, l’année s’allonge et tu ne sais plus très bien comment c’était avant, sans pleurs, sans réveils. Comment c’était de s’endormir au coeur de la nuit et de se réveiller à peine avant midi. Et tu te surprends à avancer, jour après jour, avec dans ta besace quelques heures rares de sommeil et la conviction inébranlable et nécessaire que ce soir, c’est la bonne. Tu dormiras.

-Lexie Swing-

22 réflexions sur “Le (manque de) sommeil

  1. Idem ici… ma moyenne, c’est cinq ou six heures de sommeil. Je me couche tard, trop tard, parce que j’essaie toujours de faire des doubles et triples journées, de rendre le temps extensibles. Ça marche pas, hein :lol:

    Le manque de sommeil, c’est horrible. Je me suis vue m’écrouler sur la moquette de la chambre, moi qui ne faisait même pas de sieste quand Mark était un nouveau-né… Mais, comme tu dis, on avance!

  2. Ton article me parle beaucoup…Ca a été des mois de fatigue intense, d’irritabilité, de pleurs (pas que pour Lilas, pour moi aussi!), des mois où j’étais désemparée de voir mon Bébé pleurer, où ma patience a été mise à rude épreuve.
    Honnêtement, je me suis dit : « en avoir un deuxième? Pour que ça se passe comme ça? Je préfère pas. »

    Il y a eu des couchers qui ont pris deux ou trois heures, des réveils multiples dans la nuit avec le même temps pour la rendormir, parfois les deux. J’ai cru qu’on n’en sortirait jamais. Et en tant que maman au foyer, ben tu serres les dents, parce que si tu te plains, t’as toujours quelques personnes pour te tomber dessus…

    Pi depuis quelques semaines, c’est passé! (Lilas vient d’avoir dix-huit mois) Vas savoir pourquoi…Mais Lilas s’endort plus facilement après un rituel bien rodé (je sors les griffes si Monsieur Râleur ne le respecte pas!), et elle ne se réveille plus. Si ça arrive, c’est un micro réveil, on lance la musique de son babyphone et c’est reparti. On a mis un diffuseur d’huiles essentielles d’orange douce (le mieux étant celle de fleur d’oranger mais pas réussi à la trouver), je sais pas si ça aide Lilas à s’apaiser, mais j’étais prête à tout pour que son sommeil s’améliore!

    Je pense que tout arrive par période, ils ont des phases, et pour le moment (parce que je ne nous pense pas sortis d’affaire!), Lilas en a passé une importante.

    C’est vraiment difficile, parfois je compare la fatigue à de la torture, mais je me dis que ça évolue forcément un jour. Courage pour les moments où le sommeil manque!

  3. J’en parlais ce matin à une collègue car LIttle G 1 an, se réveille systématiquement la nuit, debout dans son lit il chouine pour que je vienne le délivrer de son lit, le problème c’est que mes 2 bébés sont désormais dans la même chambre, je n’ai pas encore trouvé le truc pour le rendormir et rejoindre mon lit sans ma petite glue ;)

  4. Le manque de sommeil, c’est terrible.
    Maman d’un petit dormeur qui s’est réveillé toutes les nuits entre 1 et 3 ans (avec des micro-siestes) et qui depuis ses 1 ans a un mal fou à s’endormir (malgré tous les rituels, huiles essentielles et j’en passe) et donc nous fait devenir chèvres, je compatis!
    A 5 ans, les choses s’améliorent (un peu) mais franchement, c’est rude!
    Bref, bon courage! j’espère que cela ira mieux pour ton sommeil le plus tôt possible!

  5. J’avoue que j’ai toujours du mal avec le réveil en pleine nuit (sauf maladie – dans ce cas les nuits courtes s’enchainent si bien qu’il est difficile de distinguer la phase réveil et de la phase sommeil!). Que ce soit doudou qui se soit fait la malle ou des problèmes de température. Mais le pire c’est que je me suis habituée et que dès qu’il se passe quelque chose d’inhabituel quand l’escargot est absent, je me lève au quart de tour..

  6. Mince naïvement, je me disast que comme le premier est une crème, le deuxième le serait aussi. Tu m’as fait perdre mes illusions.
    Remarque chez nous c’est le chat ou le voisin noctambule qui nous réveillent. Alors même si ça n’a pas grand chose à voir, je compatis de tout cœur :)

  7. Comme je comprends, j’en ai bavé avec les deux. Ils ont 13 ans de différence. Ce qui nous a fait tenir, c’est qu’on savait que ça finirai par passer. Pour ma fille c’est fini depuis ses 3 ans mais on se déplace comme des sioux parce qu’elle a un sommeil vraiment très léger. Quand à l’Ado il a vraiment un sommeil de plomb maintenant

      • L’aîné une fois pour aller dans notre lit… Toutes les nuits jusqu’à ses 2 ans et 8 mois, son entrée en maternelle. La Chipoune c’était très très variable, de une fois à 2 ou 3 fois et en plus elle ne se rendormait pas facilement. Ca s’améliorait quand on lui supprimait la sieste et vraiment depuis ses 3 ans, ça peut encore arriver mais c’est rare. C’est souvent parce quelle a fait un cauchemar. J’ai tenu le coup en sachant que ça finirait par passer au bout de 3 ans comme son grand frère mais avec Chéri, on en a pleuré de fatigue parfois… Mais ça n’a pas trop affecté notre couple dans la mesure où nous savions que c’était juste une question de patience. Par contre, moi, j’ai pris du poids…

  8. Un bel article tellement de circonstances… On s’est lancé dans l’aventure d’un deuxième bébé juste quand Hanaé a commencé à tellement bien dormir, c’était d’un râlant! A la fois pour Emi, deux mois déjà de nuits à 5 heures entrecoupées mais je ne me mets pas la pression. C’est à dire que je n ai pas d’attente sur la possibilité qu’elle fasse ses nuits. Je n’attends rien parce que je sais. Ça ne durera pas toujours mais suffisamment longtemps certainement. Enfin si, je m’attends à ne pas dormir « bien » avant 2 bonnes années sûres…mais je me sens mieux de le savoir bizarrement.

      • Dans l’école française où je travaille c’est comme en France donc pas grand chose. Alors j’ai démissionné pour prendre le temps. Ils me proposent de remplacer une collègue qui part elle aussi pour un bébé en vue en février 2017. Ça fera 6 bons mois donc.

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