
Si l’on se connaît ou se suit depuis longtemps, vous savez probablement que j’ai l’une de mes filles qui a atteint le grand âge de 12 ans. Oui, celle-là même que je portais dans mon ventre lorsque ce blogue a vu le jour. La petite noisette est devenue une fille à la crinière indomptable et aux jambes sans fin, qui a donc fait en septembre son entrée… au secondaire.
J’en avais parlé il y a deux ans – l’inscription au secondaire au Québec est bien différente de ce que nous avons connu nous, en tant que Français des années 80. Et je mets un warning ici : même si je dis « le secondaire au Québec », il est fort probable que mon expérience soit différente de familles vivant à Montréal par exemple, ou en Gaspésie. Nos choix sont aussi contraints par le territoire, entre autres. Mais reste qu’au Québec, c’est un système spécifique à la province, et donc singulier.
Mais reprenons. Nous vivons sur la Rive-Sud de Montréal et nos enfants sont allés à l’école publique de notre secteur. En 5e année, équivalent du CM2 en France, nous avons commencé nos recherches pour le secondaire. Pourquoi à ce moment-là ? Plusieurs raisons:
- L’école primaire va jusqu’à la 6e année, contrairement à la France où la 6e correspond à la première année du secondaire. Selon ce que m’expliquait un ami prof en France, cela n’est cependant pas illogique car même en France, la 6e fait partie du même cycle que le CM2, notamment.
- Lorsque l’on candidate pour entrer dans un secondaire, ce sont les notes de 5e année qui sont prises en compte pour les publics.
- Les écoles secondaires privées ont souvent des pré-inscriptions, voire des tests d’admission, dès la 5e année. C’est important d’en tenir compte car certaines écoles ne laissent pas de deuxième chance pour les familles qui auraient manqué les dates d’inscription en 5e année.
Pour ces raisons – et parce que toutes les familles concernées ne parlent que de ça à la rentrée scolaire – nous avons fait nos devoirs et regardé ce que le territoire de notre Centre de services scolaires nous offrait en termes de secondaires publics et privés. En septembre et début octobre, la plupart des écoles organisent des portes ouvertes pour permettre aux familles de découvrir les locaux et les programmes offerts. Sur notre territoire, nous avons deux types d’écoles principalement : des secondaires publics (les « polyvalentes ») qui offrent généralement un programme dit « régulier » (pour les enfants qui le souhaitent et dont c’est le secondaire de secteur) ainsi que trois concentrations (par exemple : musique, sports, anglais), et des secondaires privés (privés au Québec ne revêt généralement pas un lien avec la religion mais correspond à une école dont le fonctionnement financier repose en partie sur la contribution des familles, par exemple dans notre secteur, les familles paient entre 7000 et 10 000 dollars pour l’année, dépendamment des services et programmes) qui s’appuient sur un système similaire, avec des programmes enrichis et des sortes de concentrations.
Comment faire ses choix?
Pour nous qui avons grandi dans un tout autre système, l’accès au secondaire a été une vraie découverte en soi, et le Cegep (ce qui vient ensuite) est encore une autre game. C’est une étape assez anxiogène, probablement en raison de la nature même de notre génération de parents, qui met le bien-être de son enfant avant toute chose et craint donc de commettre une erreur en faisant un mauvais choix. L’un des premiers conseils qui m’a été donné était : « Laisse-la choisir ». Ce qui est un bon conseil, mais pas d’entrée de jeu selon moi, premièrement parce que l’enfant n’a pas la maturité nécessaire pour étudier l’ensemble des propositions dans leur globalité (c’est pour ça que nous sommes là, non?) et deuxièmement parce que si mon enfant tenait les cordons de ma bourse, elle aurait su que de son choix d’école dépendait notre capacité à payer (ou non) ses prochaines vacances. Donc en pratique, comment avons-nous décidé ?
- Nous avons regardé les propositions d’écoles sur leur site internet respectif, identifié les programmes qu’ils proposaient et vérifié la distance avec notre domicile.
- Nous avons planifié nos visites en privilégiant les écoles privées en 5e année (puisqu’il fallait ensuite faire les pré-inscriptions) et les écoles publiques en 6e année (sur notre secteur, c’est en septembre de la 6e année que l’on établit une liste des 3 écoles publiques que l’on vise).
- Nous avons fait les préinscriptions pour les privés visés et elle a passé les tests lorsque c’était nécessaire.
- En septembre de la 6e année, après avoir fait (ou refait) certaines visites, nous avons fait nos choix pour les publics en fonction des programmes qui l’intéressaient et, soyons honnêtes, du niveau et/ou de la réputation de l’école.
- En octobre de la 6e année, une fois que notre fille a su dans quel(s) privé(s) et quel(s) public(s) elle avait été admise, nous en avons rediscuté avec elle une dernière fois, et elle a fait son choix.
Cas pratique (lol)
J’aime bien quand les articles de journaux donnent des exemples alors je vais vous donner une situation type qui n’est pas celle de ma fille puisqu’à son âge, elle n’aime pas tant que je la prenne pour exemple (ce que je comprends et respecte) (et dont je me méfie étant donné que sa soeur cadette me saute à la gorge dès qu’elle entraperçoit son nom dans un message).
Prenons le cas de Jules, en 5e année à l’école publique de son secteur/quartier qui dépend du centre de services. Il a une bonne moyenne mais ses parents ne savent pas s’il sera capable de bien travailler de façon autonome. Par ailleurs, il aime beaucoup le hockey mais n’a pas le niveau (ni l’envie) pour s’intégrer dans un sport-études ou une concentration très sélective. C’est un faux cas fictif dans le sens où j’ai entendu une conversation quasi similaire chez ma coiffeuse. Les parents ont inventorié les possibilités, puis finalement éliminé les programmes trop exigeants scolairement. Ils se sont intéressés aux écoles publiques et privées qui proposaient des options hockey tout en ayant un bon niveau. Ils ont éliminé les programmes trop contingentés (le hockey est une option très demandée par chez nous et certaines écoles forment la future élite de ce sport) pour choisir finalement quelques possibilités qui recoupaient bon encadrement et hockey quelques heures par semaine. Après, il faut croiser les doigts et espérer que son enfant soit pris, ce qui peut dépendre d’un bon nombre de facteurs, incluant ses notes, si sa fratrie est déjà scolarisée au même endroit, etc.
Cette année, on recommence avec notre deuxième enfant. Et contrairement à ce qui se faisait « de notre temps », il n’est pas rare de choisir un endroit différent dépendamment des intérêts de chaque enfant et de son niveau scolaire. On est mieux équipé mais pas plus serein. Et oui, la peur de se tromper reste présente en toutes circonstances.
FAQ sur le secondaire au Québec
Est-ce qu’il y a des centres de services avec un fonctionnement différent?
Oui, certainement. À Montréal, par exemple, le secteur est différent et grâce au transport en commun, les élèves peuvent accéder à un plus grand nombre d’établissements. Ils ont aussi accès à des écoles que nous n’avons pas forcément dans notre secteur, comme le système Montessori. Si vous avez vécu une expérience différente de la mienne, n’hésitez pas à en faire mention et je rajouterais une partie témoignages à l’article (ou j’en ferai un nouvel article, j’adore les témoignages!).
Le transport en commun est-il assuré?
Oui, tant que l’école est dans le secteur du Centre de services, en tout cas pour les publics. Les privés semblent assurer un transport pour des villes spécifiques (et spécifiés dans les documents d’inscription). Une maman m’a également mentionné que son fils avait choisi une école hors secteur, qui l’avait redirigée vers un transporteur privé qui assurera le voyagement.
Quelles notes sont prises en compte pour l’admission au secondaire ?
Les écoles publiques secondaires de notre centre de services se sont concentrées sur le français (coeff 5), les maths (coeff 3), la GHEC (coeff 1) et les sciences (coeff 1). Les écoles privées demandaient le bulletin de 4e année et les notes de 5e année (nous avions fourni les deux premiers trimestres au moment où a eu lieu l’examen d’admission).
Est-ce que tous les programmes se valent pour le Cégep ?
Oui et non. C’est la question pour laquelle j’ai eu le plus de mal à trouver des réponses. Une maman confrontée cette année au Cégep me disait regretter que sa fille soit allée dans un programme plus difficile car, lors de la sélection, les Cégep ne regarderaient « que le nom et la moyenne de l’enfant » sans tenir compte de la difficulté de son programme ou de l’établissement duquel il provient. Cependant, certains programmes permettent une bonification des notes. C’est le cas des PEI, ou programme d’éducation intermédiaire du Baccalauréat international, avec lesquels l’enfant bénéficie d’une « bonification de 2 % sur l’ensemble du dossier scolaire de l’élève grâce à son diplôme d’éducation secondaire internationale (DÉSI) de la SÉBIQ ».
Et si je ne choisis rien ou que mon enfant n’est admis nulle part ?
Même si vous avez manqué les délais d’inscription, pas de panique. L’enfant sera automatiquement admis au programme régulier de son école publique de secteur.
Vous avez d’autres questions ? Envoyez-les moi et je tenterai d’y trouver la réponse.
-Lexie Swing-




































