Cinquième semaine et ils sont encore 4! Personne n’a été éliminé! Les votes du public sont unanimes et nous sommes dus pour rester. Impossible de savoir combien de temps cela durera, c’est le jeu le plus long de l’histoire de la télé.
Humeur : top shape! On a trouvé une vitesse de croisière. Plus rien n’est en vue : ni la Terre de départ, ni le lieu d’arrivée. En pleine mer, nous profitons du voyage. La houle est forte par moment mais puisqu’il n’y a pas d’issue, nous apprenons à composer avec le moment. J’ai du mal à m’imaginer reprendre là, demain. Je ne suis plus sûre de comment je faisais avant et pas certaine de comment je vais faire après. J’ai enfin atteint l’état d’acceptation (avant la tempête bien sûr, celle où l’on m’annoncera que je suis coincée avec les mouflets jusqu’en septembre).
Organisation : peaufinée. Désormais, je fais avec les enfants le shift 8h30 – 10h et mon chum le 11h-12h30 (repas inclus). Entre les deux, elles font du sport et jouent. Un appel? On lance une comptine éducative (et un peu neuneu) type « Petit Ours Brun apprend à faire ses lacets ». L’après-midi, on a convaincu notre cadette que la sieste était bonne pour elle, elle fait donc semblant, dans l’espoir de pouvoir regarder « un petit dessin animé en fin de journée ». Je m’en occupe le temps d’un bricolage ou d’une recette, elles sortent avec leur père pour un match de basket ou un entrainement des chiens (occuper les enfants en les faisant s’occuper des chiens, c’est vraiment le concept gagnant-gagnant chez nous), et le soir, quand il fait beau, on enfourche les vélos.
Couple : à l’unisson.
Point d’orgue : on parle peu de l’effet que ce confinement a chez nos enfants. Ils n’ont pas d’autre choix que de subir – comme nous, mais avec encore moins de contrôle sur la situation – et il est clair que ça ne se passe pas au mieux chez tout le monde, si j’en crois les interventions sur certains groupes que je suis. La grande gagnante de ce confinement est sans conteste ma fille aînée. L’anxiété a été divisée par trois, sa gestion des émotions est excellente et elle trouve beaucoup d’apaisement à la présence de ses chiens en permanence autour d’elle. Elle s’occupe de la nourriture des animaux, met la table du petit déjeuner, fait ses devoirs sans rechigner, s’occupe de sa petite soeur et fait des kilomètres à vélo sans se plaindre. Elle fait aussi le pitre et rit à l’unisson avec la famille. Bref, ce n’est plus le même enfant!
À la télé : c’est la dèche! J’ai épuisé ma liste de films pour enfants hypersensibles. Des idées?
Sous mes yeux : Le discours, de Fabrice Caro
Vague à l’âme : comment va -t-on faire pour reprendre une vie normale après tout ça?
Point bonus : les gozlems que j’ai cuisinés hier soir et pour lesquels ma fille a dit « Maman fait les meilleurs du monde ». Elle n’a pas de point de comparaison bien entendu, mais j’aime l’idée que mes enfants pensent qu’il y a des choses que leur mère fait mieux que personne.
Les bonnes idées de la semaine : le site éducatif ortholud.com, qui regorge d’idées d’exercices et l’utilisation des Smart Games pour le cours de maths.
Partout, la vie semble être entrée dans une certaine routine. Les initiatives éclosent moins, pour laisser la place à une sorte de normalité temporaire. C’est à la fois dommage et rassurant.
En France, certains ont pris la décision de suivre le calendrier scolaire et ainsi de passer en mode « vacances ». Il n’y a pas de vacances prévues ici entre mars et l’été, et je ne me sens pas prête à laisser aller notre précieuse routine. Nos week-ends sont pour moi les plus déroutants, et me demandent déjà à chaque fois une sorte d’ajustement. Et vous, qu’avez-vous prévu sous votre toit?
-Lexie Swing-