Pensées de mai

Comment allez-vous ? Que vous a apporté ce mois de mai jusqu’ici ? Avant toute chose, je voudrais vous remercier pour tous les petits mots reçus après mon dernier article. Je vous sais désormais présents, même si vous ne partagez pas toujours vos points de vue avec moi, et ça me fait plaisir de savoir que vous êtes là, quelque part.

Il y a plusieurs choses qui me sont venues en tête cette semaine. A des moments inopportuns bien entendu, et j’ai donc perdu quelques sujets en route. Mais parmi eux voici ce qui m’a traversé l’esprit.

Brèves de course

Ça fait une vingtaine de mois que je cours. Si j’étais un bébé, je saurais marcher désormais. C’est dire si je suis une version évoluée de moi-même. Mon cheminement est en dents de scie : tantôt je file comme le vent et tantôt je me lamente au bout d’un kilomètre. J’ai quand même atteint il y a quelque temps une nouvelle étape, en terminant le 10 kilomètres de la Sun Run de Vancouver avec assez d’allant pour accélérer durant le dernier kilomètre.

Depuis, je me traîne. La chaleur qui a débarqué ces derniers jours à Montréal a raison de mon souffle, et la morosité qui plane sur ce printemps – à quelques égards – fait plier ma motivation. Une fois de plus, l’autre soir, je me suis retrouvée fatiguée au bout de deux kilomètres. Mon esprit bataillait contre mes jambes. Renoncer, et marcher ? Continuer mais à quel prix? Je songeais à mon application Strava qui enregistrait mon temps et à la distance envisagée qui réduisait à mesure que grandissait mon envie d’abandonner.

Il faisait soleil et l’air était doux. Tempête était à la danse et c’était un rare temps pour soi que je m’offrais. J’ai ralenti la cadence et coupé l’application. Et puis je me suis mise à marcher. J’ai pris la cote en direction du parc naturel qui borde notre ville. En chemin je me suis remise à courir. Et puis à marcher. Et lorsque j’ai atteint le sentier du parc, j’ai couru de nouveau. Je me suis arrêtée au bord du lac et j’ai observé le bal des outardes dans la sérénité du soir. Il n’y avait pas de montre à arrêter, pas de temps qui comptait. J’ai pris le chemin du retour et j’ai couru dans la pente. Ma queue de cheval rebondissait sous la pression de l’air et mes jambes étaient légères. J’ai longé le terrain de sport et balancé la tête au rythme des sifflements d’une arbitre et des encouragements de joueuses restées sur le banc.

Je suis revenue à la salle de danse. Je n’avais pas de temps, pas de course à partager. Mais l’espace d’un instant j’ai eu le monde sous mes pieds, bien ancrés. J’ai couru comme un enfant, pour le plaisir des pas qui rebondissent et du vent qui entraîne. Et ça m’a fait un bien fou.

La pause de midi

Parlons de spontanéité. La semaine dernière a été un peu éprouvante côté école. Des questions d’amitiés difficiles et de repas passés un peu trop seule. Vendredi est arrivé, portant en lui la promesse d’une journée ensoleillée. J’ai pris ma décision sur un coup de tête et j’ai écrit à l’école. Ce midi, mes filles seraient de sortie. A l’heure dite, nous les attendions. Sur le siège arrière, un pique-nique bien garni. Et dans le coffre, notre belle Poppy. On a embarqué notre petit monde vers un parc tout proche. Au menu, des sandwichs, des chips, des jeux et des courses folles avec la chienne.

Je me suis demandée quand, dans nos vies, nous nous autorisions vraiment à sortir du schéma établi, à déroger à l’horaire, à inventer un autre agenda, une nouvelle perspective.

Je me suis souvenue de chaque minute de ce moment. De la petite araignée, du soleil un peu chaud et du vent un peu froid. Du bruit des souliers dans le paillis. Du buisson dans lequel les filles s’étaient cachées. De Poppy à bout de souffle d’avoir trop couru. Des pierres sur lesquelles nous avons pique-niqué, faute d’avoir retrouvé la couverture. De la petite fille au chapeau oublié.

Et puis des tulipes

C’est anecdotique mais quand même. A l’automne dernier, j’ai acheté pour la première fois des bulbes de tulipes. J’aime bien les tulipes mais je n’aime pas tant les bouquets alors les voir pousser dans ma cour arrière me semblait une belle idée. Comme je n’aime pas trop le jardinage non plus, j’ai confié le sac à Tempête avec pour mission de planter les bulbes où bon lui semblait.

Depuis deux semaines, des tulipes fleurissent dans ma cour à des endroits impromptus et je trouve ça merveilleux. Je n’en attendais rien, j’ignorais où elles se trouvaient et je les découvre aujourd’hui avec le même plaisir que des fleurs sauvages qui auraient poussé à un endroit insolite.

Et je crois que c’est un peu ça, mes pensées du jour : s’autoriser de la spontanéité, déroger au cadre établi et trouver de quoi illuminer ses journées, une tulipe à la fois.

-Lexie Swing-

10 réflexions sur “Pensées de mai

  1. Spontanéité et trouver de quoi illuminer sa journée ma philosophie pour aujourd’hui et l’avenir.
    Amitiés difficiles à l’école ? Ici aussi pour mon ainée, on y travaille tous les jours en attendant l’été.

      • À la récréation c’est un peu la guerre des bandes avec les chefs qui décident qu’on a le droit d’entrer dans la fameuse bande, et il y a ceux mis de côté.
        Et chez toi ?

      • Ca y ressemble ! Deux filles qui disent à la mienne « aujourd’hui tu peux jouer avec nous » ou « tu as déjà utilisé ton temps pour cette semaine », et empêchent d’autres filles de jouer avec elle.

      • Ah oui en effet ! Ça y ressemble beaucoup même. Bon courage à ta fille.

  2. Bonjour Lexie, j’aime cette idée « une tulipe à la fois » et ce côté spontané que tu évoques avec beaucoup de tendresse. Oui parfois il faut se laisser surprendre et se faire plaisir spontanément!

  3. Ça me parle tellement.
    J’aime ça improviser, faire des activités exceptionnelles. J’aimerais le faire plus !
    Aller les récupérer un midi, ça serait l’extase pour eux :)

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