L’épuisante routine du soir

Au tournant de décembre, la routine a pris un tour de plus en plus difficile. Si la fatigue est présente, ce n’est rien à côté de la fatigue mentale que représente la routine quotidienne et le fait de jongler entre la garderie, l’école, le boulot et la maison. Ajoutez à ça les activités des enfants dès potron-minet le samedi et vous comprendrez pourquoi mon Spotify est branché en boucle sur la chanson « When I’m gone »…

Chez nous, c’est moi qui gère la routine du soir, mon chum s’occupant de celle du matin. Et sans fard, mon soir, ça ressemble à ça :

– 16h57 : je débarque du train et je cours. Je veux être dans les premiers à arriver à ma voiture pour ne pas pogner le trafic de la seule sortie du stationnement. J’arrive à la voiture en soufflant comme un veau.

– 17h05 : j’ai déjoué le trafic et réussi à tourner dans le sens inverse du mouvement global – toujours une gageure à l’heure de pointe – je saute de ma voiture et cours chercher ma fille cadette.

– 17h06 : ma fille pleurniche parce qu’elle venait juste « de commencer à jouer ». Après quelques tractations, elle accepte de me suivre.

– 17h17 : après dix retours dans son local pour un dessin qu’elle avait oublié, trois parties de cache-cache dans les manteaux et deux je-vous-salue-Marie, Tempête est enfin prête et harnachée dans son habit d’hiver. Je sacre à mots couverts en l’attachant dans la voiture: les bretelles de ceintures ne sont jamais assez longues et je me gèle les doigts.

– 17h28: je me gare devant l’école

– 17h32 : B. arrive du gymnase, elle évite sa soeur qui lui tend les bras, sa soeur hurle, je veux réconforter la soeur mais B. la pousse parce que « toi t’as déjà eu maman c’est mon tour ». Trois respirations profondes (Maman), deux tapes (les filles entre elles), et une menace d’être privées de chocolat pour le dessert et la vie reprend son cours. Tempête disparaît dans un couloir et B. raconte sa journée par le menu, une botte à moitié mise et la tuque de travers. Je m’extasie sur des dessins inachevés tout en poussant le talon fin dans la botte récalcitrante. Tempête réapparaît armée d’une luge. B. glapit que c’est la luge de L. Je prie intérieurement pour que les parents de L. ne soient pas dans les parages et pars en quête du casier dépossédé, aidée par mon aînée toujours à moitié chaussée…

– 17h54 : je descends les enfants de la voiture en leur demandant de rentrer et d’enlever leurs affaires «comme d’habitude». Je fais douze allers retours entre la voiture et l’entrée pour décharger le lot de gants, bonnets, boites à lunchs et dessins qui s’éparpillent dans la voiture. Sur le chemin je rappelle qu’il faut rentrer retirer son manteau. Je ferme la voiture. Je ferme la porte en disant «puisque c’est comme ça, vous n’avez qu’à rester là». Cris d’orfraies des concernées qui jurent leurs grands dieux qu’elles n’avaient pas entendu la consigne les 23 premières fois.

– 18h02 : je mets l’eau des pâtes à chauffer.

– 18h04 : je plonge le nez dans la feuille des devoirs. B. dit qu’elle n’a pas envie et qu’elle travaille déjà trop. Je lui propose d’en faire seulement une petite partie. Nous avons 10 mots à écrire en attaché.

– 18h06 : Tempête réclame des devoirs. B. dit qu’elle est trop petite. Tempête dit que non. B. dit qu’elle est un «bébélala». Tempête s’insurge et me prend à parti.

– 18h12 : Tempête a écrit son nom, résolu trois exercices de mathématiques et dessiné un lutin comme demandé. Elle quitte la table, satisfaite. B. dit que «c’est pas juste, c’était trop facile» et jette son crayon.

– 18h15 : je pense enfin à mettre les pâtes dans l’eau.

– 18h17: B. a fini ses devoirs et part jouer à son tour.

– 18h32 : les filles mettent la table et tout un tas de peluches censés partager leur repas avec nous.

– 18h33 : sous les huées de la foule, je déplace les peluches sur le canapé.

– 18h35 : les pâtes sont (trop) cuites

– 18h42 : mon amoureux arrive. Le temps qu’il quitte ses affaires et accueille le lot d’histoires, requêtes et reproches diverses, je commence à débarrasser le lave-vaisselle.

– 19h13 : après 8 levers de table, trois jets de sopalin, un verre d’eau et deux cuillères de sauce tomate renversés, nous quittons la table.

La suite vous la connaissez : c’est celle de la table à débarrasser, du lave-vaisselle à remplir, des boites à lunchs à préparer. C’est le brossage des dents à surveiller, l’histoire à raconter, les demandes d’eau et de mouchoirs qui faudra combler. Ce sont les nouvelles qu’on échange entre deux portes. Les «je t’ai pas dit, à mon boulot, Martine s’en va», ou les «j’ai eu ma mère au fait, il faudra qu’on…», sans parler des «t’as vu le message de l’école? Il faut penser à rapporter des rouleaux de papier toilette vides / à signer la dictée / à emmener un jeu de société / à l’inscrire à la journée pédagogique…» (rayez la mention inutile). C’est la brassée de linge à laver. C’est la pile de la veille qu’on a pas encore plié. C’est cette ampoule qu’il faut absolument changer. C’est ce truc de boulot qu’il faudrait vraiment terminer. C’est aussi ce temps qu’on voudrait pour soi. Ou ce moment qu’on voudrait pour nous. Et la routine qui recommence dès le lendemain.

Après un (soit-disant) énième article d’une collaboratrice de « La parfaite maman cinglante » sur la difficulté du quotidien, les réponses n’ont pas tardé à se faire acerbes. Les mères d’aujourd’hui donnent une vision de la maternité « déplorable » et ne font « que se plaindre », alors « pourquoi ont-elles même eu des gamins on se demande ».

Je suis navrée de souiller ainsi l’image d’Épinal érigée en vérité de la maternité pendant des siècles mais être parent aujourd’hui, père ou mère peu importe – est difficile. Ça l’était hier et ça l’est depuis toujours. Il n’y a juste plus d’omerta à ce sujet. C’est crevant, il n’y a aucune pause et c’est aliénant. C’est aussi un lien incroyable qui te porte au quotidien et te définit en partie. Ce sont des moments si doux que tu te sais choyé d’avoir eu la chance de les vivre.

Mais ça n’empêche pas l’essoufflement, ça n’empêche pas l’isolement, ça n’empêche pas les jours qui n’en finissent plus et les cris qui viennent faire vriller le fond même de l’âme et les dernières ressources.

On oublie ce que c’était d’avoir un bébé, d’éduquer un deux-ans, d’accompagner un six-ans, de guider un dix-ans ou de côtoyer un ado. On oublie et on juge. On juge sans savoir et surtout on juge sans contexte. Qu’en sait-on de la routine, des difficultés financières, des couples qui vacillent, des troubles enfantins et de la santé mentale de ceux que l’on juge aussi? Que sait-on de ce qui fait leur vie, de ce qui les tient debout et de ce qui les fait plier?

Quand un enfant de 6 ou 7 ans fait des crises de colère, l’éducation bienveillante prêche sans faillir l’incontournable vérité : « il faut aller au delà de la colère, car celle-ci est souvent une façon d’exprimer une souffrance ». Et vous savez quoi? C’est encore vrai pour n’importe qui. Alors quand vous voyez quelqu’un vaciller, tendez la main, plutôt que de donner la dernière bourrade.

-Lexie Swing-

Vent d’automne

feuilles mortesC’est officiel, l’automne est là. Nous l’avons appris à la dure hier, après avoir fait l’expérience parentale commune des trottoirs inondés, des baskets trempés, des cheveux dégoulinants et des cahiers mouillés dans les sacs mal imperméabilisés.

J’adore l’automne, plus belle saison selon moi (et la plupart des Québécois) mais force est de constater que je vivrais mieux sans la pluie torrentielle qui s’invite ces jours-ci. «Les plantes ont besoin d’eau», justifie-je à mes filles à tout bout de champ, alors que l’on se noie déjà dans les feuilles mortes. Le cycle de la nature a ses mystères et je suis bien trop occupée à écoper pour creuser.

Les températures matinales – 4 degrés au plus froid de la semaine dernière – nous ont forcé à tirer de leur sommeil mitaines, cache-cou, tuques et autres pulls épais. Ils sont sortis, mais guère portés, soucieux que nous sommes de ce je ne sais quoi qui nous freine. Ce même je ne sais quoi qui fait se geler les populations occidentales dans leurs maisons humides parce qu’on «ne va pas quand même pas allumer le chauffage en septembre!»

Septembre a d’ailleurs été clément avec nous, apportant avec lui températures douces et belle-maman, qui s’est chargée de la maison et des enfants, nous permettant ainsi un week-end (de mariage) en amoureux, le premier en 4 ans, et même un concert à Montréal. J’y ai posé une question au chanteur, en anglais, devant 2000 personnes. La fille qui restait derrière les portes aime ça sauter du grand plongeoir.

Sans surprise, septembre a amené avec lui la rentrée des classes, et notamment en première année (CP) pour ma grande, la petite débutant sa dernière année de garderie avec une transition effectuée dès le mois de juillet. Ce fut donc le retour du double dépôt, Numéro 8 (ma cadette) comme elle aime s’appeler elle-même, courant entre les grands enfants tandis que nous tentons un dépôt rapide de l’enfant anxieux de son nouveau statut d’enfant de primaire. Puis un deuxième dépôt d’une deuxième enfant passablement mouillée après avoir bu à tous les abreuvoirs de l’école tandis que les négociations s’annonçaient serrées avec sa grande sœur.

Les temps furent durs mais octobre semble avoir apaisé les velléités. Dépôt et ramassage se déroulent désormais avec plus d’apaisement. Sauf quand la pluie se mêle de partie et oblige tout le monde à courir sous l’eau ruisselante.

Ce fut aussi le retour des activités extra-scolaires pour lesquelles j’ai toujours plus d’idées que de temps. Je suis déjà dépassée par la perspective du double cours de tennis du samedi, et du cours de piscine le dimanche, et tandis que j’envisage le processus, je me rappelle que j’ai accepté de leur faire suivre un cours gratuit de karaté ce soir et que je les ai inscrites à une course à pied ce dimanche avec leur père. Achevez-moi.

Côté routine, les devoirs apportent leur lot de frustrations. Ceinturer Numéro 8 tandis que sa sœur déchiffre ses nouveaux mots relève souvent de la gageure. Le cahier de vacances à terminer semble pour le moment être une astuce appropriée pour ma petite qui a bien hâte d’être à l’école. Pour les repas, le batch-cooking nous sauve la vie depuis la rentrée. Aussitôt rentrés, aussitôt enfourné. Cela me laisse le temps de les envoyer au bain, faire une machine et d’abattre les devoirs, sans avoir à jongler avec une casserole de pâtes ou une soupe à mixer.

J’ai hâte désormais que le beau temps nous revienne, pour pouvoir apprécier les couleurs de l’automne dans mes lieux favoris. Si vous en avez à conseiller, n’hésitez pas! Nous sommes toujours preneurs de belles activités.

-Lexie Swing-

 

Crédit photo : Matthew Henry

Ta petite routine

Tout le monde sait ça : un enfant a besoin de routine. Surtout quand il est petit. Surtout quand un magnet mal collé ou une tuque mal mise peuvent provoquer une crise de bacon de deux heures trente. Et gare à vous si vous pensiez que vous pouviez mettre la chaussette gauche avant la droite. C’est droite-gauche sinon rien. Méfiez-vous. Je dis ça pour vous.
Alors on créé des routines, on les illustre, on les encadre au masking tape. Les plus chevronnés sortent leur inventivité et leur plastiqueuse, avec petites fenêtres à velcro et couleurs en fonction des saisons. C’est beau comme un aperçu Pinterest, mais infaisable pour mes deux mains. Chez nous, le tableau est dessiné a mano. Il me prend l’équivalent de deux épisodes de Friends from College pour le rendre compréhensible, mais il fonctionne.

Reste que, la routine m’angoisse. Si elle rassure parfaitement ma progéniture adorée, elle me file des hauts le cœur dès 16h sonnées. Le matin, elle se fait discrète. Nous sommes en retard, les gestes sont automatiques, l’esprit n’a guère le temps de faire un autre compte que 7h00+deux brossages de dents, deux leggings, deux pipis et un rappel parce qu’il restait quelques gouttes = train manqué.

Mais le soir… Le décourage me gagne tout à fait juste après le repas. Quand je m’avachis sur une chaise pour la première fois de la soirée, après avoir fait 12 squats durant le souper pour nettoyer chaque chute d’aliments-c’est-pas-ma-faute-maman et 3 lancers de yogourts par-dessus le comptoir. La table is a mess. Le lave-vaisselle doit être vidé avant d’être rechargé. Et la routine me rappelle son insolente mécanique : le bain, les dents, le pipi, le pyjama, l’histoire, les rappels. Avec les maladies de l’automne, elle devient carrément vicieuse, ajoutant son lot d’antibios, de combo hydrasens-crise de nerfs, de crèmes pour peaux sèches, de vicks sur la poitrine et de pschitt sur l’oreiller.

A l’image des routines bien huilées, mes enfants aiment les livres bien usés et les relectures en série. Le Noël de Splat est en tête du top depuis 10 semaines consécutives, détronant ainsi Le Loup qui voulait voir le monde. Du côté de la plus jeune, nous avons une préférence marquée pour les rimes et les animaux. Trois livres sortent ainsi du lot. Trois livres que nous lisons donc chaque soir. Les yeux fermés et la mémoire auditive à son meilleur.

Après vient le temps de débarrasser tout à fait, de préparer les lunchs du lendemain, le souper du prochain soir, de lancer la sécheuse, d’étendre le linge qui a tourné et de nettoyer quelques petites choses pour éviter le grand ménage du samedi matin.

Il est 21h quand on se retrouve sur le canapé du salon. On évoque les finances, les travaux, on s’émeut des expressions de notre plus grande et des progrès de notre cadette, on se partage les infos du monde et les infos de notre petit monde, on commente, on s’étreint, et puis on lance un épisode, un film qui n’ira pas jusqu’au bout, car mon amoureux se sera endormi longtemps avant la fin.

Le secouer doucement. Éteindre la télé. Sortir le chien. Réfrigérer le souper du lendemain désormais refroidi. Improviser sa propre routine. Et puis dormir, avant que tout recommence.

Parfois je dois freiner mon esprit qui galope, ressassant sans cesse (pas facile à dire) les tâches à venir comme une ritournelle infernale. Heureusement, la routine apporte aussi son lot de moments doux, qu’on ne raterait pour rien au monde. Le chemin vers la garderie et les visages que l’on cherche dans la foule d’enfants. Le premier baiser.  La petite main dans la nôtre, en allant vers la voiture. Les mots d’enfants qui se bousculent. Le repas qui attend. Le souper tous ensemble. Le dernier baiser (même si on sait qu’il y aura des rappels). Et le silence, juste après. 

-Lexie Swing- 

Conseils vitaux pour déboires parentaux

4 ans et quelque de gestion parentale m’ont appris beaucoup de choses sur moi-même, et la vie en général. Qu’un instant de silence peut-être aussi vital qu’un verre de vin à 15h30. Qu’un instant de silence à 15h30 est aussi suspect qu’une chambre d’enfant rangée plus de deux minutes trente post-ménage. Qu’une chambre d’enfant rangée est en fait une illusion Pinterest, etc.

J’ai été en criss jusqu’au bout de mes ongles pas faits (mais pas rongés), souvent, mille fois par jour. J’ai été merveilleuse d’inventivité, méchante à force d’être tannée. Tour à tour mère parfaite et Folcoche exacerbée, tenant par un bout de pied le poupon au-dessus de la poubelle et criant «je compte jusqu’à trois, si tu ne ranges pas ces légos tu peux lui dire ADIEU». (Reposez ce téléphone, je parle d’une vraie poupée, en plastique noir, avec deux yeux qui se ferment dont un, un peu croche). Une bipolarité parfaite, au rythme des cris, des rires, des supplications et des «je t’aime maman, tu es mon amour de ma vie maman».

À date, j’ai survécu. Et croyez-moi il y a des jours où je me trouve héroïque. Où j’aurais le goût de chialer tellement le salon est crade et rempli de jouets poilus – merci le chien – et que ce fichu lave-vaisselle est encore, ENCORE bon sang, à vider. Et je ne chiale pas. Parce que j’en ai juste pas le courage, parce que je suis trop fatiguée, rendu là.

Il y a aussi d’autres jours parfaits, où on fait les choses dans le bon ordre, où la maison est correcte, où les enfants chantent et où je fais des superbes chorégraphies dès potron-minet sur l’air de «Sardine à l’huile, que fais-tu là? Ouachichi, ouachacha…»

Il y a des astuces au quotidien pour donner à la routine un semblant d’efficacité, et pour ne pas vivre à mille à l’heure la main sur le buzzer et l’autre sur le col de la veste de sa cadette à hurler «descends pas l’escalier j’te dis!!». Voici 5 conseils que j’essaye d’appliquer, pas toujours, mais j’essaie, et quand j’y pense, ça marche (CQFD).

Préparer les habits la veille, avec les enfants. Avant l’heure du coucher, on consulte la météo du lendemain et on prépare les vêtements dans un coin de la chambre. On a le temps de se chamailler, d’éteindre les incendies du type «je mettrais que des jupes qui tournent TOUTE ma vie durant et tu pourrais RIEN faire pour m’en empêcher» et penser au passage à préparer le sac de piscine qu’on aurait probablement oublié dans la tempête du lendemain matin. On se lève serein, ceux qui ont un enfant autonome apprécieront qu’il puisse arriver au petit déjeuner déjà tout vêtu-les-chaussettes-dépareillées (la gauche a mystérieusement disparu pendant la nuit) et c’est dix minutes de cris économisées pour tout le monde.

Avoir une boîte-à-tout. J’ai une boîte-à-tout à l’entrée de la maison. C’est la boîte des choses à ne pas oublier. Les clés. La tenue de rechange. Le courrier à traiter dans la semaine. On y pitche l’essentiel et ça marche bien mieux que de se coller des post-its sur le frigo ou de lancer «Dis, tu me rappelleras de prendre…». Et ça évite de perdre certaines choses. «Elles sont où les casquettes?», «Dans la boîte!». «T’as pas vu mes lunettes?» «Si, dans la boîte!». «On devait pas penser à…» «DANS LA BOÎTE!». «Il est où le chien?» «Euh…?» (Pneus qui crissent, demi-tour au feu rouge, déboulement dans le jardin pour retrouver le chien qui mouette devant la porte).

Préparer le repas la veille ou le matin. Eille, je vous entends déjà rouspéter! J’admets que ça prend du temps que l’on n’a pas toujours, le soir ou le matin. Mais rappelez-vous de cette sensation délicieuse d’un retour à la maison en sachant que le repas vous attend tranquillement dans le bac du frigo? Les chanceux lanceront leur Thermomix ou leur mijoteuse programmable. Les autres (dont moi, qui n’aime pas savoir que quelque chose cuit lorsque je suis absente de la maison) commenceront leur préparation la veille ou le matin pour rentrer à la maison plus serein. On arrive, on enfourne les lasagnes précuites et on va donner le bain. Les enfants se lavent seuls? On s’assoit sur le sofa, les pieds nus sur la table basse et on savoure un verre bien mérité.

Tout ramener devant les chambres. Je me retrouve toujours à ranger une fois les enfants couchés. Et en attendant qu’elles soient complètement endormies, je ne sais jamais que faire du linge que j’ai plié et des jouets que j’ai ramenés. Désormais, je les empile à l’entrée de la chambre, si nécessaire dans une boite dédiée ou sur une petite chaise. Je profite de ma soirée dans un salon et une cuisine dégagés, et je range dans leurs chambres en allant me coucher. J’oublie? Pas grave, ça fera un excellent exercice de «montre-moi comme tu es autonome et range bien ta chambre mon grand». Miss Swing a parfaitement compris le concept : elle empile dans un coin sombre et place son pouf au-dessus en attendant que la motivation la gagne.

Apprendre à lâcher prise. L’état de la cuisine me met à l’envers. Ma chambre ne reste une chambre, à savoir un espace sans linge à plier et peluches variées, que 2h seulement par quinzaine, le sous-sol est bon à karsheriser, le jardin est une forêt vierge et ça fait déjà trois fois que je demande une copie de ce reçu super important qui disparaît sans cesse dans la pile du «à ranger». Mais mes enfants sont propres (pas le soir à 17h45, là, elles sont souillées de sable et de tâches non identifiées), elles mangent à leur faim (trois petits pois et huit gâteaux). Nous sommes en bonne santé (avec trois kilos de cellulite en trop) et surtout nous avons un évier cosmique tellement immense qu’on peut continuer à s’y laver les mains après huit jours à y empiler de la vaisselle. «Je suis TELLEMENT chanceuse» me dit souvent Miss Swing en collant son 3501e autocollant Paw Patrol. Et elle a bien raison.

N’oubliez pas. No job is too big, no mum/dad is too small. You’ll figure it out.

-Lexie Swing-