Accoucher à Pierre Boucher (Longueuil) (Québec ;))

Dans son berceau de plexi./ Photo DR Lexie Swing

Dans son berceau de plexi./ Photo DR Lexie Swing

J’ai lu à l’instant le papier de Sophie sur le côté technique de son accouchement à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Cela m’a rappelé que je n’avais toujours rien écrit. Non pas sur mon accouchement sur lequel j’ai abordé douze points déjà, euh non treize pardon, mais sur l’hôpital lui-même. J’ai cherché à plusieurs reprises des témoignages sur l’hôpital, histoire de savoir où je mettais les pieds. Je n’en ai pas trouvé beaucoup, alors je me lance.

Pour Miss Swing, l’accouchement avait eu lieu en France, à l’hôpital Ducuing de Toulouse. C’est peu dire que nous avions apprécié l’expérience. Un accouchement tout en douceur, des sage-femmes (et uniquement des sage-femmes) qui chuchotaient dans la nuit, un suivi sans pression. Bref : le bonheur.

On appréhendait un peu notre accouchement à Pierre Boucher. L’hôpital est grand, les chambres sont, pour la plupart, partagées, je ne l’avais pas visité, etc. J’avais entendu de nombreux commentaires sur la pression que mettait le personnel aux mères non-allaitantes, et même aux allaitantes, pas spécialement à Pierre-Boucher mais partout au Québec. Je suis partie accoucher comme on part au combat : décidée à en finir vite et à tenir tête à quiconque tenterait de coller la bouche de mon bébé à mon sein, fût-il plein de lait.

J’ai eu tort. Genre, vraiment tort. Se fourrer plus le doigt dans l’oeil que ça, impossible. Le personnel de PB a été au top.

Au bout de deux heures de contractions, j’ai appelé la salle d’accouchement. On m’a posé quelques questions et proposé de venir pour un contrôle. J’ai fait une pause dans la salle d’attente du hall et dans celle des échographies, rapport aux contractions toutes les 5 minutes. On m’a dirigée vers une salle de triage avec des lits séparés par des rideaux. Ils m’ont monitorée allongée pendant trente minutes. Beaucoup de femmes détestent ça je crois mais pour moi c’est resté supportable. A ce stade ils ont vérifié le col. Ouvert à 5 il me semble, je suis donc partie en salle de naissance. Elle était propre et récente, même s’il lui manquait les jolis dessins de celle de Ducuing (note aux maternités : c’est quand même choupinou des jolis dessins pour enfants dans des salles d’accouchement, je vous jure, ça apporte quelque chose). Je me suis affalée dans un fauteuil ultra confortable et j’ai demandé à voir l’anesthésiste. Genre, maintenant. On ne me l’a fait pas, il aurait pu être occupé ailleurs, je voulais entrer dans son planning le plus tôt possible. En fait, l’interne en charge de lui faire son rapport passait dans le couloir. Il a dit « vous la voulez pour quand », j’ai répondu « maintenant » et l’anesthésiste est entré comme par magie. Contrairement à la première fois, ce n’est pas une sage-femme mais mon amoureux qui me tenait pendant la péridurale, qu’on appelle d’ailleurs épidurale au Québec. Je l’ai faite assise et non couchée sur le côté (mon amie E. m’ayant prévenue que, sinon, ma mauvaise expérience du « j’ai une jambe de bois côté gauche » se reproduirait). Je n’ai rien senti de douloureux, il s’y est repris pour être sûr d’être bien au milieu, et il a piqué. L’infirmière m’a prévenue que je sentirais la prochaine contraction, puis une seconde un peu diminuée, presque rien sur la troisième, et ensuite rien, si tout marchait bien. Elle avait raison.

Ils ont vérifié toutes les heures la dilatation. A 16 heures elle était complète et la petite engagée. Le médecin était occupé avec une autre patiente, le coeur de la petite mandarine était régulier, on m’a donc demandé de patienter. J’ai patienté une heure et demi, et j’ai trouvé le temps un peu long. Le médecin est arrivé, elle faisait partie de la team du centre de périnatalité qui m’avait suivi. L’infirmière a sorti un lot de bonnets tricotés à la main et nous en a fait choisir un. La doc a dit « vous pouvez y aller » et en deux poussées la petite a fait « pop » et lui est tombée dans les bras.

Ils l’ont pesée et mesurée à côté de nous, sans jamais sortir de la pièce. L’infirmière a demandé l’assistance du papa. Aucun pyjama n’était requis pour la salle d’accouchement – contrairement à la France – et pour cause : ils lui ont mis une couche et l’ont emmaillotée. C’était noté dans mon dossier que je voulais donner le biberon, ils lui en ont donc apporté un. Sans faire aucun commentaire.

Au bout de deux heures, on m’a descendue dans une chambre partagée. J’avais demandé la chambre seule mais je ne l’ai pas obtenue. J’étais côté fenêtre donc c’était très supportable. L’autre maman et moi étions séparées par un rideau. J’ai passé deux nuits sur place car j’ai accouché en fin d’après-midi. Mais en tout je ne suis restée que 36h. Au Québec, on reste généralement 48 heures pour un accouchement par voie basse pour un premier, et (à ce que j’ai entendu, je ne sais pas si c’est une règle) 36 heures pour un deuxième. La deuxième nuit j’étais seule dans la chambre partagée.

On nous a fait remplir un formulaire pour qu’on indique ce qu’on connaissait déjà (les biberons, le bain, le portage, le sommeil, etc). Une infirmière est venue nous expliquer, assez brièvement ceci dit, ce qu’on avait demandé à revoir. Les visites étaient régulières mais on nous a laissés tranquilles la majeure partie du temps. Le papa peut rester dormir et j’ai vu des lits pliants quelque part. Mr Swing est rentré dormir avec notre aînée pour qu’elle ne se sente pas trop perdue. Elle a pu venir voir la petite mandarine à 18h, heures des visites des frères et soeurs. Mes parents sont arrivés à 19h, heure de visite des amis et de la famille.

Lorsque nous désirions un biberon, nous sonnions et une infirmière en apportait un. Lorsqu’on lui rapportait, elle notait la quantité prise. Chaque fois que j’ai eu une question, l’équipe a cherché à y répondre, toujours en s’extasiant sur la bouille du bébé ou son prénom, ce qui est agréable vu le nombre de bébés qu’ils voient défiler toute la journée.

On m’a donné mon congé à 11 heures le deuxième matin, avec pour seule consigne d’installer le bébé dans le siège auto (cosy) et d’attendre qu’un membre du personnel vienne vérifier l’installation. Et ce fut tout! Le 22 août, nous prenions la route en sens inverse, avec un nouveau membre à bord :)

Et vous, comment c’était dans votre maternité? Bonne expérience? Mitigée?

-Lexie Swing-

11 réflexions sur “Accoucher à Pierre Boucher (Longueuil) (Québec ;))

  1. En Angleterre on reste rarement plus de 24 h, même après une césarienne. Je ne veux affoler personne, mais on n’a pas envie de rester plus longtemps! 12 heures après la césarienne, je faisais des cabrioles dan sale couloir pour qu’on nous laisse partir (et en me suis écroulée à la maison). il y a aussi une énorme pression du personnel, pour ne pas dire pire pour l’allaitement.

      • Non, c’était par choix avec le premier. Depuis le troisième de tout façon, je n’ai pas de montée de lait, je ne sais pas si mon corps a compris que je préférais le biberon! Même si je voulais allaiter, je ne pourrais plus, je n’ai rien à donner. Mais personne ne m’a posé la question bien sur.

  2. Sur l’accueil vers la fin de la nuit (j’ai vraiment attendu la toute dernière minute) et sur l’accouchement en lui-même, rien à dire. Les infirmières très pros, sympas, joyeuses et très amusées par le fait que le sexe du bébé était une surprise voulue.

    Juste après l’accouchement… moyen. Disons que moi je suis passée à la trappe. On m’a bien fait comprendre que le plus important, c’était Mark. Oui, certes, pas une raison pour 1) m’engueuler parce que j’étais aux toilettes et que Mark pleurait (scusez, j’ai accouché y’a deux heures, pas encore habituée aux pleurs de mon fils + complètement à l’Ouest à cause de la fatigue + toilettes, quoi) 2) me dire « don’t worry about it » d’un ton agacé quand j’ai demandé des détails sur mon épisio (je n’ai JAMAIS su de combien de cm ni rien, hallucinant, c’est mon corps, merde!).

    Bref, je suis sortie de l’hôpital 23 heures après y être rentrée. Avec le recul, je trouve ça dingue. Je n’avais pas dormi depuis deux jours (nuit des contractions, accouchement et nuit à l’hôpital) et Feng et moi n’avions aucun soutien.

    Désolée, je me relis et je vois que je m’épanche… mais j’ai très mal vécu la première année et avec le recul, je me dis qu’on n’a pas du tout été aidés par « le système » (terme à la con qui englobe… je ne sais pas, le système médical/para-médical/de soutien?)

    M’enfin… on est là et tout va bien :-)

  3. Ah ben tiens, je n’ai pas su non plus pour l’épisio. J’ai insisté et le medecin m’a dit « en fait on ne sait pas, on ne note pas, on ne fait pas les choses ainsi au Québec ». Elle m’a dit ça car je lui expliquais que pour B. J’avais eu 5 points. Elle pouvait seulement me dire que c’était « en interne ». 23h c’est court dis donc!

  4. Alors quand tu arrives dilater à 8 ou 9, les 30 minutes de monitoring, ça peut-être l’enfer! En tout cas, pour moi, c’est la pire partie de l’accouchement alors que j’ai tout fait sans péridurale! Pour le reste, tout a été positif aussi à Pierre-Boucher pour nous et mon chum a dormi la 1ere nuit les deux fois avec nous. On est resté 36h aussi aux deux mais c’est parce que j’ai accouché en soirée (19h et 21h30) donc ils préféraient me garder la 2e nuit aussi pour la 2e alors que j’aurais aimé partir personnellement.

  5. Après des mois de désertion, je réapparais dans la sphère et rattrape (non sans plaisir) le retard que j’ai pris sur la lecture de ton blog.
    Félicitations pour la naissance de ta petite mandarine !
    Et je suis contente de lire qu’accoucher au Québec a été une heureuse expérience.

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