Porter la vie

Grossesse./ Photo J.K. Califf

Grossesse./ Photo J.K. Califf

Il y a celles qui ne sentent rien. Pas une douleur, pas une nausée, pas une intuition, et qui découvrent, hébétées, le petit plus sur le test tout trempé. Et puis celles qui psychotent, qui savent, qui se sentent enceintes, parce que c’est animal, c’est intuitif, c’est instinctif, mais qui seront tout aussi émerveillées une fois le test réalisé.

Il y a celles qui auront tout : les vertiges, les nausées, les vomissements, les fringales, les douleurs diverses. Et celles qui regarderont passer le train du premier trimestre avec parfois la sensation d’avoir oublié de monter dedans.

Il y a celles qui se réjouiront de voir leur ventre pousser, celles qui trépigneront parce qu’on ne le voit pas assez, et puis les autres : celles qui se languissent de retrouver leur 36 et leur tailleur JPG.

Il y a celles qui sentiront leur bébé dès la fin du premier trimestre, d’autres qui devront attendre le milieu du deuxième. Celles qui sentiront des bulles et des effleurements, et d’autres qui connaîtront d’office les coups à répétition.

Il y a celles qui partageront tout avec le papa, avec le conjoint, avec l’autre mère. Et celles pour qui « c’est avant tout une histoire de femmes ».

Il y a celles qui découvriront, horrifiées, bouger une main, bouger un pied, se demandant parfois quel alien elles abritent et si ça va durer. Et celles qui tapoteront sur leur ventre à toute heure de la journée, pour attirer son attention, ou le réveiller.

Il y a celles qui le portent haut. Et celles qui le portent bas, alourdissant leurs pas.

Il y a celles qui arriveront à la fin, essoufflées, exagérément cambrées, portant un ventre démesuré. Et celles qui débarquent à la maternité, le bedon à peine gonflé.

Il y a celles qui auront des contractions tôt, qui seront parfois alitées dès les premiers mois. Et celles qui ne connaîtront les contractions qu’au moment d’en être délivrées.

Il y a mille façons de porter la vie mais une seule de la donner. Avec toujours, au bout, le même sentiment incontrôlable d’avoir créé quelque chose de magique, d’irréel, d’exceptionnel.

 

-Lexie Swing-

 

12 réflexions sur “Porter la vie

  1. J’ai la chance de faire partie de celles qui ont porté la vie sans aucune difficulté : pas de nausée, pas de gêne, pas de contraction, pas de problèmes médicaux, en pleine forme ! Mais je pense qu’il y a aussi mille façon de donner la vie ! Et qu’un jour tu nous en parlera aussi ;-)

    • Oui je l’ai vu chez mes amies! Moi pour le moment elles sont très similaires : peu de nausées, aucun autre signe extérieur au premier trimestre, et une sciatique dès le jour 1 quasiment. La différence majeure : j’ai hérité, pour cette grossesse-ci, d’une enoooorme poitrine ;)

  2. Tellement vrai!

    Alors moi, niveau intuition, nulle. Genre ça m’a pris plus d’un mois avant de réaliser que j’étais enceinte (circonstances atténuantes, on revenait de voyage donc je pensais les petits maux causés par la transition du 30C aux -40C canadiens, le premier test était négatif, etc.).

    J’ai pas du tout aimé la transformation de mon corps, je l’ai pas bien vécu. Ce qui est curieux parce que d »habitude, je suis assez relax avec mon corps, prendre et perdre du poids, me voir nue, etc. Mais là… non. Je voulais cet enfant, mais je me sentais comme un incubateur sur pattes. Moyen, très paradoxal et très culpabilisant.

    Le reste, en pleine forme! Yoga jusqu’à la toute fin, voyages aussi (même Londres à 7 mois de grossesse, ahem, le sac de voyage devant le ventre pour pas qu’on me fasse de réflexions…)

    Pour contrebalancer, mon accouchement reste un moment magique, j’ai adoré. Je suis bizarre :lol:

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