Les films sont comme les livres, faire la queue durant des heures pour les voir le Day « D » de leur sortie ne m’a jamais attiré. Je me dis qu’il devrait en rester pour les autres les jours d’après aussi… Et en plus confortable même! Hier, il y avait 30 personnes devant Frankenweenie de Tim Burton, et 100 places laissées vides. De quoi étendre les jambes sur les sièges du devant et s’empiffrer de tous les bonbons qui n’étaient pas en rupture de stock à la machine du cinéma.
Frankenweenie est un véritable film d’animation pour adultes. Sombre, en noir et blanc, avec des références très présentes aux films d’horreur et d’épouvante. Mais surtout, il met en scène un souvenir, réel pour certains, seulement désiré pour d’autres, partagé en tout cas par beaucoup de spectateurs: l’amitié intense d’un enfant et de son chien. Sparky le chien, qui ressemble, disons, à un bull-terrier, est terriblement attachant. Tim Burton l’a rendu doux, calin mais aussi obéissant et joueur. Il va chercher la balle sans fin, mime avec un redoutable sens de la scène les scénarios créés par son petit maître Victor pour les besoins de ses mini-films, et s’endort le soir sur le tapis au pied du lit du petit garçon. Curieusement, Sparky est encore plus attendrissant ensuite, lorsque Victor le ramène à la vie: sa queue mal recousue s’arrache lorsqu’il l’agite un peu trop fort, il fuit après avoir bu de l’eau et ne retrouve de l’énergie qu’après avoir été branché sur secteur. Mais il est toujours incroyablement attaché à son maître. Tout part ensuite à vau-l’eau lorsque les caramades de classe de Victor vole au petit garçon ses formules scientifiques pour redonner vie à leurs propres animaux de compagnie… dans des proportions quelque peu démesurées.
Tim Burton, qui avait imaginé ce scénario dès 1984, a utilisé la technique du stop-motion. Chacun des personnages a été créé et manipulé à la main. Pour une seconde du film, 24 photos sont prises et projetées les unes après les autres pour obtenir un mouvement. Frankenweenie est considéré comme autobiographique car Tim Burton voulait, d’une certaine manière, rendre hommage à la relation que lui-même avait eu enfant avec son chien. Le cimetière qui domine la ville est un élément habituel des films d’épouvante. L’originalité réside dans le fait qu’il s’agit ici d’un cimetière d’animaux. Sur les tombes, ce n’est plus Mark Untel ou Jane Chouette mais plutôt Shelley, Hercule, Kitty et autre Colosse que l’on peut lire. Pour l’anecdote, les gens qui travaillaient sur le film d’animation auraient tous demandé à leurs proches les noms de leurs animaux de compagnie. Un joli clin d’oeil.
-Lexie Swing-
Houla ça me donne très envie de le voir !!!