Noël : s’inventer des traditions

Cette année, c’est à cinq que nous passerons les fêtes. A quatre humains et un poilu, nous réveillonnerons, souperons, déjeunerons et ouvrirons des cadeaux arrivés par la poste depuis le Vieux Continent.

C’est la première année, de toutes les années passées, que nous le faisons seuls, tous les cinq, tous les deux.

Dans ma famille, Noël n’a jamais eu l’effervescence des grandes tablées familiales. Il y en a eu, certainement, puis le départ de certains, à commencer par les aïeuls, a comme dispersé les traditionnelles retrouvailles. Les habituels grands écarts géographiques familiaux nous ont conduit à fêter Noël parfois bien avant l’heure, quand ce n’était pas quelques jours après. Enfant, j’ai même été à DisneyLand, pour les fêtes de Noël, remplaçant les réunions familiales par une autre féerie.

Lorsque nous sommes devenus un couple, Mr Swing et moi avons commencé à nous diviser nous mêmes entre les familles. Tantôt dans la même ville, le hasard voulant que nos familles soient originaires toutes deux de la Loire. Et parfois entre le Sud-Ouest et l’Auvergne. Nous avons alors quelquefois fait étape devant une minuscule église, sur le bord de la départementale, pour nous échanger nos cadeaux. Juste les nôtres, loin du flou et du folie qui règne d’ordinaire au moment de l’ouverture familiale des cadeaux. Un moment suspendu. Notre propre début de tradition.

Cette année, seuls pour la première fois, nous en inventons des nouvelles. Comme le sapin que nous sommes allés chercher à pied, pour notre troisième hiver. Ou le calendrier de l’avent que je pensais ouvrir le matin, comme on faisait chez moi, et que l’on découvre finalement le soir, comme cela se faisait chez mon amoureux, parce que le temps du matin file si vite que l’on ne le saisit jamais.

Nous en imaginons d’autres, magasinant notre table de Noël et notre guirlande extérieure. Créant nos photophores. Décidant que le Père Noël ne se nourrira pas seulement de biscuits, mais de pop-corn. Inventant la règle du « chacun s’habille comme il préfère le jour de Noël, moi en pyjama et toi maman dans ta robe de soirée ». Choisissant des pâtes au saumon, « parce que c’est mon plat préféré de toute la vie ». Votant pour un brunch de Noël, le 25 décembre. Sachant déjà, puisque c’est une tradition chez nous de longue date, que Diana Krall chantera en fond sonore, le soir du réveillon.

Il y a des choses qui restent encore à inventer: ferons-nous de la luge le jour de Noël ? Le Père Noël acceptera-t-il autre chose que des clémentines ? Fera-t-on des jeux ? Et surtout, quel dessert cuisinerai-je?

Quels souvenirs aussi, garderont-elles de ces jours heureux ? Le rire de leur père ? Le goût du saumon? Les poils du chien pris dans le scotch des paquets cadeaux ? Les jeux, le repas, la musique ?

Autour de moi, chacun aura sa propre façon de vivre Noël. En famille, entre amis souvent aussi, spécialité des expats et immigrants, en couple, seul, au travail, avec son association bénévole, avec sa troupe … Il y aura les Noels prévus. Et les impromptus. Les retards d’avion, la tempête tardive, la grippe malvenue.

Surtout, ne vous mettez pas la pression. Que vous soyez hôte ou visiteur, seul, entre amis ou entre collègues, prenez le temps d’apprécier l’instant. Asseyez-vous par terre dans les poils du chien, ou d’une fesse sur le bras du canapé. Laissez-vous porter par le moment, ne jouez pas de rôle imposé par des années de pratique en réunions familiales. Riez avec les enfants et commencez par la bûche si le cœur vous en dit. Ce soir la tradition c’est vous qui l’inventerez.

-Lexie Swing- (fête bientôt Noël)

Crédit photo : Denise Johnson

3 réflexions sur “Noël : s’inventer des traditions

  1. Quel bel article ! Pour moi, c’est ça Noël, ce ne sont pas des listes de cadeaux ou le père-Noël en particulier, ce sont toutes ces petites traditions mises bout à bout ! Personnellement, ce qu’il me reste de mes Noël d’enfance, ce sont les chaussons qu’on mettait au pied du sapin le soir, la vue du sapin et ses cadeaux le matin, les déballer en pyjama juste mes parents, mon frère et moi, le Disney qu’il y avait systématiquement dans les cadeaux et qu’on regardait le soir de Noël, le repas familial en gros comité le midi avec tous mes cousins et cousines, les dindes cuisinées pour l’occasion, la bûche aux marrons et chocolat super bourrative mais qu’on aimait quand même, les fruits déguisés qu’on préparait avec ma mère, l’énorme panier de fruits avec notamment ses clémentines et ses litchis, et le sourire de ma grand-mère heureuse de voir tous ses enfants, petits-enfants et arrière petits enfants réunis… Et aujourd’hui, ce sont de nouvelles traditions que nous créons pour nos enfants…

  2. Avant de finir le texte, j’allais te dire ça, « ne te mets pas la pression »! Finalement, je vois au dernier paragraphe que tu n’es pas dans cet esprit là ;-)

    Je te souhaite de belles nouvelles traditions! Dommage que quelques 200 km nous séparent, je le sens bien, ton dessert ;-)

  3. C’est marrant j’ai dans l’idee de faire un article aussi sur les traditions qu’on s’est construites a deux, avec mon home. Enfin a 3 parce que Freddie fait aussi partie de la famille ;) Profitez bien de ce Noel a 5

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