La famille de Stéphanie, à Hong Kong

La famille du vendredi est de retour! Un vendredi sur deux, Lexie rencontre une famille, un couple, un voyageur en solo, des Français partis poursuivre leur vie loin de leurs contrées d’origine. Cette semaine, c’est Stéphanie, du blogue Nouvelles aventures à Hong Kong, qui s’invite dans la rubrique avec le quotidien de sa famille… à Hong Kong.

Hong-Kong./ Photo Herry Lawford

Hong-Kong./ Photo Herry Lawford

Quel est ton p’tit nom?

Stéphanie

De quel coin de France viens-tu?

De Champagne, mais c’est bien loin! Avant de quitter la France, j’étais en région parisienne.

Où es-tu parti(e) vivre ta vie?

A Hong Kong… pour le moment!

Mais surtout quand, comment et pourquoiiiii?

Pendant l’été 2007

En avion!! :-)

Monsieur a été muté à Hong Kong, on était dans les starting blocks depuis plusieurs années, prêts à repartir (nous avions passé 20 mois au Japon pour moi et 18 mois en Ukraine pour lui).

Qui as-tu emmené dans ta valise?

Déjà deux enfants, Maxime 4 ans et Lucie 2 ans à l’époque. Entre temps on a agrandi la famille avec Alexis né à HK en 2010.

Où travailles-tu, avec quels horaires, tu déjeunes sur place? Je veux tout savoir de ton job!

Alors là c’est compliqué! J’ai plusieurs casquettes :-) Je suis guide touristique à HK. Avec cette casquette, mes journées commencent à 8 heures et se terminent entre la mi journée et 17 heures. Selon les cas je déjeune ou pas avec mes clients. Le plus souvent c’est un restaurant de fruits de mer sur une île ou une paillote sur la plus belle plage de Hong Kong, un paradis perdu loin des buildings.

Je vends aussi des voitures, des Citroën avec des plaques rouges, les TT. Les expats connaissent souvent cette formule qui leur est dédiée : il s’agit d’une alternative à la location pour des longs séjours comme le retour estival en famille. Pour ce job, je travaille de la maison à des horaires très très variables et c’est fonction de la saison. En ce moment c’est plutôt la saison basse mais au printemps cela me prend mes journées et aussi mes soirées!! Le déjeuner est pris à la maison ou ailleurs puisque je garde une grande flexibilité, je suis ma propre chef! A moins que ce ne soit le client?! Parfois je cale aussi des visites entre deux grosses journées « voitures »…

En résumé, pas de journée type! Et j’ai deux autres projets en cours d’éclosion ;-)

Comment est la rue où tu vis?

Ma rue est pentue, accrochée à une colline et surplombe le champ de courses de Hong Kong. Pas vraiment de jolies petites maisons, mais plutôt des hautes tours plantées comme des allumettes le long de la route pour optimiser le m² le plus cher au monde! Un vrai paysage urbain, beaucoup de béton, mais en même temps de la verdure tout au tour, la jungle (serpents, araignées…) et entre les tours la mer avec le port qui est tout près.

Depuis cette rue et surtout depuis mon living (au 36ème!) on jouit d’une vue fantastique qui résume tout ce que HK peut offrir : effervescence urbaine et exotisme offert par la nature et la mer de Chine (vous avez compris: j’adore Hong Kong!!).

Où vas-tu manger lorsque tu n’as pas le temps (ou l’envie) de faire le repas?

Difficile de répondre… cela n’arrive pas souvent dans ce contexte là en fait. Mais pour me faire plaisir, il me suffit de descendre la colline et d’aller me régaler de Dim Sum (bouchées vapeur, spécialité locale) chez Din Tai Fung, une référence en la matière, à seulement 10 minutes de marche de chez moi!

Quel rythme ont tes enfants à l’école?

Les deux grands vont à l’école française donc le rythme est très similaire à celui des écoles en France (sans le sempiternel débat sur le nombre de jours par semaine!). Il y a école tous les jours du lundi au vendredi. Cela commence entre 8.30 et 9.00 le matin selon les sites (4 pour le moment) et se termine entre 15.30 et 16.00, sauf les mercredis et vendredis: entre 13.15 et 13.45 pour faciliter les activités extra-scolaires.

Côté vacances, il y a deux mois en été, et des coupures en cours d’année comme en France à peu près. Seule différence majeure: le nouvel an chinois. C’est une coupure obligatoire car de nombreuses entreprises sont fermées à cette période. Le problème c’est que cela tombe parfois 3 semaines après la reprise de janvier! En fonction de cette fête mobile, les vacances d’hiver et de printemps sont décalées…

Le petit dernier va à l’école anglaise, de 9.00 à 16.00 tous les jours. Les vacances sont similaires à celles de l’école française sauf en octobre ou elles sont toujours décalées…

Les 3 prennent le bus scolaire ce qui signifie qu’ils partent 15 à 30mn plus tôt que l’horaire de l’école et rentrent 15  à 30 minutes plus tard que la fin des cours.

Ils ont également pas mal d’activités extra scolaires: foot, tennis, cross country, caté, natation, athlétisme, théâtre…

Est-ce qu’il y a du bon fromage où tu vis? Et du bon vin?

Oui aucun souci. Deux raisons à cela: d’une part il y a beaucoup d’argent à Hong Kong donc on trouve tout ce que l’on veut mais il faut parfois mettre le prix (mais on n’est jamais trop sûr de quand et où trouver les choses car les approvisionnements sont assez irréguliers) et d’autre part il y a plus de 15000 Français à HK, un vrai marché qu’il serait dommage de négliger :-)

Tu pars où en vacances?

En été, c’est « l’obligation »: retour en France et beaucoup de kilomètres!

Mais le reste de l’année, on explore la zone: On a déjà bien rayonné en Asie, mais de nombreux pays méritent plus d’une visite! Les pays majeurs qui restent à visiter sont la Birmanie, le Laos et la Nouvelle-Zélande.

Pour info, on revient d’une semaine à Bali, notre second séjour (premier il y a 4 ans).

Et, last but not least, que fais-tu le vendredi?

Je travaille, un peu de vélo … ou une petite visite au musée …

Compte tenu de ce que j’ai raconté plus haut, le vendredi est une journée qui reste “imprévisible” du côté de mon emploi du temps: parfois je bosse à la maison, parfois je me promène! Mais les enfants finissant tôt j’essaye d’être disponible pour les emmener à leur cours de tennis à 17 heures, l’occasion pour moi de papoter avec d’autres mamans.

Si vous voulez raconter votre vie au bout du monde (oui la Suisse peut être aussi le bout du monde), contactez-moi à lexie.swing@gmail.com.

-Lexie Swing-

Immigration choisie

En arrivant à Montréal, je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas une seule immigration qui soit semblable à une autre. Entre ceux arrivés à la faveur d’un échange universitaire ou d’un contrat obtenu à distance, les PVTistes qui décident de rester via un permis jeunes pros et les immigrants qui, comme nous, ont commencé par dealer leur immigration avec le Canada avant de fouler le terrain pour de bon, il y a parfois de larges fossés.

Skyline./ Photo Maha

Skyline./ Photo Maha

Il y a aussi plein de « si on reste… » Comment ça « si »?, me demandais-je sans cesse au départ. Vous êtes là, vous avez tout quitté, tout reconstruit ici, et vous songez à repartir? Suivant le parcours initial, « rester ici » n’est pas toujours acquis. Une de mes collègues est venue pour ses études, elle est restée pour le travail et repartie pour la famille… avant de revenir, parce que leur vie ne pouvait s’inscrire, finalement, qu’ici. C’est aussi le cas d’une de mes amies, arrivée avec un permis de travail fermé et qui est repartie au bout de quelques années, parce qu’elle avait l’impression d’être toujours dans le temporaire ici. Après quelques mois passés en France, elle est revenue. Depuis elle s’est installée en couple et se construit une vie riche qui n’a rien de… temporaire! Elle m’a dit un jour que c’était comme si elle avait eu besoin de retourner en France pour se rendre compte à quel point elle voulait vivre et construire sa vie ici, au Canada. Pour moi, ça revient à mettre sa foi à l’épreuve.

Nous, ça relève plutôt du mariage. Le Canada et nous, ça aura pris deux ans de préparation. Deux ans pour être sûrs, deux ans pour s’interroger, deux ans pour soupeser, deux ans pour renoncer. On s’est passé la bague au doigt, on s’est dit oui, pour la vie. Dans la joie, comme dans la peine, dans la santé comme dans la maladie. On a fait la fête, on a consommé.

Là, c’est la lune de miel. Puisse-t-elle, comme dans tout mariage réussi, durer toute la vie.

-Lexie Swing-

On a testé pour vous le Children’s : l’hôpital de Montréal pour enfants

« Si tu as un problème, va au Children’s! » Children’s, ça sonnait comme une barre chocolatée ou un jeu d’aventure. Et quelle aventure! Miss Swing avait de la température depuis à peine plus de 24h lorsque l’on s’est décidé à rendre visite au Children’s. Loin de nous l’envie de faire perdre leur temps aux médecins et nous avions largement attendu les trois jours requis lors du dernier épisode de fièvre. Mais voilà, 24h avec une température de 39,5 résistante à tous les médicaments employés, ça nous rendait perplexes, pour ne pas dire inquiets!

Dimanche, 20h, on pousse la porte de l’hôpital pour enfants de Montréal. Première étape, dire « coucou, c’est nous » à l’accueil. On présente la carte soleil (c’est le petit nom de la carte d’assurance maladie québécoise) de Miss Swing et on part s’asseoir dans la salle d’attente. On vient à peine de s’étaler sur un banc avec nos manteaux/combinaisons/bonnets/sac à langer/sacs à mains qu’on nous appelle pour l’enregistrement. Nom, âge, pédigrée, raison de la visite, voilà la belle fichée et désormais affublée d’un bracelet nominatif décoré d’oursons et d’une carte en plastique rouge à son nom.

On se rassoit, en s’étalant de nouveau. On sort la vache, le mouton, Baba, Michael, tous les petits personnages qui se sont invités dans notre quotidien… Et on remballe tout 5 minutes plus tard, direction le triage. Le triage c’est l’endroit où tout se décide. C’est là où une infirmière ausculte ton gnome tout nu pour savoir à quel point son cas est grave. C’est là où l’on aurait peut-être du prétendre que Miss Swing avait menacé de faire une grève de petits pots haricots verts si elle ne voyait pas un médecin là, tout de suite, maintenant. C’est là où l’infimière a dit « She has tears » et qu’on s’est précipité pour étouffer notre progéniture de baisers croyant qu’on nous reprochait de nous tenir trop loin alors qu’elle mentionnait juste à sa collègue que puisqu’elle avait des « tears » son cas n’était pas trop grave (pas de larmes = déshydratation probable du bébé = urgence). Elle avait 39,8, ils lui ont collé une double dose d’advil en attendant la suite.

Le petit Enni./ Photo jarkko Laine

Le petit Enni./ Photo Jarkko Laine

Il y a 5 catégories, du « par-ici-s’il-vous-plaît-le-docteur-vous-attend » à « on-se-revoit-demain-matin ». Pour chaque catégorie un temps d’attente est annoncé. A vue de nez, on devait être catégorie 4, la « vous-auriez-bien-pu-ne-pas-venir-mais-comme-vous-avez un-bébé-de-moins-d’un-an-on-va-quand-même-lui-coller-un-stéthoscope ».  On a attendu 2h00 de plus. Deux heures durant lequelles Miss Swing a souri à chaque enfant qui la regardait, assise droite comme un i sur une de mes jambes, avec à la main son éternelle vache Little People.

A un moment on a entendu son nom, alors on s’est précipité avec notre barda susmentionné. Mais une fois devant le médecin on nous a assuré que non non non elle n’avait pas été appelée. Avec son prénom peu commun et son nom à rallonge, on avait pourtant peu de chance de confondre. Il y avait sûrement une Miss Twing à l’hôpital ce soir là.

Et puis ça a été notre tour… Une étudiante en médecine nous a dit « do you speak french or english ». J’ai répondu « french », elle m’a aussitôt demandé « do you understand english? » Heureusement cough, lungs, fever, on connaissait. On a bloqué à la question « par quel endroit avez-vous pris la température? » J’avais un mot en tête, mais il ne seyait guère à la situation et à ma princesse joufflue. Alors j’ai désigné l’endroit. « Back », elle m’a dit.

Pour eux, ce n’était qu’un virus, une angine, un rhume, une mini-grippe peut-être, mais quelque chose de viral, qui allait traîner ses guêtres dans le petit corps chaud de Miss Swing quelques jours encore. Pour être bien sûr, on a passé en revue les maladies qui nous venaient à l’esprit, juste pour voir si l’interne n’allait pas s’exclamer « oh mais oui bien sûr, vous avez raison, c’est peut être ça! ». Le médecin qu’on a vu (à peine entré, immédiatement ressorti) a validé la théorie de l’étudiante et nous a laissés partir.

La fièvre est tombée le lendemain.

En résumé l’hôpital pour enfants, c’était plutôt pas mal. On sentait qu’en cas d’urgence, on nous aurait pris de suite. L’enregistrement était rapide, ainsi que le triage. Il y avait des dessins animés projetés sur des télés, et quelques livres dans une bibliothèque. Miss Swing avait un très joli bracelet à nounours qui l’a fascinée un certain temps. Le debrief en anglais nous a bien plu (l’interne était très sympa, au demeurant) mais je doute que tous les francophones se satisfassent de cette solution.

Est-ce qu’on aurait pu éviter d’aller aux urgences? Certainement, parce que dix cas comme le nôtre et c’est l’engorgement. Mais on est parents, de jeunes parents, des parents « de premier ». Comment savoir quelle tolérance votre enfant a aux médicaments? Quelle température est pour lui commune? 39 degrés, Miss Swing les avait déjà frisés quand les incisives du haut sont apparues. Moi, sa mère, si j’ai 39 degrés, vous pouvez appeler les urgences, c’est que je suis en train de passer l’arme à gauche. Bref, je ne suis pas de ceux qui font le pied de grue devant les urgences au moindre soupir un peu rauque (je préfère la clinique sans RDV, il y a le wifi), mais je suis parent et parfois je doute. Comme vous.

-Lexie Swing-

Mon beau sapin… canadien!

Il brillr de mille feux./ Photo DR Lexie Swing

Il brille de mille feux./ Photo DR Lexie Swing

A deux semaines des vacances et de notre premier Noël canadien, à deux semaines du tout premier Noël de Miss Swing (ça se fête!), il était temps de dénicher un joli sapin. Après être allés faire un tour au Provigo au coin de notre rue, et avoir marchandé avec un Canado-croate incompréhensible emmitouflé jusqu’aux yeux à la porte de son estafette garée devant un supermarché, nous avons pris la direction du Canadian Tire.

25$ pour un joli sapin un peu plus grand que moi (je suis plus Mila Kunis que Gisele Bündchen quand même), le prix semblait convenable. En plus, il rentrait dans la voiture. On a pas eu le choix pris un Baumier, un sapin aux épines quelque peu suicidaires qui sent vraiment bon. Le vrai investissement pour nous a été le pied, joliment appelé Santa Solution… 45$ la bête (on aurait été en PVT, on se serait contenté de planches de bois clouées, mais là, en RP, on voit sur le long terme, le solide, le garanti à vie). Il est magique (à ce prix il peut). Le sapin tient fièrement, dans la position que l’on souhaite (inutile de le tourner de trois quart pour qu’il «ait l’air» droit), et on peut même mettre de l’eau dans le pied pour que le sapin – mort pourtant – vive plus longtemps (s’il se met à marcher les branches tendues devant lui, je vais flipper c’est sûr).

Quant aux décos… nous avions lu partout que La Mecque de la déco pas cher se situait, bien entendu, à Dollorama. Outre les parents désagréables, les mômes dopés au sucre bon marché et les rayons surchargés… les décos ne sont pas toujours du meilleur goût. Le top : les guirlandes simples, de couleur unie, et les objets à suspendre du type Candy Stick. Pour le reste, deux adresses sympas (à vous de partager les vôtres dans les commentaires) : Ikea, ses petits traîneaux rouges et ses noeuds en argent; et Canadian Tire, surtout pour les guirlandes lumineuses, indoor et outdoor, qui donnent vraiment un petit quelque chose de plus au sapin…

Et vous, le sapin est terminé, ça y’est?

-Lexie Swing-

La famille du vendredi : Pomdepin dans l’Essex (Angleterre)

Un vendredi sur deux, Lexie rencontre une famille, un couple, un voyageur en solo, des Français partis poursuivre leur vie loin de leurs contrées d’origine. Cette semaine, c’est Pomdepin, du blogue Pomdepin in Wonderland, qui s’invite dans la rubrique avec le quotidien de sa famille dans l’Essex, en Angleterre.

La famille de Pomdepin... vue par Pomdepin!

La famille de Pomdepin… vue par Pomdepin!

Quel est ton p’tit nom?

Ben, forcément, je te donne mon pseudo: Pomdepin

De quel coin de France viens-tu?

De Mont de Marsan, dans les Landes. C’est paumé, mais depuis que j’ai commencé à blogger, j’ai rencontré plein de Landaises aux quatre coins du monde. Il n’y a pas que le foie gras qui soit un super produit d’exportation, les Landaises aussi!

Où es-tu parti(e) vivre ta vie?

En ce moment, c’est l’Angleterre. Avant il y a eu l’Irlande, pendant 10 ans. Et encore avant, le Mexique, toute seule comme une grande fille, pendant un an. Je suis juste rentrée en France quelques mois, le temps de rencontrer Marichéri.

Mais surtout quand, comment et pourquoiiiii?

On est parti à Dublin pour le boulot tous les deux, on travaillait dans la même boîte. On n’a pas eu le choix, c’était ça ou le chômage, notre boîte se délocalisant. Mais on avait tous les deux l’intention de partir… Au moins, on n’a pas eu à trouver du boulot! On est arrivé à Dublin un 1er octobre, sous des trombes d’eau, et la pluie s’est arrêtée au mois de mai suivant…

Qui as-tu emmené dans ta valise?

En Irlande, j’ai emmené Marichéri ( on n’était pas encore marié, euh…copainchéri? Ça sonne mal, non?). Quand on est parti en Angleterre, on a embarqué nos trois petits Irlandais, ils avaient 7 ans, 3 ans et …5 mois pour la plus jeune. Ça a été assez sportif. Et comme on est pour l’harmonie entre les peuples, la paix dans le monde et toutes ces sortes de choses, on a fait deux petits Anglais, pour compléter la famille. C’est sympa pendant le Tournoi des Six Nations, ça met une bonne ambiance!

Où travailles-tu, avec quels horaires, tu déjeunes sur place? Je veux tout savoir de ton job!

Je travaille à domicile, c’est pratique! Sauf quelques cours et réunions.  Donc je n’hésite pas à traverser toute la maison pour aller déjeuner dans la cuisine! Sérieusement, je suis responsable d’une école du samedi pour francophones, je gère le plus possible à la maison,  et j’y enseigne aussi pour le plaisir.

Avant bébé 5, j’enseignais aux petits Anglais en primaire. J’espère reprendre un jour, mais c’est sympa de s’occuper de petits bilingues. Entre la comptabilité, les réunions à l’ambassade, les problèmes administratifs, les parents d’élèves français, donc râleurs, les problèmes de personnel (…euh français eux aussi, je regrette mes collègues anglais, et le temps ou je n’étais pas responsable du planning!), ça fait du boulot. Je suis self-employed, donc je m’organise comme je veux.

Comment est la rue où tu vis?

On vit dans un cul-de-sac (en anglais dans le texte!), c’est sympa, les enfants peuvent faire du vélo tranquilles dehors. On connaît tous les voisins, et on fête Hallowe’en ensemble. On a fait un pique-nique pour le Jubilé de la reine, dans la rue, avec Union Jack partout. Ça me touche toujours que nos voisins anglais nous invitent à participer à tout ça, on se sent vraiment intégrés.

Où vas-tu manger lorsque tu n’as pas le temps (ou l’envie) de faire le repas?

Au Company Shed! On est près de la mer, et il y a une île à moins de 200 mètres de la côte à marée basse,  Mersea Island. On y accède par une jetée, il ne faut pas se planter avec les horaires de la marée, sinon on reste coincé. Sur le port, il y a plein de cabanes de pêcheurs transformées en cantines. Le meilleur est le Company Shed. Tu dois amener ton pain, ta boisson et tu manges avec les doigts, mais pour £10, tu as du crabe, des crevettes, des huîtres toutes fraîches, et du saumon tout juste pêché.

Quel rythme ont tes enfants à l’école?

En primaire, ils font 9h à 3h du lundi au vendredi. En Secondary School, c’est 9h à 3h30. J’aime bien le rythme, c’est parfait pour eux. Mais, ce n’est pas pratique pour les parents. Du coup beaucoup de mamans ne travaillent pas, ou sont à mi-temps, ou self-employed comme moi.

Est-ce qu’il y a du bon fromage où tu vis? Et du bon vin?

Le cheddar m’a toujours fait penser à du savon…par contre le stilton est délicieux. C’est une sorte de fromage bleu. Pour le vin, les locaux ne doutent de rien. Il y a de la vigne sur l’île de Mersea, en plus des huîtres, ils essaient de te refiler leur infâme breuvage…c’est assez mauvais, et je reste polie!

Tu pars où en vacances?

On fait la transhumance vers la France tous les ans, mais on essaie aussi de prendre du temps pour visiter le Royaume-Uni. Et une fois par an, on laisse la tribu aux grands-parents, et on part à deux dans un endroit sympa et romantique…(et oui, ça nous a déjà rapporté deux enfants sur les 5, mais bon…)

Et, last but not least, que fais-tu le vendredi?

Je bosse! On a une réunion de travail hebdomadaire pour l’école le matin, et l’après midi, il faut que je prépare les cours du lendemain, en catastrophe. C’est le problème de travailler en indépendante, je procrastine toute la semaine, et arrivée au vendredi, c’est la panique!

-Lexie Swing-

La famille du vendredi : Isabelle dans le Kansas (USA)

Un vendredi sur deux, Lexie rencontre une famille, un couple, un voyageur en solo, des Français partis poursuivre leur vie loin de leurs contrées d’origine. Cette semaine, c’est Isabelle, du blogue Fromside2side qui s’invite dans la rubrique avec le quotidien de sa famille à Kansas City, aux Etats-Unis.

La famille d'Isabelle./

La famille d’Isabelle./

Quel est ton p’tit nom?

 Isabelle ou Isa …

De quel coin de France viens-tu?

Très compliqué : je suis née à Versailles d’une mère à moitié de Marseille et du Nord, mais née à Casablanca et d’un père, à moitié de Marseille et à moitié Alsacien … Après d’où je suis, je n’en sais rien puisqu’à 11 ans je décollais de la région parisienne pour venir coloniser le quart sud est … Donc je me sens plus de là .. Lyon, Grenoble …

Où es-tu parti(e) vivre ta vie?

Je suis depuis deux ans à Shawnee dans le Kansas aux US, non loin de la très belle ville de Kansas City … et je viens de fêter mes 5 ans de vie aux US ! Nous étions arrivés le 1er novembre 2008 dans la Baie de San Francisco.

Mais surtout quand, comment et pourquoiiiii?

Depuis fin 2008 donc, et là pour encore … je ne sais pas vraiment ! On veut rester au moins jusqu’à ce que ma deuxième finisse la High School pour ne pas interrompre sa scolarité. On est venu grâce à la boîte de mon mari (dans la high tech) qui nous a envoyés dans la Silicon Valley. Ensuite, il a été embauché à Kansas City.

Qui as-tu emmené dans ta valise?

Mon mari et mes 4 enfants.

Où travailles-tu, avec quels horaires, tu déjeunes sur place? Je veux tout savoir de ton job!

Je travaille chez moi, j’essaye d’être une auto-entrepreneuse … je monte un site web de conseils d’automédication aux US, pour les voyageurs mais aussi les expats.

Comment est la rue où tu vis?

Ma rue, on dit qu’elle ressemble à celle de Desperate Housewives ! C’est possible en effet: ce sont des maisons alignées avec des beaux front yards ….

Où vas-tu manger lorsque tu n’as pas le temps (ou l’envie) de faire le repas?

J’avale une salade chez Panera Bread : un fast food américain super bon!

Quel rythme ont tes enfants à l’école?

Les deux grandes commencent à 7h40 et finissent à 2h40, mais ont souvent des activités avant et après l’école dans l’école. La moyenne prend le bus à 7h39 pour commencer à 8h10. Elle finit à 3h10 et revient avec son bus. Mon 4ème, lui, va dans une petite école privée de 8h15 à 3h …

Est-ce qu’il y a du bon fromage où tu vis? Et du bon vin?

On trouve du comté chez Costco, du camembert et du bleu … et le fromage Amish n’est pas trop mauvais.

Tu pars où en vacances?

Aux Etats-Unis : mes dernières vacances étaient à Moab dans l’Utah. On a aussi fait la Nouvelle-Orléans et Quebec en mars …

Et, last but not least, que fais-tu le vendredi?

Je travaille, un peu de vélo … ou une petite visite au musée !

-Lexie Swing-

La famille du vendredi – Marianne au Brésil

Un vendredi sur deux, Lexie rencontre une famille, un couple, un voyageur en solo, des Français partis poursuivre leur vie loin de leurs contrées d’origine. Cette semaine, c’est Marianne, du blogue Mamagalo qui inaugure la rubrique avec le quotidien de sa famille à Curibita, au Brésil.

Quel est ton p’tit nom? Marianne, mais sur mon blog c’est Mamagalo.

De quel coin de France viens-tu? Toulouse! La ville rose, la ville de Nougaro, de la saucisse et de la violette!

Où es-tu partie vivre ta vie? Au Brésil. A Curitiba, la ville la plus européenne du Brésil.

Mais surtout quand, comment et pourquoiiiii? Mon mari et moi sommes profs, nous avions donc un grand choix d’écoles françaises dans le monde. Le Brésil nous faisait envie : c’est un continent à lui tout seul. Il est immense et très varié. Et puis, on avait dans un coin de la tête, des musiques de samba, des paillettes, des bikinis et des tongs… Mais le Brésil, ce n’est pas que ça. On est partis il y a un peu plus de 2 ans et il ne nous reste que cette année encore. Nous avions très envie de partir depuis longtemps, guidés par notre goût des voyages et surtout des découvertes de nouvelles cultures et de gens qui vivent autrement. Nous voulions faire voir à nos enfants comme la vie peut être riche ailleurs, aussi.

Qui as-tu emmené dans ta valise? Mes 3 hommes : mon chéri et mes enfants de 6 et 9 ans.

Où travailles-tu, avec quels horaires, tu déjeunes sur place? Je veux tout savoir de ton job! Je travaille dans une petite école française, située au sein d’une grande école brésilienne. Je commence à 8h25 et termine à 15 h15, avec une heure seulement pour manger : c’est un peu la course, mais, comme cela, je peux bien profiter de mes loulous en fin d’après-midi. Je mange à la cantine des profs brésiliens, avec au menu : salade, riz et feijão (haricots marron), tous les midis (il y a d’autres choix en plus, quand même!)!

Comment est la rue où tu vis? Nous vivons dans une très grande ville (3 millions d’habitants), ce qui implique beaucoup d’immeubles et de béton. Notre quartier reste cependant assez arboré et agréable, avec des petits commerces en bas de la rue : on est plutôt bien installé, bien que la vie en appartement ne nous réjouisse pas particulièrement!

La famille de Marianne./

La famille de Marianne./

Où vas-tu manger lorsque tu n’as pas le temps (ou l’envie) de faire le repas? Souvent, dans un resto japonais, car il y en a en grand nombre à Curitiba, la ville accueillant beaucoup d’immigrants du pays du soleil levant. On en a même découvert un, récemment, qui propose tout un tas de sushis et makis qui sont présentés sur une sorte de tapis roulant : ça plaît beaucoup aux enfants!

Quel rythme ont tes enfants à l’école? Le même que le mien! Nous avons peu de petites vacances, mais deux grandes périodes de un mois et demi en juillet- août et la même chose en décembre-janvier…ça nous a permis de faire de beaux voyages à travers l’Amérique du Sud.

Est-ce qu’il y a du bon fromage où tu vis? Et du bon vin? Le fromage est quasiment et tristement inexistant ici, à l’exception du parmesan…les papis et mamies glissent quelques cabécous dans les valises quand ils viennent nous voir! Le vin brésilien est affreux! On trouve, par contre, du bon vin venant d’Argentine ou du Chili : nos repas entre copains ne se font donc pas qu’au soda ou à l’eau!!

Tu pars où en vacances? Nous voyageons bien sûr beaucoup au  Brésil, qui a tant de choses à offrir : de la nature la plus profonde (Amazonie, Pantanal), aux coins plus urbains (Rio, Brasilia), en passant par les lieux chargés d’histoire (Minas Gerais, Salvador). Mais nous profitons aussi de la proximité d’autres pays : nous sommes allés au Guatemala, un pays encore peu touristique, qui nous a pourtant ébloui. Et nous avons prévu, au mois de janvier, d’aller traîner nos valises en Argentine, en Patagonie, la région des glaciers, des animaux du froid et de la ville la plus australe du monde : Ushuaia.

Et, last but not least, que fais-tu le vendredi? Le vendredi, tout est permis : soirée télé-cocooning-pantoufle-pizza avec mon chéri, soirée apéro dinatoire improvisée avec les copains, soirée belote, les filles contre les garçons ou soirée on lâche les watts- caipirinha-musique…on décompresse et on savoure le week-end qui débute!

Faisant fi de l’âge

Grand-père et petite-fille./ Photo Dirty S.

Grand-père et petite-fille./ Photo Dirty S.

Bus 51 Ouest, direction Notre-Dame-de-Grâce (NDG). 50 minutes que je suis assise. Ca aurait dû faire 20, mais j’ai commencé par prendre le bus dans le mauvais sens.

Debouts à mes côtés, deux hommes. Un jeune et un vieux. Un just-twelve et un over-sixty. A un virage, le vieux tombe sur le jeune. Extrait.

– Pardon, sorry, je suis tombé à cause de l’autobus. (un silence) Tu comprends le francais? (ndla : à NDG, la majorité est anglophone).

– Oui, je parle les deux langues, répond fièrement le gamin. Le français et l’anglais!

– Mmmmh je sens une petite hésitation quand tu parles en français. D’où viens-tu?

– Je suis né ici… mais mes parents sont de Bulgarie. Avec maman, je parle français et bulgare. Avec papa, je parle anglais et bulgare.

– C’est où la Bulgarie?

– En Europe (le gamin cherche dans ses souvenirs de vacances). Vers la mer Noire. A côté de la Roumanie.

– Mes grands-parents étaient roumains, souligne le vieux.

– Alors on presque voisins! s’exclame le jeune, tout content.

(Le vieux doit sourire, je le sens dans mon dos)

-Lexie Swing-

Le cinquième des douze travaux : trouver une garderie

Prenez n’importe quel blogue ou message de forum et vous y lirez immanquablement la même rengaine : impossible de trouver une nounou à Montréal à moins d’avoir le portefeuille de Bill (Gates).

Je suis votre lueur d’espoir.

Car, lisez bien ceci : j’ai trouvé une garderie en un jour. A côté de chez moi. A 7 dollars la journée.

A long time ago./ Photo Biblioarchives Canada

A long time ago./ Photo Biblioarchives Canada

Bon, ce n’est pas un CPE (Centre de la petite enfance) mais comme Miss Swing toise à peine 70 cm, je craignais qu’elle ne se sente perdue au milieu d’une quarantaine d’enfants hurlant, courant, se jetant des jouets et de la poutine (ok ceci est totalement un cliché je plaide coupable, mais vu de la France ça fait exotique la Poutine comprenez-moi). Nous avons donc trouvé une garderie familiale subventionnée avec deux nounous et 9 enfants au maximum.

Comment je m’y suis prise…

Jeunes parents nouvellement immigrés, je vous tiens en haleine… Vous rêvez de vous débarrasser de votre progéniture pour aller courir le Mont-Royal n’est-ce pas?
Depuis la France, je me suis enregistrée sur le site Enfancefamille.org. J’ai rempli le dossier de Miss Swing et demandé des CPE et des garderies dans le quartier que l’on visait. Puis je me suis connectée sur le site Ma Garderie qui regroupe la plupart des offres de garde et j’ai fait une recherche par secteur.

Et puis je suis tombée sur une adresse, dans une rue de Notre-Dame-de-Grâce. Des photos sympathiques, des appréciations dithyrambiques, deux gardiennes, une place de libre et un chiffre qui m’apaisa : 7$ par jour. Je la contacte sans trop y croire, depuis la France. Et quelques heures plus tard j’ai sa réponse dans ma boite mail : je vous attends. Nous avons atterri un dimanche, et deux jours plus tard Miss Swing rencontrait ses nounous.

Elle a pleuré pendant une heure et j’ai du venir la chercher. Ça aurait été trop facile sinon.

Mais on est revenu, un peu plus à chaque fois. Et jour après jour, elle s’est habituée. En à peine une semaine, elle y passait la journée, sieste comprise.

Et puis est arrivé  le soir. Ce fameux soir où, lorsque j’ai voulu récupérer Miss Swing, elle m’a regardée longtemps… avant de se cacher dans le cou de la nounou. Adoptée, elle l’avait.

-Lexie Swing-

Faux-semblants

Le terme se veut critique, s’entend même péjoratif parfois, au bord de la dissimulation. Moi j’aime les faux-semblants, dans le sens premier du terme. Ces choses qui sont autre chose. Ces personnes qui ne sont pas ce qu’elles semblent être. J’aime le mystère et les surprises.

Homme ou gorille?/ Photo Juanedc

Homme ou gorille?/ Photo Juanedc

La première surprise que j’ai eue en arrivant venait de ce couple, rencontré dans une journée d’intégration. Il en impose, il parle beaucoup, surtout avec les mains. Il est technicien, il espère trouver rapidement du boulot, ça recrute ici on lui a dit. Il a deux enfants. Et une femme. Elle se trouve près de lui, assise bien droite, souriante. Effacée. Dans son ombre, elle tire son foulard jusqu’à l’orée de sa chevelure sombre. Puis c’est son tour de parler, et d’une voix tranquille elle dit son nom, celui de ses enfants. Et puis elle ajoute : “Je suis architecte, c’est moi qui subvenait au besoin de notre famille”. Voilà. Comme ça. Elle est discrète, voilée, architecte et chef de famille.

La seconde surprise est venue d’une interview. Arpentant le site internet pour lequel je travaille, je tombe sur une entrevue réalisée par une de mes anciennes collègues. Son interlocutrice : une immigrée d’origine bulgare travaillant comme secrétaire chez Emploi-Québec. Elle était titulaire d’un DEP en secrétariat canadien. Mais aussi d’une maîtrise en droit bulgare et de plusieurs années d’expérience comme avocate. On peut donc être les deux : avocate et secrétaire. Et aimer cette nouvelle vie.

La troisième surprise, je l’ai eue hier. J’avais demandé à l’une des nounous de Miss Swing, d’origine roumaine, si elle avait toujours été garde d’enfants. Elle m’a dit que non. Juste non. Sans un mot de plus mais avec les yeux brusquement voilés et une moue qui ajoutait au mystère. Je me suis imaginée une vie un peu rock’n’roll, une vie de baroudeuse sans le sou, sa fille vissée à la hanche. Hier, quand je lui ai dit que j’avais trouvé un travail “dans ma branche”, elle m’a répondu “tu as de la chance, j’aurais aimé aussi…” La question me brûlait les lèvres, alors je la lui ai posée : “Tu faisais quoi?”

“Génie”, elle m’a dit. J’ai pensé à la lampe et j’étais déjà en train de compter mes voeux quand elle a ajouté “enfin ingénieur je veux dire, ingénieur en urbanisme”. C’était mieux que génie. Enfin que celui de la lampe je veux dire. C’était classe, c’était fou, c’était un peu triste aussi. C’était triste parce qu’elle aurait aimé continuer à être ce génie là. Mais il fallait repasser des diplômes, obtenir des équivalences. Il fallait aussi subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, qui du haut de ses 18 ans est un peu trop grande pour être transportée sur une hanche. Mais pas assez pour voler sans appui. C’était triste parce qu’elle avait du changer de voie, et que ce n’était pas un choix.

Après, elle a saisi Miss Swing et me l’a collée dans les bras en clamant: “C’est une poupée, je l’adore!” Et comme elle lui faisait coucou dix fois en partant, je me suis dit que garde d’enfants, ce n’était pas ce qu’elle voulait être, mais elle le faisait drôlement bien quand même.

-Lexie Swing-