Nous sommes le 23 décembre et je travaille ce matin. Il me manquait une demi-journée pour atteindre le Graal des deux semaines complètes de congé et j’avais le choix entre télétravailler ou rentrer au bureau. J’ai fait le choix réfléchi de tout parent qui doit travailler alors que les enfants sont en vacances : j’ai mis le réveil aux aurores et j’ai sacré mon camp (comme on dit en bon québécois).
Si l’on met de côté les deux fillettes surexcitées qui partagent ma demeure, les vacances ont cependant bien commencé : grasse matinée deux matins de suite jusqu’à 9h et des interrogations quotidiennes aussi poussées que «coquillettes ou tagliatelles» ? Ou encore «dois-je mettre mon pantalon de neige pour sortir faire de la luge?» Ces deux premiers jours se sont donc déroulées sur un rythme lent, oscillant doucement entre dessins animés, jeux de société, ménage, cuisine et soupers de grands, volés à la barbe des enfants («Non… on n’a pas oublié de vous dire qu’on mangeait, on attendait que ça refroidisse. On a goûté un peu pour voir si c’était encore chaud voilà tout»).
Tempête et sa grande soeur ont profité du dimanche pour vivre la grande aventure dans notre petite baignoire, notre petite dernière plongeant allégrement dans les vagues incontrôlables tandis que son aînée, assise sur le rebord, lui tendait un anneau de plastique en criant «Tiens bon, je vais te ramener jusqu’à la rive!», et je me suis longuement demandée à quel moment moi, j’avais arrêté de vivre de telles aventures dans ma baignoire et j’ai décidé d’y remédier pendant mes vacances.
Ces deux semaines s’annoncent douces, rapport au fait qu’en dehors des Fêtes de Noël et d’une pré-soirée de jour de l’an, nous n’avons rien à l’horaire. J’ai mis le nez dans mes bouquins de cuisine, imprimé quelques patrons, regardé des bandes-annonces de film et englouti quelques chapitres des livres que j’ai récemment reçus. Mon conjoint et moi nous glissons déjà à l’oreille quelques propositions alléchantes, comme «allons faire un tour chez Ikea» ou «réinstallons le sous-sol» : la vie tranquille à son meilleur.
Je n’ai toujours pas emballé les cadeaux, que nous avons par ailleurs disséminés dans toute la maison au fur et à mesure de leur arrivée. Peu de chances que les enfants tombent malencontreusement sur «le coffre dans lequel Papa et Maman planquaient tous les cadeaux» comme les copains rendus grands le racontent quelquefois. Chez nous, le Père Noël doit être un peu bourré parce qu’il les a cachés partout et il n’est désormais plus certain de tous les retrouver.
Au rayon des cadeaux justement, nous les avons finalement tous reçus ou presque – miracle de Postes Canada. Reste une peluche. Celle-là même que ma grande fille avait mentionnée sur sa liste écrite avec l’école. Celle-là même au sujet de laquelle le Père Noël – moi – a envoyé une prometteuse réponse : «j’ai bien noté que tu voulais la peluche de…». Réponse que ma fille, en revenant vendredi de l’école, m’a brandie sous le nez en s’exclamant : «Tu vois le Père Noël il a dit que j’aurais ma peluche!»
Peluche que j’ai oubliée de commander, vous l’aurez compris.
J’ai bien essayé de jouer sur les mots. Le Père Noël avait écrit qu’il «espérait qu’elle aurait» et non qu’il promettait quoi que ce soit. Mais autant crier dans l’oreille d’un phoque enrhumé : bouchée de chez bouchée.
Bref, samedi, j’ai donc commandé ladite peluche en urgence. J’ai demandé à la ramasser en magasin, pour ne pas avoir à attendre un nouveau miracle des Postes. J’ai reçu un courriel aujourd’hui m’indiquant qu’elle devrait arriver en succursale demain. Le 24 décembre, j’irais donc me stationner tout près d’un des plus grands centres commerciaux des environs, pour plonger au coeur du magasin de jouets installés en son coeur.
L’amour confine parfois à l’abnégation.
Encore de Joyeuses Fêtes à tous, qu’elles soient douces avec chacun de vous!
-Lexie Swing-
Photo : Matthew Henry
Vous voulez passer de beaux moments? Prenez la route pour Sandbanks! Il y a tellement de belles choses qui vous attendent…
Nous devions originellement rejoindre Belleville, au nord du comté, où nous avions réservé un appartement. Mais de Kingston à Belleville, c’est de l’autoroute, de l’asphalte et des kilomètres avalés sans se retourner. A l’approche d’Odessa, alors que nous roulions sur la 401, nous avons brusquement opté pour les chemins de traverse. Tournant plein sud, nous avons cheminé jusqu’à rejoindre la 33, route du littoral. De là, nous avons côtoyé le lac Ontario jusqu’à ce que la route s’arrête abruptement à Adolphustown. Devant nous, une dizaine de voitures sagement arrêtées. Et puis l’eau, scintillante dans la lumière du matin. A peine le temps de se quereller pour savoir qui s’était trompé de route que le traversier arrivait, glissant silencieusement sur l’eau du lac. Quelques minutes plus tard, nous débarquions de l’autre côté, et après une pause pipi – toute cette eau avait affolé les mini vessies – nous avons roulé jusqu’à Picton.
Après avoir visité quelques boutiques, nous avons repris la route pour Belleville où nos amis étaient déjà arrivés. La journée s’est terminée sur les courses habituelles de début de week-end et sur une sortie au parc de jeux tout proche : le parc East Zwick’s Centennial Park. L’horizon est gris mais la richesse et la diversité des jeux valent à elles seules le détour. Je suis persuadée que si la nuit et la pluie n’avaient pas menacé tomber, nos filles – nous n’avions que des fillettes à bord de cette aventure – y seraient encore.





Une aventure qui s’est vite révélée extraordinaire, avec ses -20 degrés devenus quotidiens. Les sorties en luge des premiers jours ont donc laissé la place à des jeux à l’abri et nous avons dû redoubler d’inventivité pour trouver de quoi occuper le petit monstre de 13 kilos qui galopait – littéralement – partout dans la maison en assurant être un cheval, un muffin vissé dans la bouche comme un mors mal ajusté.
Le Père Noël est passé dans la nuit, et les cadeaux ont été tous déballés sans précipitation. Il n’y avait pas d’attente, elles ont pu prendre le temps de savourer chaque surprise, et de deviner le contenu des paquets. Les cadeaux arboraient la photo de chacune des personnes de la famille qui avaient expressément demandé au Père Noël d’amener ce cadeau en particulier. Magie de Noël, ok, mais pas sans gratitude.
Je vous souhaite d’avoir pris le temps de profiter de ces congés, d’avoir profité des vôtres, même de loin. 2018 est désormais notre actualité, nous y sommes entrés quelque peu alcoolisés, et en compagnie de nos enfants – dopés aux crottes de fromage, qui ont veillé pour l’occasion jusqu’à deux heures du matin.