Faire voyager son enfant par avion

airplane-195062_1920Cet été, pour la seconde fois, B. prendra l’avion pour aller passer ses vacances en France. Nous sommes très chanceux que ses grands-parents et sa tante puissent ainsi la recevoir et lui offrir de vraies vacances. L’an dernier, plage et piscine étaient au programme. Un été riche en souvenirs pour elle, qui a pu partager des jeux avec ses cousins et apprendre les prémices de la nage.

L’an prochain, c’est avec sa soeur que nous espérons l’envoyer, pour leur éviter ainsi quelques semaines de camps d’été et nous offrir une pause bien méritée. Être parent lorsque l’on est immigré ou expatrié représente souvent une job à temps plein et les pauses sont rares! À nous les restos, le cinéma et surtout la débauche ultime : aucun lunch à préparer pour le camp d’été ou l’école.

Reste que la procédure peut paraître floue. À 7 ans, B. ne peut guère voyager seule. Pas même avec l’assistance offerte par les compagnies aériennes, service offert généralement à partir de 8 ans. Comme nous n’allons pas en France cet été, il nous a donc fallu trouver des accompagnants. Sa grand-mère viendra ainsi nous rendre visite deux semaines en juillet, puis repartira avec notre grande. Trois semaines plus tard, ce sont mes parents qui l’embarqueront dans leurs bagages, direction Montréal d’où ils partiront ensuite visiter la Gaspésie avant de passer du temps avec nous.

Un seul enfant mais des accompagnants différents, c’est là où le casse-tête commence. Nous aurons désormais fait le test avec Air Transat puis cette année avec Air Canada. Grâce à Delphine, j’avais pu commencer à démêler l’écheveau l’an dernier. Forte de ces dernières expériences, dont une réservation toute récente, voici un bref pas-à-pas.

1) Soyez sûr de vos dates. La partie la plus longue est certainement celle qui consiste à constituer le calendrier de l’été en jonglant entre vos vacances, les camps d’été et les disponibilités des accompagnants. Vérifiez les dates des camps, synchronisez-vous avec les parents des amis de vos enfants, vérifiez les disponibilités de la famille ou des proches qui accueilleront vos enfants, ainsi que leurs projets pour l’été à venir. Solliciter ainsi les gens en décembre pour l’été suivant parait un peu contre nature mais à l’ouverture des camps – dès janvier ici pour certains – tout le monde sera content d’avoir anticipé.

2) Demandez aux accompagnants de prendre leurs billets. C’est la base de tout. Si vous n’avez pas les billets des personnes qui accompagneront votre enfant, vous ne pouvez pas prendre son propre billet, puisqu’un enfant ne peut voyager seul. Assurez-vous qu’ils voyageront tous avec la même compagnie (ça aide!).

3) Une fois que les accompagnants vous ont transmis leurs billets, appelez la compagnie aérienne. Choisissez le service de réservation simple et expliquez que vous appelez pour réserver le billet d’un enfant. Vous aurez besoin du nom des personnes avec qui votre enfant va voyager, de leurs numéros de réservation, des dates et heures de vol des segments sur lesquels ils accompagneront votre enfant; ainsi que de leurs numéros de siège, s’ils les ont choisis. Si vous voyagez avec Air Transat, pensez à indiquer que votre enfant fait partie du Club Air Transat (ou inscrivez-le au Club si vous ne l’avez pas encore fait, c’est gratuit!).

4) Demandez à recevoir par courriel la confirmation avant de raccrocher. Et soyez vigilant! Si vous pouvez faire relire une tierce personne en même temps que vous c’est l’idéal. À titre personnel, j’ai toujours connu des erreurs dans les premières versions des réservations. Notre enfant à un nom de famille difficile à écrire, un prénom un peu original, et il est normal – en tout cas pas du tout inconcevable – que l’agent qui saisit le nom puisse faire des erreurs. Quant aux dates, heures de vol… elles devraient être préservées des incohérences, l’agent jumelant le vol de votre enfant avec une réservation déjà existante, mais si l’accompagnant est quelqu’un qui confond souvent les dates (moi par exemple), prenez soin de bien tout vérifier deux fois.

5) Vérifiez les passeports, demandez éventuellement des visas et rédigez des autorisations de sorties du territoire. Selon le pays dont partira votre enfant, celui dont il est originaire, celui à travers lequel il transite, etc, vous pourriez avoir besoin de fournir des documents supplémentaires. N’hésitez pas à vous y prendre tôt!

C’est fait? Respirez… appréciez… Dans quelques mois, votre enfant partira vivre des vacances bien méritées… pendant que vous profiterez des vôtres (si si, le boulot aussi ça peut être des vacances, surtout quand on peut prendre son temps pour rentrer le soir). Vous avez peur de sa réaction? Vous ne savez pas comment bien le préparer au voyage? On s’en reparle bientôt!

-Lexie Swing-

Laisser son enfant partir pour les vacances (+ liste pour les bagages)

Samedi dernier, ce sont trois personnes que j’ai conduit à l’aéroport : mes parents, ainsi que ma fille de 6 ans. Pour la première fois, elle allait prendre l’avion sans nous, direction la France, où elle allait passer deux semaines de vacances, avant qu’on l’y rejoigne.

On parle de la grande école, du premier coup de pédales sans roulettes, mais mettez un peu votre enfant tout neuf dans l’avion sans vous! Elle aura 18 ans demain alors qu’elle est née hier, c’est à n’y rien comprendre.

Mon grand enfant m’a donc quittée à la porte des contrôles, celle où vous ne pouvez aller plus loin sans billet sous peine de se voir courser par deux trois douaniers peu rieurs et un chien habilement denté. Je l’ai regardée avancer dans la file, poser ses affaires, passer sous le portique. J’ai attendu jusqu’à ce que mon père la soulève une toute dernière fois et qu’elle me lance un signe, par-dessus les têtes des voyageurs affairés, et puis elle est partie.

J’ai retrouvé une maison étrangement silencieuse, curieusement tranquille. Ma cadette a beau être un lapin Energyzer® dopé au Guronsan®, elle n’a pas la puissance vocale et l’agacement rapide de sa grande sœur. J’ai découvert les repas à un seul enfant, l’attention unique, le temps pour soi. J’ai vu ma petite lionne tourner dans sa cage de désarroi, inhabituée à se retrouver seule pour jouer. Jusqu’à ce que nous prenions nos marques, notre rythme, nos nouvelles places à table, pour ne laisser personne sur le côté.

De son côté, mon aînée s’amuse follement. Elle est, par la force des choses, devenue une cadette. Et je croise les doigts pour que cette place lui apporte quelque chose de nouveau et de positif dans ses difficultés passagères à être une grande sœur. Mais l’heure est surtout aux découvertes et aux apprentissages, elle qui dit désormais préférer la mer à la piscine et qui se laisse porter par les flots, son corps en étoile, quettant les rayons du soleil du sud Méditerranéen.

Dans sa valise, j’ai glissé peu de choses. L’essentiel. 8 kilos sur la balance de l’aéroport. J’ai googlé «liste pour bagages de colonies» et je me suis adaptée. J’en ai fait une liste «pour 15 jours sans parents, vol en avion inclus».

Les vêtements et accessoires

·         Autant de culottes que de jours passés sans pouvoir faire une machine

·         Quelques paires de chaussettes, dépendamment de la météo (+ de 20 paires s’il s’agit de la Bretagne à l’automne ou de l’Asie en pleine mousson)

·         Autant de chandails/ T-shirts que de culottes, et quelques rechanges pour les jours de bataille d’eau

·         Quelques vêtements intégraux, type robes ou combinaisons, pour éviter les mix&match improbables

·         Des gilets ou des sweat-shirts (pas trop, ils remettent le même jusqu’à ce qu’il se jette dans la machine par lui-même)

·         Un ou deux pantalons confortables pour les soirées moustiques au coin du feu

·         Deux maillots de bain – minimum – avec t-shirt anti UV

·         Trois ou quatre pyjamas (pour une semaine)

·         Une casquette (et une deuxième de rechange si vous avez un enfant qui perd tout) (qui a dit «il tient ça de sa mère»?)

·         Un imperméable (deux en Bretagne, le temps que le premier sèche).

·         Trois paires de chaussures (déjà utilisées pour éviter les mauvaises surprises des chaussures neuves) : des baskets, des sandales et des tongs/gougounes pour la plage (ou des sandales usées, aussi appelées «sandales de garderie»)

·         Une serviette de bain et une serviette de plage 

·         Des lunettes de soleil (pas besoin en Bre… bon ok j’arrête. Pas besoin dans le Nord de la France?)

·         Un sac à linge sale

 La trousse de toilettes

Pour savoir quoi mettre dans la trousse, j’ai observé sa routine du matin et du soir. Nul besoin d’un peigne, elle n’en utilise pas. On oublie l’après-shampooing, pas le temps quand on joue dans le bain avec les cousins.

·         Gel douche et shampooing, si possible dans des petits contenants

·         Du démélant en pshit pour les tignasses rebelles

·         Dentifrice Bubble Gum pour rendre les copains jaloux et brosse à dents avec tête protectrice

·         Un gant de toilette ou des débarbouillettes, pour se laver la frimousse

·         Une brosse à cheveux, des élastiques et des barrettes

·         Un gros tube de crème solaire

·         De l’anti moustiques

·         Des médicaments si nécessaire. Ici, après avoir hésité, j’ai finalement décidé de ne rien mettre. Je craignais qu’elle ait mal quelque part pendant le voyage mais j’ai préféré ne pas l’exposer au risque de prendre un médicament en trop grande quantité ou par inadvertance. Ce que j’aurais pu faire : un flacon avec juste une dose d’acétaminophène/paracétamol. Sur place, sa tante avait tout le nécessaire.

·         Le carnet de santé et la carte médicale (oubliés, pour le coup)

Les petits plus

·  Le dernier J’aime Lire qu’elle avait reçu

·         Un casque adapté aux enfants (taille et puissance sonore) pour écouter les dessins animés que ma mère avait téléchargé sur Netflix, ainsi que ceux disponibles sur l’écran de l’avion.

·         Un livre d’apprentissage du dessin ainsi qu’un bloc de dessins, acheté au magasin du dollar, et un nouveau set de feutres. Ma fille est férue de dessins, et s’est – aux dires de mes parents – pratiquée un bon moment pendant le vol.

·         Un cadre recto verso avec deux photos de notre famille, pour poser sur sa table de chevet ou garder dans son sac

·         Un cahier de vacances (acheté directement par ma belle-sœur qui la réceptionnait pour les vacances)

·         Des petits cadeaux à offrir aux cousins

·         Un calendrier plastifié de ses vacances

·         Sa gourde d’eau

·         Une lettre de consentement, mentionnant que nous étions d’accord pour qu’elle quitte le pays sans nous, ses parents.

J’avais plusieurs autres idées, mais pas forcément le temps nécessaire. Voici que j’aurais aimé ou pu faire en plus :

·         Des enveloppes avec les adresses de ses amis pour y glisser des cartes postales. À la place, j’ai envoyé les adresses à ma belle-sœur.

·         Un petit carnet de photos souples ou une photo sur un porte-clé, pour les plus grands qui ne veulent pas s’afficher avec la photo de leur famille, même si elle leur manque quand même.

·         Un baladeur MP3

·         Une console portative

·         Une lettre à lire pour les jours de cafard

·         Un petit message enregistré, à écouter sur un baladeur

·         Un stock de petits gâteaux secs, pour les fringales (surtout en colo!)

·         Un appareil photo qui va sous l’eau

·         Une lampe de poches

·         Un Lunii pour écouter des histoires

·         Des jeux de voyages

 

 Avez-vous d’autres idées à rajouter?

– Lexie Swing-

 

PS : y’a rien de plus chouette que la Bretagne. Il pleut parfois, certes, mais on y trouve le meilleur caramel au monde.

Road-trip en famille au Nouveau Brunswick

Ces dernières semaines, c’était silence radio. Et pour cause! Nous nous trouvions loin de notre « ici », à un souffle de l’océan. Depuis que je suis arrivée au Canada il y a – bientôt – 5 ans, j’ai toujours voulu explorer ces provinces que l’on appelle Les Maritimes. Nous souhaitions un lieu accessible facilement en voiture, avec un maximum de deux jours de voyage. Le Nouveau-Brunswick s’est imposé de lui-même, après avoir parcouru quelques articles, notamment celui du BestJobersblog et celui de la très regrettée Julie de Carnets de Traverse.

A mon tour, alors, de vous conter ces lieux qui nous ont enchantés. De Edmunston à Saint-John, de Saint-John à Shédiac, de Shédiac à Kouchibouguac, nous avons parcouru la moitié sud de cette province, je crois, assez méconnue, où l’on parle français avec un accent différent de tout ce que l’on a pu entendre auparavant. Les paysages y sont spectaculaires, les routes vallonnées, la nature est partout et l’océan est à portée de cils. C’est un royaume majestueux pour qui apprécie les grands espaces et les sports d’extérieurs.

Coucher de soleil

Mais reprenons au commencement: ce voyage était mon bébé. Pour des raisons de calendrier surchargé du côté de mon amoureux, je l’ai organisé majoritairement seule. Nous nous étions cependant accordés sur les détails pratiques. Forts de notre premier road-trip en famille, nous avions quelques impératifs : pas plus de dix heures de voyage pour se rendre sur place, pas de location pour une seule nuit (sauf pour couper le trajet) et une alternance entre les visites et les moments de jeux/ de balade. Aidée des blogs susmentionnés et de discussions sur la page Facebook « Voyager en famille », j’ai élaboré un trajet qui me paraissait adapté. Un peu plus de 5h de route pour se rendre à Edmunston, puis 3h40 de route pour se rendre à Saint-John où nous passions trois nuits. De Saint-John, nous avons ensuite rejoint Cap-Pelé, proche de Shédiac, sur la côte Atlantique, où nous avons logé durant quatre nuits dans une maisonnette avec accès privé à la plage. Notre dernière étape nous a conduit à Saint-Louis-de-Kent, aux abords du parc Kouchibouguac, pour deux nouvelles nuits. Au retour, nous nous sommes arrêtés une nouvelle fois à Edmunston (même hôtel!) et puis nous sommes rentrés.

Pour chaque étape, j’avais préparé une liste d’activités possibles et une proposition d’agenda. A mes filles, j’avais remis un petit document créé par mes soins avec les différentes étapes et des photos, à la fois des lieux où nous résidions et des choses que nous allions peut-être voir. Une idée en passant qui s’est trouvée être un incontournable à chaque nouvelle étape, B. se référant aux photos pendant que sa cadette apprenait par coeur le nom du prochain lieu tout en proclamant « Mais je croyais qu’on allait chez John! », et puis « C’est qui John? ». Par ailleurs, passer quelques jours au bord de la plage était aussi leur choix, un choix que je leur avais laissé faire en leur proposant de passer quelques jours à Moncton (la plus grande ville du NB) ou de passer quelques jours à la plage. Elles ont opté avec joie pour la plage et n’ont eu de cesse de s’y rendre tout le long des vacances.

Plage Nouveau Brunswick

Il faut que je vous raconte, le probable et le surréel. Le carré aux dattes sucré-salé croqué à Edmunston, l’arrêt à Frédéricton, Saint-Andrews et l’amoureux qui ne voulait plus partir, le type saoul qui a frappé à notre porte à 6h du matin pour qu’on lui prête un téléphone, l’entrée que l’on veut payer au parc de Fundy et les insectes fous qui envahissent d’un coup l’habitacle, provoquant une hystérie collective. L’espèce de minibus qui nous a emmené en 5 minutes à la porte des Hopewell Rocks et a fait notre journée, la voiture qui flambe dans Moncton et nos fenêtres qui surchauffent alors que nous la contournons, l’océan qui nous happe et le temps qui s’arrête, les filles qui dansent lors d’un souper-concert, la salle de jeux qui sauve notre après-midi pluvieuse, le temps qui s’arrête encore une fois, à Kouchibouguac, et le chaton qui danse dans l’herbe haute.

Si la vie est un voyage, alors les road-trips en famille sont probablement cette sortie en kayak sur le fleuve. Tantôt tumultueux, tantôt apaisés, toujours fascinant. Ce sont des voyages qui rapprochent, qui font grandir. On découvre un peu plus l’autre, un peu plus ses enfants. On se découvre un peu plus soi-même également.

Et à les observer, couchées ce soir dans le même lit au sous-sol pour cause de canicule, ou jouant en se tenant la main dans les jeux d’eaux cet après-midi, je crois avoir trouvé la réponse à ma question : « Comment leur apprendre à être des soeurs qui s’aiment?« . En vivant des aventures, probablement.

De Saint-Bruno à Saint-John

Au matin du jour 1, je suis bien occupée. Le chien a rejoint la veille sa demeure de vacances, et je m’active désormais pour plier les dernières affaires et faire du ménage. Alors que j’espère faire profiter les filles de quelques jeux en extérieur avant les nombreuses heures de voiture, une pluie torrentielle s’abat. La détente en extérieur se transforme en gym intérieur et je charge le coffre la voiture enfoncée à mi-chemin dans le garage. Finalement, nous sommes prêtes à partir! Les filles découvrent leur sac de voyage, contenant jeux de voiture, carnet de coloriage et de devinettes, photos du voyage et … un sac de bonbons chacune. Miss Swing a l’esprit pratique et me serine « tu aurais pu te contenter du sac de bonbons finalement, c’est ce qu’on aime le plus ». Je souris (jaune) et prends la direction de Longueuil pour récupérer mon partenaire (de vie et de voyage) qui revient d’un examen. Il monte en voiture, la pluie se dissipe, les vacances peuvent commencer!

A mi-parcours, la pluie se réinvite, et nous parcourons 250 km sous le déluge, une habitude dans nos voyages. Après un arrêt à Rivière-du-Loup, un souper au restaurant et nos mines béates devant le superbe coucher de soleil sur le Saint-Laurent, nous reprenons la route en direction d’Edmunston. J’y ai réservé le Four Points, via Hotwire. Le personnel est accueillant, les lits sont confortables et les filles s’endorment pour leur première nuit dans un lit commun. Au réveil, nous grignotons des barres de céréales et filons essayer la piscine. Nous avons au passage changé d’heure, à ma grande surprise (+1h). A 11h, nous prenons enfin la route, passons acheter cafés et carrés aux dattes (à tomber!), et des sandwichs aux oeufs pour le lunch. Notre tentative de repas dans la voiture se solde par notre premier (et dernier heureusement) vomi du voyage, Tempête engouffrant la nourriture comme un chiot ses premières croquettes. Il est 16h lorsque nous arrivons dans la capitale du Nouveau-Brunswick, Fredericton. Les rues Queen et King – deux appellations qui seront présentes dans la plupart des villes – semblent les principales. Aussitôt stationnés, nous lorgnons du côté des boutiques qui ont le charme des petits magasins indépendants. Un magasin de musiques, une vitrine pleine de jolies robes, des jouets attirants qui débordent des étals, une boutique de santé bio, des meubles de décoration scandinave… Je sais à peine où donner de la tête. Après un tour sur le pont pour cyclistes qui enjambe le fleuve Saint-Jean, nous nous promenons du côté des ateliers d’artistes ouverts sur la rue. Nos ventres sont vides et nos enfants affamés, il est temps pour nous de s’arrêter dans un restaurant végé / galerie qui partage l’espace avec une cidrerie. Lorsque nous arrivons à Saint-John, après une heure de route, il fait nuit. Le GPS nous mène au bord de l’autoroute, dans un quartier délabré, devant une bicoque posée au bout d’un grand stationnement. La surprise est grande et l’inquiétude plus encore. Au volant, Mr Swing ne s’arrête pas. Après quelques respirations et une relecture de l’annonce Air BnB, nous faisons demi-tour et retournons nous garer devant la petite maison du bord de l’autoroute. La porte poussée, nous entrons dans le lieu promis : confortable, bien pensé et plein de petites attentions laissées par la propriétaire. N’eut été le quartier – c’est dans cet appartement qu’un type saoul a débarqué dès potron-minet pour réclamer un téléphone – l’appartement aurait mérité 5 belles étoiles.

Saint-John

Ville Nouveau Brunswick

Nous sommes restés 3 nuits à Saint-John. La première journée sur place a été dévolue à l’ouest, à savoir Saint-Andrews. Ville au bord de l’eau, Saint-Andrews est une véritable carte postale de vacances. Après un tour sur le ponton, nous avons rejoint un phare aperçu au loin. Surpris par la marée, nous avons dû rapidement plié bagages, sous les cris ravis des filles qui découvraient leurs premiers coquillages. Après le goûter, et une heure de jeux au parc proche de l’école (les jeux sont un indispensable, je trouve, lorsqu’on voyage avec des jeunes enfants) nous avons roulé plus loin, jusqu’à Saint-Stephen, réputée être la capitale du chocolat. Ville sans beaucoup de charme à mon goût, sinon celui d’être une porte sur les Etats-Unis (littéralement, nous sommes passés à quelques mètres du poste frontière), Saint-Stephen nous a laissés indifférents et c’est sans tarder que nous avons rejoint nos pénates à Saint-John.

La deuxième journée sur place a été consacrée à l’Irving Nature Park. Le pique-nique dans les sacs à dos, nous avons commencé l’ascension du chemin Ecureuil, le chemin familial. Aux alentours de midi, avisant une table à l’ombre, nous avons sorti le pique-nique et … fait face à un écureuil un peu trop volontaire. Devant la tournure prise par les événements – nos tentatives désespérées pour l’éloigner, ses cris perçants et son galop rageur sur la tôle au dessus de la table – nous avons pris la poudre d’escampette et terminé notre repas plus loin! Le Irving Nature Parc est sublime, et les différents chemins permettent des balades tout autant en sentier que sur des routes goudronnées plus larges qui seront adaptées aux vélos et aux petites jambes qui maitrisent mal le passage des grosses racines. Après l’effort, le réconfort : en contrebas, la plage nous attendait!

Fin de journée à Saint-John. Un goûter pris d’abord dans un délicieux café indépendant, puis une balade dans les rues avant un passage aux jeux (nouvelle édition!). Saint-John a un charme très à l’européenne avec de belles maisons victoriennes qui rappellent certaines de nos balades dans Londres.

Le troisième jour dans le Sud fut celui du départ. Prenant la direction de l’Est, cette fois-ci, nous avons conduit jusqu’au Parc Littoral de la Baie de Fundy. Alors que mon amoureux baisse sa vitre pour payer l’entrée, les moustiques et autres insectes volants entrent en grande pompe dans la voiture, provoquant des cris perçants (les miens, j’haïs les insectes!). Nous renonçons finalement à une balade en forêt pour privilégier un pique-nique avec vue sur le littoral…

Vue sur Alma

Passage par Alma (RAS), puis nous arrivons à hauteur des Hopewell Rocks vers 15h. Le plan initial était d’y revenir en faisant la route depuis Shediac mais nous décidons finalement d’y aller en passant. Une excellente décision, qui nous vaut de découvrir l’endroit avec peu de monde, considérant l’heure un peu avancée. Pour le grand plaisir des filles, nous achetons des jetons pour prendre le minibus, une sorte d’automobile à 8 places entièrement ouverte qui dévale en tressautant les sentiers jusqu’à l’escalier qui mène aux Hopewell Rocks. Ce lieu, un incontournable du NB, est réellement surprenant. On serpente entre les rochers façonnés par l’océan, tentant d’imaginer que, quelques heures plus tard, à marée haute, le site sera recouvert d’eau. Le billet d’entrée permet d’ailleurs de revenir le lendemain. Le chemin du retour se fera au milieu des arbres, sur des sentiers parfaitement aménagés. A noter que la boutique du site est parfaitement achalandée. Si vous avez le projet de ramener des souvenirs thématiques, c’est le moment.

La route vers Shédiac se déroule sans heurts, à l’exception d’une voiture en flammes dans un quartier résidentiel que nous devrons contourner un peu trop près à mon goût. Après un arrêt au restaurant à Shédiac pour un souper-concert impromptu durant lequel les filles transforment le restaurant en une piste de danse improvisée, nous rejoignons notre nouvelle demeure : une maisonnette au bord de l’océan.

Shédiac et Moncton

Quatre jours à la plage, ce sont les filles et mon amoureux qui avaient tranché. Les deux premières journées y ont donc été consacrées, les plages des environs offrant cette particularité d’avoir pied très longtemps. Des îlots de sable se forment au gré de la marée et donnent l’impression d’avoir atteint le bout du monde. L’eau y est, dit-on, parmi les plus chaudes de la côte.

Eaux chaudes du Nouveau Brunswick

Au matin du troisième jour sur place, il a fallu se rendre à l’évidence, la météo avait vu juste. Réveillés par et sous le déluge, nous avons pris la décision de nous rendre à Moncton en espérant que la ville nous permettrait quelques visites. Rappelés à l’ordre par le besoin de sieste de la plus petite, nous avons finalement repris la route jusqu’à la ville à majorité francophone de Dieppe où nous avons échoué sur un stationnement… pour une sieste collective bien méritée! La pluie ne faiblissant pas mais les enfants ayant retrouvé leur pleine énergie, nous avons eu la chance de tomber sur une salle de jeux intérieure plus que digne de mention : Hop! Skip! Jump!, une enseigne présente au NB et en Nouvelle-Ecosse. L’espace est parfaitement pensé, avec une partie réservée aux plus petits vraiment riche en jeux et ateliers (dont une glissade réservée, ce qui n’est pas si courant!) et une partie pour les plus grands suffisamment sécuritaire pour laisser des plus petits s’y aventurer.

Coucher de soleil Nouveau Brunswick

D’autres activités étaient prévues, telle que la place Resurgo et les marchés du samedi matin à Moncton et à Dieppe mais nous avons préféré profiter de la plage et se relaxer. Un minimum pour des vacances non? Le lendemain matin, avant de repartir, nous avons fait un détour par l’Ecomusée dédié au homard dont les explications très précises et la rencontre avec le homard bleu a fait passer l’envie à mes amoureux des produits de la mer d’en déguster pendant les jours qui ont suivi!

Parc National de Kouchibouguac

Pas de surprise pour la location : nous avons eu le coup de coeur pour L’Ancrage, cette même place testée par Julie et les BestJobers. Ils n’avaient déjà plus de chambres disponibles pour nous, mais nous ont proposé un cottage qui était juste parfait pour nous quatre. Depuis le lit de la chambre je voyais le canapé du salon, la cuisine était grande et parfaitement équipée, les enfants pouvaient jouer sans fin dans l’immense espace herbeux devant les cottages, et je me souviens m’être dit que je pourrais probablement rester là pour l’éternité.

Dès la première soirée, nous avons traversé les longs ponts suspendus du Parc National de Kouchibouguac pour rejoindre la plage Kelly, la plus connue du parc, où les eaux sont chaudes (pour le lieu). Le lendemain, point de répit pour les braves! Mon amoureux est parti à la fraîche essayer le « fatbike », ce vélo à grosses roues roi des sentiers. Une heure et demi de plaisir au milieu de la forêt, à passer dans des sentiers étroits et des passerelles au-dessus de l’eau, croisant les doigts pour ne pas croiser d’ours!

Dès son retour, nous avons repris le chemin du parc pour tester la balade familiale proche de la plage des Callenders. Un trente minutes à grands pas au milieu des moustiques, suffisantes pour tester le parc sans finir piquer de la tête aux pieds! Puis direction la plage des Callenders, au bord de la lagune, où la faible profondeur de l’eau a permis de nombreux jeux!

Parc National de Kouchibouguac

Une nuit et c’était déjà la fin du voyage. Nous avons repris la route d’Edmunston, puis celle de Saint-Bruno, le lendemain matin. Sur la route, un arrêt parfait à Beaumont, proche de Lévis, où des tables de pique-nique côtoient des jeux pour enfants de toute sorte. De quoi se défouler sur le retour d’un long voyage en voiture…

-Lexie Swing-

Crédit photos : Lexie Swing