Et toi, tu manges quoi?

imageÇa fera dix ans cette année que Mr Swing et moi avons commencé à vivre ensemble. Notre frigo miniature était alors une vraie vitrine de ce que l’on trouvait au supermarché : jambon et saucisses Herta, cordons bleus Père Dodu, croque-monsieur sous vide, Paniers de Yoplait, Saint-Morêt et Babybel. Nous avions un bar toujours trop encombré pour y manger et finissions toujours par dîner devant la télé, sur le canapé. Et l’on fumait à la fin du repas.

Il s’est passé une vie en dix ans. Des rebondissements, des incertitudes. Mais parmi les choses qui ont le plus changé, il y a indubitablement notre façon de consommer et de manger. Quelques années plus tard, arrivés dans le Gers, notre frigo plus grand reflétait notre vie d’alors : plus de légumes, parfois achetés au marché, à ce vendeur qui faisait de l’agriculture raisonnée. Plus de recettes faites maison. Plus de repas emportés au bureau. Plus de cuisine, encore. Et quelque temps plus tard, plus de bio. Du moins pour bébé.

Lorsque Miss Swing est arrivée, nous avons fait le choix d’un lait bio. Du Hipp. Lors de la diversification, le bio s’est naturellement imposé. En petits pots ou fait maison, nous avons continué à la nourrir surtout avec des aliments biologiques. Allant même jusqu’à acheter pour elle seule quelques légumes bios, lorsque nous prenions les nôtres au rayon « normal », faute de moyens.

À Montréal, c’est également la première chose que nous avons cherché, un lait bio. Pour finalement l’abandonner car il n’était pas digeste. L’ivresse de la nouvelle vie et des nouveaux supermarchés nous ont fait perdre un peu ce cheminement. Arrivés avec le strict nécessaire, nous avions aussi laissé derrière nuit la plupart de nos précieux outils et ustensiles de cuisine accumulés au cours des années.

Qu’est-ce qui a changé ? L’arrivée d’un deuxième enfant? Notre niveau de vie? Depuis quelque temps, nos placards regorgent de produits biologiques, des légumes à la farine en passant par le sucre. Plus loin encore, l’intolérance de notre cadette aux protéines de lait de vache nous a progressivement conduit à diversifier notre régime alimentaire, lui intégrant du même coup un fort ratio de recettes végétariennes et même souvent veganes (PLV obligent).

Du croque-monsieur Herta au tempeh biologique, il y a dix ans et un pas de géant. Je me réentends me moquer gentiment de ma mère, qui privilégiait déjà le bio pour tout. Je lui disais « les légumes ok, mais la farine? Le beurre? Le sucre glace?? » Il faut dire que c’est tout un mode de vie qu’il faut réapprendre lorsqu’on se tourne vers d’autres produits … Reste que, mon raisonnement d’alors me surprend. Pourquoi trouvais-je que choisir des légumes bios était plus logique que du sucre?

Aucune idée. Mais je me souviens avoir pensé qu’elle voyait un peu le mal partout, les pesticides dans tout aliment. C’est pas mal ce que je pense à mon tour aujourd’hui. Enrichie d’informations, gavée d’images sensationnalistes, ébranlée par la souffrance animale et les révélations sordides, soucieuse d’offrir le plus sain à mes filles en ayant l’impression de ne faire jamais assez… Costco est devenu ma Mecque, avec ses paquets de produits biologiques taille colonie. Et si je me tournerais volontiers vers « le petit agriculteur du coin » j’avoue ne pas toujours m’y retrouver quant aux modes de culture…

Et même là, il reste difficile de bien choisir. On choisit un fruit dans l’étal estampillé biologique et l’on apprend par une enquête que tout ce qui est vendu n’est pas forcément bio. Alors on se met à traquer les certifications, pomme après pomme, citron après citron. On croit se nourrir d’un poisson moins pollué et la télé nous étale la vérité toute crue : le saumon bio est encore plus toxique que son cousin élevé normalement. Et au milieu de tout ça on garde en tête que la certification n’est pas la même d’un pays à l’autre…

Prochaine étape : le potager ! Il paraît que c’est enrichissant, pour les enfants. Espérons qu’elles aient la main un peu plus verte que moi (et qu’Eleven fasse la chasse aux écureuils curieux!).

Et vous? Avez vous changé quelque chose à votre façon de vous alimenter?

-Lexie Swing-

8 réflexions sur “Et toi, tu manges quoi?

  1. J’ai grandi à la campagne alors aucun cordon bleu n’a jamais franchi la porte de mon réfrigérateur! Même lorsque j’habitais Lyon!
    Aujourd’hui nous vivons à la campagne, nous achetons local (qui ne veut pas dire bio pour autant, on est d’accord) et nous faisons notre potager mais pas assez de temps pour vraiment ne manger que ça. En complément on achète des légumes bio!
    C’est pour mon homme que ça a été un grand changement dans son mode d’achat et de consommation et c’est tant mieux! ;)

  2. Moi je suis aprti du tout bio super strict de mon enfance a plus de produits conventionels et maintenant un melange de bio et de normal. Mais j’ai toujours aime cuisiner, meme dans ma petite chambre etudiante j’avais un cuit vapeur lol
    Et c’est vrai qu’ici c’est complique de trouver de la qualilte et de faire confiance…. Encore plus qu’en Europe je trouve

    • Vous mangiez déjà bio à l’époque? Je me suis souvent demandée à quel moment ce concept était apparu. J’ai lu un témoignage qui m’a fait pensé à ton histoire, une fille qui racontait comme sa mère gérait la nourriture de toute la famille de façon obsessionnelle

      • Oui malheureusement un parent avec un trouble alimentaire peut vraiment avoir des repercussions sur toute la famille :/ Et oui on etait au bio! Bon c’etait beaucoup plus dur a trouver, et il n’y avait qu’un ou 2 magazins en villes dans lesquels on pouvait acheter a manger….

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