Dans quelques jours, j’entrerai dans la cour des grands. Je serai un 5 ans et +, comme dirait ma fille. J’aurai, à mon actif, 5 ans d’immigration. 5 ans, une main toute entière. À mon échelle, c’est une poignée d’années. À celle de mon aînée, une existence entière.
Nous avons basculé, inexorablement, vers l’inertie du quotidien, l’habitude. Je ne questionne plus – pour autant que je l’ai jamais fait – je parcours, je vis, j’oscille dans cette continuité apaisée. Nous y avons nos repères, géographiques et sentimentaux. Nous avons vécu des premières fois, des deuxièmes, des dizaines et centaines. Nous avons déménagé à l’intérieur de ce même pays, de cette même province. Nous sommes passés de la ville à la banlieue, de un à deux enfants, d’un appartement à une maison avec jardin, d’un job à l’autre.
Et c’est peut-être ça qui marque un changement. Grandir à l’intérieur de son immigration, s’y installer, y faire son nid. Accepter une nouvelle réalité, et la transformer à son image. La faire sienne.
Nous aurions, probablement, fait tout cela. Nous aurions eu deux enfants, nous aurions acheté une maison, nous aurions évolué professionnellement, nous serions partis en vacances. Mais nous l’avons fait dans une autre dimension et à un autre niveau. Au sein de traditions et de paysages différents.
Nous avons construit le nid et sommes partis à l’aventure. Nous sommes désormais sereins. Les aventures elles-mêmes ont pris une autre mesure et s’inscrivent dans des frontières géographiques dont nous n’osions pas rêver. Nous planifions des voyages en Gaspésie, aux Iles-de-la-Madeleine, en Nouvelle-Écosse, en Colombie-Britannique… Nous revenons du Nouveau-Brunswick et avons passé plus d’une fois la frontière avec les États-Unis. Nous avons été à de nombreuses reprises vers l’Ouest, visitant l’Ontario. Et nos souhaits nous amènent à Hawaï (qui se prononce Hawaiii), à Seattle ou San Francisco, en Amérique Latine. Sur ce même continent.
La vie est-elle si différente ici ? Non. Les pas que l’on fait sont les mêmes, seul le chemin est différent. Ici, il est sec en été, lumineux et enneigé en hiver. Il est ruisselant au printemps et se couvre de feuilles écarlates l’automne venu.
L’important, finalement, est d’y être bien. Que l’horizon soit lumineux et la route pas trop sinueuse. Depuis 5 ans, et pour longtemps, je suis ici, et j’y suis bien.
-Lexie Swing-
Mille souhaits pour que votre vie continue ainsi que vous le voulez- amicalement :)
Merci beaucoup :))
On te sent effectivement sereine et apaisée quant à ce choix de vie… C’est chouette que cette vie expatriée te convienne tellement. Moi les questions je n’arrête pas de m’en poser ;-) Bon expatriversaire alors !
Quelles questions te poses tu ?
Toutes celles qu’apparemment tu ne te poses pas / plus ;-) Je me questionne sur mon lieu de vie idéal, sur ce que je veux pour moi… Je n’ai pas encore trouvé cet endroit adéquat que tu sembles avoir trouvé au Canada, je me sens toujours entre deux départs pour le moment (mais je dois dire que j’aime bien ça…)
L’ile de Vancouver! Magique!! https://www.myatlas.com/valentinebourrat/canada Bises !
Je vais aller voir ça !
Que c’est bien écrit :)
Ah le Canada, je rêve de m’y installer pour de bon mais en attente de ma résidence permanente! J’aime tellement ce pays.
Je te souhaite qu’elle arrive rapidement maintenant :) tu t’installerais où?