Vacances : et si on restait, cette année ?

Je n’ai rien publié la semaine passée. Je pourrais faire semblant que si, que ce n’est pas moi, c’est vous. Sûrement que vous n’avez pas regardé, voilà tout. Mais je préfère vous dire la vérité : la semaine dernière était celle de la préparation des vacances, entre maillots de bains à retrouver, vêtements d’été à trier, masques et tubas à acheter. La semaine écoulée était celle qui annonçait la suivante, celle de la relâche, vacances scolaires uniques et méritées. Mais pas les miennes.

Voyez-vous, les maillots ont trouvé leur usage et la crème de solaire s’amenuise à mesure que les jours passent. Mais au dessus de ma tête, le ciel est gris et le blouson de printemps que j’ai déjà ressorti peine à faire barrage au froid. C’est que, mes enfants et moi marchons sous des ciels différents et si j’en crois leurs manches courtes et leurs mines réjouies, il fait plus chaud où elles sont.

Cette année est particulière. Pour des raisons de a) travaux, b) renouvellement de prêts divers, c) budget flanchant – aucune mention inutile – nous avons décidé de limiter nos voyages. Exit l’avion (la planète nous remercie) et place aux petits voyages, ceux qui sont accessibles en auto et en gardant ses reins. À l’exception de celui-ci donc, un présent très spécial de leurs grands-parents qui ont permis à mes filles de s’envoler ailleurs, au milieu des aras. On s’en reparlera.

Ca ne veut pas dire que l’on ne prévoit pas voyager plus tard. Plus j’observe le monde et plus je suis avide d’en découvrir le moindre recoin. Je fais des listes et je corne des pages en mettant à jour ma bucket list. Mais partir en voyage coûte cher en temps et en argent, surtout lorsque tu es un immigrant. Il y a quelques semaines, une amie de ma fille s’extasiait du nombre de fois où elle avait pris l’avion. “Oui mais c’est toujours pour aller au même endroit” s’est-elle plainte. Et avec raison : tous les 18 mois, tel un pèlerinage, nous prenons le chemin de la terre qui nous a vu grandir. Force est de constater qu’il est difficile de cumuler retours aux pays et découvertes.

Il y a quelque temps, j’ai lu un article français – si quelqu’un le retrouve, je suis preneuse – qui relatait comment les vacances d’hiver ne sont désormais réservées qu’à une poignée de personnes. Un très faible pourcentage de Français profiterait des vacances d’hiver pour partir. Sur l’ensemble des vacances annuelles, le chiffre n’était qu’à peine plus glorieux, les voyages semblant désormais réservés à des privilégiés.

Doit-on pour autant cesser de voyager, se demandait l’auteur, répondant du même fait que non. Non, nous ne devons pas rester au cœur de nos régions, indifférents au monde qui nous entoure. Nous devons découvrir, pour nous confronter, pour apprendre ce qui existe en dehors de nous. Et si la vie rend difficile les voyages, alors nous devons les repenser, voyager moins mais mieux. Nul besoin d’aller loin pour se sentir ailleurs.

À notre échelle, les voyages seront donc moindres cette année, mais probablement tout aussi jolis. Quelques jours à New York (par la grâce des points cumulés sur notre carte Visa), quelques jours en camping (avec une tente en dur, toilettes incluses, on commence doucement). Pour le reste, on se laisse porter.

Et vous ? Quelles aventures vous réserve 2024 ?

-Lexie Swing-

Photo : Mummy Swing :)

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