Ça a commencé avec un athlète. Un athlète au plus fort de son succès. Au top de sa carrière. Toutes ces années d’entraînement et enfin la consécration. Il avait atteint son objectif, il allait pouvoir prendre sa retraite.
26 ans.
Ça a continué avec une actrice. Une « fille de ». Longue carrière. Récente reconnaissance. Une trilogie et la consécration. La vie désormais rêvée, l’amour, le succès, les belles bagnoles, les robes qui ondulent sur ses hanches.
28 ans.
Ça a pris son envol avec elle. Médecin. Attentive. Cultivée. Elle dit « les enfants sont souvent comme ça », même si je sais qu’elle n’en a pas. Je lui concède ses connaissances même si elle n’en a pas l’expérience. Et lui demande de m’écouter, par le quotidien auquel je suis confrontée.
28 ans
Ça a atteint son point culminant avec un proche. Prof de sport de mes enfants et propriétaire de centres sportifs. Les enfants l’appellent monsieur, je l’interpelle par son prénom. Il apprend à nos enfants à évoluer dans notre société.
27 ans.
Ils sont des athlètes accomplis, des actrices reconnues, les professeurs et éducateurs de nos enfants, leurs maîtresses et maîtres. Ils sont parfois nos patrons, nos chefs de projets, nos homologues. Nos dentistes, nos ophtalmologistes. Elle est mon médecin.
Et ils ont moins de 30 ans.
Le coup de vieux !
Ils sont des gens d’expérience, spécialistes dans leur domaine. Je les crois, je leur fais confiance. Parfois je leur laisse même le bénéfice du doute.
Mais face à eux, mon esprit s’échappe souvent. Et en privé, dans des tablées de vieux comme moi, je ne peux m’empêcher de railler « je pourrais être sa grande sœur! ». Car ces gens là, pour ma tranche d’âge, c’est la petite sœur pénible avec ses couettes croches et son appareil dentaire. C’est le frangin à qui on a fait boire sa première shot de tequila à 13 ans. C’est le môme avec ses lunettes et son blouson trop grand qui devait rentrer avec nous à la fin de l’école, pour ne pas qu’il se perde. C’est la gamine qui rigolait comme une baleine avec son groupe de copines toutes identiques.
Ils sont mes jeunes à moi, mes petits. Tout en étant sûrement les vieux de quelqu’un, eux aussi. Ils ne sont, heureusement, pas des gens que j’ai côtoyés enfants. Je ne sais pas si je pourrais donner du crédit aux propos de quelqu’un que j’ai vu découvrir un jour avec ravissement ses crottes de nez.
Nous avons vieilli. Et eux aussi !
(Mais on reste plus matures, forcément).
Et vous, vous êtes le vieux de qui ?
-Lexie Swing-
Photo : Kyaw Tun
Sans hésiter : de mes petit enfants et après de l’administration !!
Ah ah ah le vieux de l’administration, c’est drôle ça !!
Je suis la vieille de toi ;-)) Moi, j’me dit que je pourrais être leur mère et que bientôt on pourrait m’appeler mamie. Le décalage de l’âge entre la tête, le corps et la perception des autres… Un abysse.
Alors moi c’est l’inverse, je dis aux étudiants avec qui je travaille « notre génération », et après ils me regardent bizarrement !!
J’avoue qu’avec les gens au dessus de 25 ans je ne ressens pas forcement ce decalage, mais le coup des athletes qui prennent leur retraite avant la trentaine ca me fait toujours tout drole! Ou les chanteurs qui ont leur mega tube au meme age. Ca doit etre dur d’avancer après et d’etre pour toute sa vie la personne qui a fait « ca » a 20 ans.
L’autre jour je parlais au rythme de travail infernal de mon pere et du fait que je n’aurais pas l’energie de travailler 70hr par semaine. Elle m’a repondu que le sien etait pareil et que leur generation etait differente de la notre. Je crois qu’elle avait oublie qu’elle a plus de 50 ans et moi 33 ;)
L’une de mes collègues a 60 ans. Parfois je ressens un décalage et parfois pas du tout, et je me demande si ça ne vient pas aussi de la vie que tu mènes (sorties, enfants ou pas, voyages, etc)
J’avoue que je m’entends mieux avec mes collegues qui on 40 / 50 ans que certaines personnes de notre cercle d’amis qui ont la fin de 20aine / debut 30aine. En meme temps j’ai toujours eu des rapports plus faciles avec les gens plus murs ;)
Pour ma part je me prends un coup de vieux quand je reçois de jeunes parents qui viennent faire inscrire leur futur bébé en crèche (CPE chez vous!) et que je les ai connu bébé, voir même que je leur ai changé leur couches !! ça je ne leur dis pas !! c’est drôle car en voyant leur nom j’ai tout de suite une image d’eux, bébés, et puis là je me retrouve face à un barbu ou une jeune femme toute élégante. C’est ça l’ancienneté dans le même milieu professionnel et géographique. Et pourtant j’ai l’impression que c’était hier que je fêtais mon diplôme !! oh allez soyons honnête ? Avant hier !
Ça me fait cet effet quand on me parle d’un enfant de collègues de mes parents, que j’ai connu tout bébé quand j’avais dix ans, et qu’on me dit « il a son permis, elle part étudier au Guatemala, etc »