Les bébés ont grandi

Les joues sont encore rondes et les voix haut perchées; les ongles noirs de terre courent le long des murets, à la recherche des petits riens, des trésors dissimulés et des lézards véloces abrités sous les pierres. Les genoux amochés provoquent encore des pleurs, et les nuits trop noires leur petit lot de terreurs.

Mais par-delà les rondeurs, à l’horizon des certitudes, un autre âge prend son envol. Soudain, dans ma cuisine, une main agile fait la vaisselle, tandis qu’une autre mesure et soupèse, multipliant de tête et soustrayant au besoin. Soudain, dans ma voiture, une voix m’indique le Nord, quand l’autre calcule les minutes qui nous séparent de la destination. Soudain, dans mon salon, un esprit affûté décrit les mécanismes météorologiques quand, à ses côtés, une âme d’artiste peint et dépeint l’orage en demi-tons.

Les bébés ont grandi, se déplacent en catimini dimanche venu, se félicitent qu’il soit 8h à l’horloge du grand four. Chut, ne les réveille pas, chut je te dis, c’est toi qui fais du bruit à dire chut, viens on va en bas, c’est quoi le code de l’ordinateur, on avait dit que je choisissais le premier épisode, t’as fait quoi de la télécommande. Les bébés ont grandi, ils marchent sur leurs deux pieds, interpellent, interrogent, demandent à la dame deux croissants s’il vous plait, ça fait combien ça, dis est-ce qu’on a assez ? Les bébés ont grandi, ils ont appris qu’ils étaient une unité, et non un tout indivisible, une peau commune avec la nôtre. Ils pensent et rétorquent, ils savent, parfois mieux que nous. Ils s’entêtent, refusent de croire, dis donc Saint Thomas, c’est pas ton père, dis-moi. Les bébés ont grandi, ils sont encore dans le nid, mais leur regard se porte désormais par-delà les branches, à l’intersection des possibles.

Je n’ai rien vu venir. Je la portais sur mon dos, assise sur un muret, je l’enjoignais de grimper, et avec précaution je refermais sur son corps gigotant la protection de toile. Je la félicitais, tu es grande, lui disais-je. Elle était si petite alors, ses mollets moelleux refermés sur mes hanches. Ensemble, nous bravions le soleil, et les tempêtes de neige, remontant la rue par tout temps. Je suis bien en peine désormais de la jucher sur mon dos. Son corps est resté léger mais ses jambes de serin m’enserrent jusqu’aux genoux. Elle était grande lui disais-je, mais si petite à la fois, elle n’était pas encore une grande soeur, elle n’était pas encore à l’aube de l’adolescence.

Je ne l’ai pas vue grandir. Elle souriait à la volée, tournant sa tête pour trouver la musique, cherchant des yeux la nouvelle image. Elle galopait sur le parquet neuf, elle nourrissait le chien à grandes poignées de croquettes, indifférente aux coups de langues sur son nez retroussé. Je lui disais pas si vite, descends d’ici, dors veux-tu, je suis là, je veille sur toi. Elle a couru plus vite, elle a grimpé plus haut, elle n’a jamais vraiment dormi. Elle a eu l’âge où l’on s’extasie enfin. Qu’elle aille si vite, si haut, si loin. L’âge où elle devrait dormir mais toujours pas vraiment, l’âge où je l’entends et où elle m’accueille d’une voix ensommeillée et me dit « va te recoucher Maman ne t’inquiète pas, je sais que tu es fatiguée ». Elle était minuscule, dans ses combinaisons d’été que j’ai égarée, ses petites jambes maigrelettes qui cherchaient le soleil. Elle est faite si forte désormais, si présente, si solaire.

Dans mes souvenirs, il n’y a pas de progression. Le train était en gare d’Ostend et nous sommes rendus à Stuttgart, en voie express direction l’Orient. Je n’ai rien vu passer, je me suis endormie en route, quand je me suis réveillée, les bébés étaient partis. Je les ai cherchés, dans leurs voix moqueuses et leurs pitreries, dans leur éloquence et leurs descriptions soignées, dans leurs dessins poétiques et leurs petits mots envolés.

Et puis un soir, alors que le crépuscule engloutissait la cabine et qu’un film jouait sur l’écran fatigué; un soir deux têtes se sont appuyées sur mes épaules, deux têtes aux cheveux longs et au parfum d’enfance. Des cils courbés ont chatouillé ma peau, un nez mutin s’est enfoui dans ma clavicule, et quand mes bras ont enserré les corps chauds, je me suis souvenue. Des étapes, des danses, des cris, des nuits, des matins, des repas, des devoirs, des apprentissages, du chemin. Je me suis souvenue du chemin. De la route, des moments de joie, de la torpeur, de l’abattement, du désespoir, des lueurs d’espoir, des mains tendues, des premières fois où elles nous ont regardé bien en face, pour nous dire pardon, pour dire je t’excuse, pour dire qu’elles comprenaient, pour dire merci. Pour dire qu’elles ne voudraient pas d’autres parents que nous. Je n’avais pas oublié. Et je n’ai rien regretté.

-Lexie Swing-

Crédit photo : Andrew Apperley

Bébé d’un an: les recommandations de la pédiatre

Les un an de Miss Swing ont été l’occasion de rendre visite à sa pédiatre. Et après avoir vérifié qu’elle savait se tenir debout (et qu’elle hurlait toujours à l’approche du stéthoscope) , notre pédiatre a énoncé une série de « A un an, on veut que bébé… » Voici ce qu’on en a retenu. On veut donc que bébé:

– Lise 15 minutes par jour. Tout seul en regardant les images (ou en lisant à voix haute si c’est un prodige), ou avec ses parents, pendant la routine du dodo par exemple. Le but du jeu: lui donner envie de découvrir les livres, toujours incontournables en termes d’apprentissage, et entendre des nouveaux mots, indispensables pour développer le langage. De notre côté, on est bon (et hop, 1 point!)

– Boive du lait entier, au moins 500 ml. Mr Swing a bien essayé de demander si on pouvait continuer le lait en poudre (c’est un 6-18 mois) mais la pédiatre n’en démordait pas. A partir d’un an, c’est du « 3,25 ». Entendez par là du lait à 3,25%, donc entier. Lait entier ce sera donc, avec une transition sur la semaine. La petite joke du jour: « quand votre compagne a-t-elle cessé d’allaiter? » Réponse de l’intéressé: « jamais, toujours, enfin elle a jamais commencé à allaiter en fait ».

Toddler./ Photo Eflon

Toddler./ Photo Eflon

– Ne soit pas devant la télé avant deux ans. Les images de la télévision seraient difficiles à appréhender pour les enfants en dessous de deux ans. Cela aura également un pouvoir excitant, provoquerait éventuellement des cauchemars et pourrait ralentir l’apprentissage (plutôt au sens, je pense, où le temps passé devant la télévision limite du même fait le temps passé à jouer et découvrir). Pour Miss Swing, pas de télé, nous avons cessé de la mettre « pour le bruit de fond » lorsqu’elle s’est installée chez nous ;) Comme elle n’est allumée que pour le film du soir ou l’orgie d’Orange is the new black, Miss Swing ne sait même pas qu’elle fonctionne!

– Se brosse les dents. Pour la Miss, il s’agit plutôt de mâcher activement la brosse à dents. Je brosse donc moi-même ses incisives quelques secondes, puis tente d’atteindre ses prémolaires. A ce stade, elle me l’arrache, la plante dans sa bouche, la mâchouille, la ressort, tente de me laver le nez avec, la reprend, etc. Le jeu peut durer cinq bonnes minutes. Ensuite, elle la jette. Attention, il est préférable de choisir un dentifrice sans fluor à cet âge (goût fraise c’est le top, sauf quand vous vous trompez le matin, pas top l’haleine façon Tagada).

– Mange à table. Pour éduquer son goût, l’importait serait de manger avec bébé. Nous prenons donc nos repas le plus possible tous les trois, en lui disant « mmmh c’est bon ce qu’on mange hein? » même si elle se fade des épinard (mais avec bonheur) tandis que nous attaquons notre troisième part de pizza.

– Mange de tout. « Même les mangues? », « Même le blanc d’oeuf? », « Même le salsifi? », « Même les mini-financiers aux amandes? », « Même les Schokobons? » On lui a tout fait, mais la pédiatre a été intraitable: bébé peut TOUT manger, à condition de continuer à tester un seul nouvel aliment par repas. Depuis trois jours, Miss Swing finit donc ses repas avec quelques bouchées de chocolat Dolfin aux amandes. RAS. Pire: elle en redemande. On verra si ça fait pareil avec le salsifi!

En vrac, la pédiatre a également évoqué l’importance du jeu, le siège auto dos à la route jusqu’à deux ans ou le fait que bébé doit manger à sa faim. Pour moi, un an, c’est aussi les premiers repas à la cuillère seule, les mots qu’elle répète, les airs courts qu’elle est capable de reproduire, le houhou avec la main sur la bouche façon indien (sauf qu’elle, elle se tape sur la tête ;)), l’apprentissage du xylophone, les T-shirts qu’elle apprend à enfiler seule (mais pas trop seule quand même), les jouets à ranger après s’en être servis, se peigner avec une brosse, peigner son parent avec ladite brosse et lui taper sur la tête, jouer à cache-cache, être très bon public, rire à la blague du muffin.

-Lexie Swing-

Habiller son moustique (9 mois – 15 mois) par moins 25 degrés

La tuque, les mitaines, le blouson chaud, c’est parfait pour un hiver dans le Nord de la France. On prévoit une petite couverture pour mettre sur les genoux de bébé et hop on est paré pour un rude hiver. Sauf qu’au Canada la notion de froid n’est pas tout à fait la même. Lorsque je me suis levée ce matin, il faisait -25 (et je vous épargne le ressenti qui flirte avec la reine des glaces). Autant dire que le combo blouson-tuque-mitaines c’est juste bon à passer la porte sans éternuer. Si vous voulez éviter de transformer votre poupon en Mister Freeze, il va falloir doubler les doses.

L’accessoire indispensable, c’est la combinaison de neige en duvet approuvée grand froid. On a choisi cette année un modèle de Columbia, orange histoire qu’elle soit facilement identifiable par les automobilistes/ les usagers du bus susceptibles de me laisser leur place/ le chauffeur du bus qui pense parfois que vu la distance entre l’arrêt et le métro, je pourrais tout aussi bien marcher.

Ajoutez à cela un bonnet en laine doublé polaire et une écharpe du même acabit (à nouer par dessus la combinaison selon le bon conseil d’un papa québécois de la garderie). Pas besoin de gants (de mitaines), la combinaison se retourne pour garder les mains au chaud.

Henry in the snow./ Photo Harald Groven

Henry in the snow./ Photo Harald Groven

Les pieds sont plus délicats à vêtir… La combinaison se retourne également en bas mais cela ne suffit pas. On utilise pour le moment une paire de chaussettes, surmontées de Robeez fourrées, elles-mêmes recouvertes de jambières qui vont du coup de pied aux genoux de Miss Swing. Mais le gros orteil reste désespérément froid. Je lorgne depuis quelque temps sur des Patous, un mélange de jambières et de chaussettes qui peut se porter au dessus du chausson ou directement comme pantoufles l’été, juste avec un body (ils arrivent en haut de la cuisse ou se retournent).

Si tout est noué/emmitoufflé/recouvert correctement, on aperçoit seulement les yeux de votre enfant. Le froid n’y verra que du feu ;)

L’idéal c’est de le porter alors en écharpe ou en porte-bébés, contre vous. Si vous n’avez qu’une poussette, investissez dans un habillage de pluie qui fait barrage au vent, et dans une petite couverture.

Le défi, à présent, est de rester vous-même à peu près vivant car un parent dans le froid c’est un parent qui:

– a laissé ses mitaines dans ses poches, trop difficile d’habiller bébé avec.

– a la tête nue – la tuque est avec les mitaines et la capuche est empêtrée sous la dizaine de sacs que vous transportez dans votre dos tel un sherpa.

– lutte contre les éléments – pendant que votre douce progéniture roupille le nez dans votre écharpe, vous affrontez le vent glacial et les jets de boue du bus qui vous dépasse.

– patauge et galère dans la neige – un bébé, dans la neige, c’est lourd à porter, une poussette, c’est carrément du suicide et le traineau, ça ne glisse pas sur le bitume.

Profitez bien de l’hiver, fin avril il sera parti! Outre le soleil radieux qui règne quand vient le froid, les moins 25 et des brouettes ont cette vertu incomparable : ils zigouillent tout sur leur passage (veaux, vaches, cochons, écureuils, pigeons), y compris les microbes. Autant dire que vous tenez une forme olympique (mais vous ne vous lavez plus les mains parce que la moitié de la peau de vos doigts est déjà partie dans le siphon).

A bon entendeur…

-Lexie Swing-

Conseils pour un cadeau de naissance au top

J’adore les cadeaux. J’adore en faire surtout. Rien ne me plaît plus que de chercher le cadeau qui pourrait plaire. Même si des fois je me plante…

Parce que je me suis trompée, parce qu’on s’est aussi trompé pour moi, parce qu’on en rigole entre mamans mais qu’on ne sait pas toujours comment réagir face aux cadeaux surprenants, voici quelques conseils pour bien choisir son cadeau de naissance.

Cadeau de naissance./ Photo Maaco

Cadeau de naissance./ Photo Maaco

Le six mois, tu oublieras

Offrir un vêtement en six mois, c’est comme vouloir déjeuner dans une station-service de l’A7 en plein mois d’août : une mauvaise idée que 300 personnes ont eu avant vous. Dites-vous une chose : les futurs parents achètent avant la naissance des vêtements en un mois et trois mois. Donc le six mois, c’est la redécouverte, la taille qu’ils vont acheter quand l’enfant est arrivé. C’est aussi la taille à partir de laquelle bébé commence à mettre de vrais vêtements. Autant dire que si les parents sont aussi consuméristes que nous (que moi), l’armoire est déjà pleine de fringues coordonnées et amoureusement dénichées… La bonne idée : le vêtement en un an ou 18 mois. Sur le coup, ça paraît immense,  mais quand on le ressort quelques mois plus tard, on est ravi de découvrir ce cadeau qu’on avait oublié…

Le pratique et le pastel, tu adopteras

Si tu es une amie proche dont je commente toutes les créations couture, tu sais que j’aime le Liberty (oui-Aude-ce-clin-d’oeil-est-pour-toi). Mais comme je n’en porte pas, ou presque, et que j’en parle peu, il y a peu de chances que tu sois au courant. C’est pareil pour les autres. Si tu sais quel style les parents adorent, fais-toi plaisir, ce sera une jolie façon de montrer que les connais. Dans tous les autres cas, adopte des couleurs neutres, des petits jeans mignons et confortables, du bleu, du rose pâle (si tu es mon ami, évite le rose pâle quand même), du jaune clair. La bonne idée : ce genre de pantalon, avec des pieds, parfait pour les deux premiers mois.

Le doudou (toutou), tu éviteras

A la naissance de ton enfant, tout le monde dégaine son doudou assorti de la mention « j’espère que ce sera le mien qu’il choisira ». Ok, ça te fout pas la pression déjà. Sache-le, le doudou a généralement déjà été choisi par les parents. Et s’ils sont un peu retors, ils ne donneront QUE le leur à leur progéniture. Si tu es un très proche et que tu as choisi un doudou vraiment sympa, c’est une chouette idée. Si tu l’as ramassé dans un coin de magasin ou en cadeau avec la lessive, tu peux le garder. La bonne idée : faire inscrire le prénom de l’enfant dessus. A 15 ans, l’enfant trouvera ça cucul, mais à deux ans, ça fait fashion, en mode « Touche pas à ce doudou y’a mon prénom dessus, t’y fous encore ton pouce plein de bave et je t’écrase ma barquette à la fraise dans les cheveux ».

La déco, tu agrémenteras

Un petit tableau pop-art, des suspensions en carton, un sticker… la décoration c’est une chouette idée, surtout si vous avez déjà vu la chambre du nouveau-né et que vous accordez les couleurs. Attention à ne pas prendre quelque chose de trop imposant car il y a fort à parier que les parents ont déjà quasiment terminé la chambre.

La liste de naissance, tu consulteras

Certains parents font une liste de naissance. Dans un magasin précis, sur Internet, voire par courriel, juste pour donner des idées. Tu n’es pas obligé de suivre les propositions à la lettre, mais ça va te guider sur ce qu’il peut encore manquer au nouveau-né : une gigoteuse supplémentaire, une couverture miracle, une préparation pour faire des moulages des petits pieds de bébé… Tous ces trucs pas forcément indispensables mais que les parents auraient bien aimé avoir quand même.

Tes enfants, tu interrogeras

Enfin tu les interrogeras du regard s’ils ont moins de 18 mois… Quels jouets leur ont particulièrement plu? De quoi vous êtes-vous vraiment servi? Si vous avez remisé dès la première utilisation votre chauffe-biberon-USB-solaire, inutile de refaire le même achat!

Les parents, tu récompenseras

Ils sont contents, ils sont parents, mais ils n’ont pas envie de n’être QUE des parents. Surtout la mère. Alors n’hésite pas : une fleur, un bon roman (pas le Guide du super parent, un vrai roman), un bouteille à partager, ce sont de petites attentions qui prendront tout leur sens devant le sourire de tes amis ravis.

Ton coeur, tu mettras

Peu importe ce que vous achetez si vous avez mis du coeur à l’ouvrage. Le même doudou que celui de votre fille; le jouet que vous adoriez, enfant; le T-shirt que votre amie portait lorsqu’elle était ado; le bonnet aux couleurs de ce pays que vous avez visité ensemble… Vous vous êtes donné du mal, vous avez mis un peu de vous dans ce cadeau, vous n’êtes pas entré dans ce magasin en errant sans savoir quoi prendre, vous avez choisi ce qui reflétait le mieux vos amis parents à vos yeux. N’hésitez pas à mettre un petite carte pour expliquer votre choix, même si vos amis finissent par échanger le cadeau, ils garderont la délicate attention en mémoire…

-Lexie Swing-

Bébé : le savoir à toute allure

C’est une drôle de chose que le savoir… Miss Swing aura 9 mois dimanche et en moins d’une année, elle a appris plus de choses que moi en cinq ans.

Elle a appris à s’asseoir, à manger. Elle a appris à dire non, à sourire. Elle a appris à dire bye-bye, à se déplacer en rampant, à mettre en route ses jouets électroniques, à reconnaître nos voix, à caresser son chien, à faire des câlins, à mettre une balle dans un circuit, à enlever un capitaine de bateau d’un pot en plastique à peine plus grand, à faire du toboggan. Elle a appris son nom, aussi.

Il découvre le monde./ Photo Aurimas Mikalauskas

Il découvre le monde./ Photo Aurimas Mikalauskas

D’ici deux ans, elle aura appris couramment une langue. Et probablement quelques mots d’une autre, garderie trilingue oblige. Moi depuis 15 ans que je l’apprends, je baragouine à peine l’espagnol.

Hier, elle rampait à plat ventre, aujourd’hui elle met les genoux sous elle, à deux doigts du quatre pattes. Moi il m’a fallu trois cours pour maîtriser les rudiments du Pilates.

Quand je commence une nouvelle chose, quand je dois affronter de nouveaux défis, je pense toujours à elle et à sa formidable capacité à apprendre. J’essaye de me dire « aujourd’hui tu ne sais pas, mais demain tu maîtriseras ». Et même si ça ne m’empêche pas de me morfondre, de me plaindre et de me lamenter, ça marche! Je bloque sur de nouveaux logiciels, je me heurte à des tournures de langue et puis quelques jours ou semaines plus tard, je n’y prête plus attention, je les ai intégrés, vaincus. Preuve qu’apprendre, on sait faire à tout âge. On a juste tendance à l’oublier, parfois. Alors que nous aussi, on a su marcher en un an (bon ok 16 mois pour moi ;)) et parler en à peine plus…

Quand je galère vraiment, quand la concurrence me semble trop rude et les obstacles insurmontables, il m’arrive même de penser: « Je m’en fous, moi aussi je suis arrivée première une fois, ce sera peut être la seule fois, mais quelle victoire quand même! » On a gagné la vie :)

Joli samedi!

-Lexie Swing-

Fringues de mômes : comment je dépense deux fois plus que les autres

Avant d’avoir un enfant, j’ai soutiré toute l’information possible à D., A. et à la bande de copines qui s’étaient reproduites avant moi. J’ai appris comment changer une couche, comment tenir la tête d’un nouveau-né, quelles étaient les bonnes poussettes, quel lait infantile valait le coup… Ce qu’on ne m’a pas appris, en revanche, c’est à ne pas acheter n’importe quelle fringue un peu jolie. Ni à éviter les petits-boutons-qui-glissent-entre-les-doigts-tandis-que-bébé-se-tortille. Ou à privilégier les manches larges pour pouvoir attraper la mimine du tout-petit sans retrousser celle du body en dessous.

Du coup je passe mon temps à acheter des chaussures qui ne sont jamais adaptées et des pulls que Miss Swing ne met jamais. Pour ne pas reproduire mes erreurs, je suis immensément généreuse, je vous raconte les miennes. Petite liste non exhaustive…

Mon conseil spécial nouveau-né: les chaussons-chaussettes./ Photo DR Lexie Swing

Mon conseil spécial nouveau-né: les chaussons-chaussettes./ Photo DR Lexie Swing

– Les bodys à enfiler par la tête pour les 6 mois et moins. Un nouveau-né, c’est mou, ça ne tient pas assis et ça déteste qu’on le manipule. Alors tenter de lui enfiler un body par la tête, c’est prendre le risque de recevoir quelques décibels dans le cornet. Préférez les bodys croisés, avec pressions partout (oubliez le petit lien mignon, ça se défait à tous les coups) et savourez votre paix intérieure.

– Les vestes en laine avec boutons mignons. La veste en laine en tant que telle est une riche idée. La maille, c’est souple, ça s’étire et c’est enveloppant. Mais, à moins d’avoir des doigts de fée et une patience d’ange, ne tentez pas le coup des boutons en forme de castor ou de chatons jolis. L’encoche n’a pas la bonne forme, vous poussez, vous tirez, vous vous essoufflez, et quand vous êtes enfin parvenus à saucissonner bébé dans la veste, les boutons lâchent! Choisissez de gros boutons faciles à manipuler et sympathiques à téter (bébé tête toujours le bouton du haut, c’est psychologique, à croire que c’est un spécial goût caramel).

– Les bottines molles. Passés 4 mois, les petits pieds s’agitent un peu, beaucoup, du moins suffisamment pour enlever en quelques secondes ce que vous avez mis plusieurs minutes à enfiler (bébé s’échine à faire des pointes pendant que vous tentez d’enfiler la bottine). La bonne idée c’est le scratch au niveau de la cheville et les pieds nus l’été (les podologues le conseillent et ça ne mange pas de pain niveau gain de temps).

– Le manteau tout raide. Je suis presque sûre que toute maman de fille a un manteau tout raide. Vous savez ces jolis manteaux qui font presque manteaux de grands, avec col claudine et petites poches. Quand je l’enfile à Miss Swing, on dirait un culbuto. Elle tend les bras de chaque côté, complètement engoncée dans ce truc immettable. N’ayons pas peur des mots: acheter un manteau tout raide à un enfant qui ne tient pas debout et se roule sur la table à langer quand vous lui enfilez les bras est une idée à la con. Vraiment. A la con. Ce qu’on aime, nous, parents pressés, c’est le manteau souple. Et imperméable. Un truc en matière doudoune, doublé polaire, suffisamment large pour mettre des pulls dessous et, très important, avec des trous assez grands aux manches pour que vous puissiez passer vos mains à la recherche de l’ensemble manche de pull/ main/ pouce compris, de bébé.

– Les bonnets en laine tout ronds. Le bonnet en laine ça gratte et quand il est rond il ne tient pas. Préférez-lui sa version doublé polaire avec oreilles couvrantes, voire écharpe intégrée pour éviter de la perdre en route. Si vous aimez le look intégral, tentez directement la cagoule. Moche, mais efficace.

– Les jolis vêtements (Catimini, Souris Mini, Ikks et tutti quanti) pour la garderie. Il y a deux bacs d’habits dans votre armoire, le « spécial garderie » et le « pour week-ends, action de grâce, Noël et grandes vacances ». Vous mettez Cati et ses copines dans le deuxième, bien fermé, et vous balancez tous vos vieux trucs dans le premier. Tous les cadeaux moches, les fringues prêtées, les lots par trois, l’usagé, le bon marché… Vous secouez bien et vous en sortez la tenue parfaite pour l’automne à la garderie: bonnet cache-oreille fin et ajusté, blouson chaud et souple de couleur sombre, sweat et jean renforcé aux genoux. Le bonnet a disparu? Pas grave, vous en avez un autre, le même, ni vu ni connu. Vous avez peur que votre nounou, et ses copines de parc, trouve que vous habillez vos enfants avec de vieilles sapes? Prévenez dès le premier jour que vous lui avez mis « des habits qui ne craignent pas » et appréciez son sourire. Ne culpabilisez pas, si elle est comme la gardienne de Mlle Swing, elle lui change son joli gilet et son bonnet Catimini contre un pull étiranché et une tuque qui a fait la guerre dès que vous avez le dos tourné. Et ce qui est chouette, c’est qu’elle vous la rend, habillée de propre, sans traces de purée ou de vomi suspectes, et vous n’avez plus qu’à récupérer votre merveille richement vêtue. Et à tenter de lui enfiler le manteau mignon tout raide pour lequel vous venez de vous ruiner.

-Lexie Swing-