Miss Swing se plaint, comme sans cesse. Elle est indécise, mais méticuleuse, parfois trop. Tempête est une tornade, sans peur, qui bouscule, dérange et pique des colères aussi soudaines que brèves.
Elles ont leurs défauts. Et leurs défauts sont bien souvent les nôtres. Il a fallu un peu de recul pour que je m’aperçoive que B. s’était mise à se plaindre lors de ma période un peu down. Alors que je répétais sans cesse « ça ne va pas » et que la complainte du « on est en retard », « rien n’est rangé », « j’en ai marre » reprenait en boucle chaque nouveau matin, ma jolie poupée d’alors 3 ans se faisait mon écho, s’agaçant d’une chaussette mal mise et faisant volontiers le bacon sur le parquet du salon parce que la botte n’était pas lacée comme elle l’aurait souhaité.
Elle est soucieuse du moindre détail, et indécise, comme son père l’est encore parfois. Quand elle reste le nez en l’air, et la vie en suspens, il se reconnaît dans ses rêveries, dans ses absences momentanées.
Nos défauts, ceux qui transparaissent dans le comportement de nos enfants, sont les plus durs à gérer. Ou pas. Peut être que certains trouvent ça facile, se disant « je comprends par ce que je suis pareil ». De notre côté, ça nous renvoie plutôt à nos propres faiblesses, à nos incohérences. Mon sens aigu du bordel ne devient vraiment réel que lorsque l’une des filles laisse un jouet dans un endroit incongru et file vers autre chose. Et rien ne m’agace autant que d’entendre Miss Swing se plaindre d’un bobo de 1 millimètre par 0,5 comme s’il s’agissait d’une blessure de guerre.
J’ai le goût de m’affaler sur le plancher et de me plaindre « cette migraine est insupportable » parce que j’ai mal au sourcil droit depuis un bon dix minutes.
Il faut savoir prendre soin de ses défauts…
-Lexie Swing-
Et tu verras que bizarrement, ce n’est pas forcément avec l’enfant qui te ressemble le plus que tu t’entends le mieux. Avec ma plus jeune (25 ans, quand même !), on dit parfois qu’on a un cerveau pour deux, mais c’est avec sa sœur ainée que les choses se disent le plus naturellement, qu’on pique des fous-rires phénoménaux, qu’on fait des blagues de garnemines. Et pourtant elle ressemble beaucoup à son père. C’est marrant les enfants, on en découvre pendant longtemps, tu verras.
Oui je le ressens déjà, on s’entend comme mieux en « croisé »