(Des) espoirs


Je me suis mise dans un bain. Quelque part derrière la porte, la petite mandarine sanglotait. Son papa veillait alors j’ai mis l’eau à couler. Le flot de mes pensées se diluaient dans celui du robinet. Un peu plus chaud. Jamais assez chaud. Réchauffer le froid qui saisit mon cœur.

Mon téléphone vibre. Vous avez dix amis en sécurité. En sécurité. Des amis perdus au milieu d’un état de siège. C’est la guerre à leur porte. Ils se géocalisent. Twittent leur angoisse. Relaient leur souffrance. Ils entendent des cris. Des cris qu’ils étouffent. Ce sont les leurs. Ce sont des voisins. Ce sont ceux de mon peuple, et de mes amis parisiens, pris dans les feux d’une bataille qui n’est pas la nôtre. C’est un temps de guerre. Ce n’est ni l’Afrique, ni le Moyen-Orient, ni l’insécurité des bidonvilles des pays en développement. C’est la France. C’est l’Occident. Et c’est la peur, partout.

L’eau va déborder mais je refuse de l’arrêter. Elle noie mes pensées, elle dilue mes angoisses, elle baigne les espoirs qui accompagneront mon soir.

A tous mes amis, courage. Demain se lève déjà.

-Lexie Swing-

3 réflexions sur “(Des) espoirs

  1. Garder l’espoir au milieu de l’horreur. Et laisser l’eau nous apaiser, au moins un peu, juste un peu, pour reprendre son souffle.
    Tendres pensées lexie

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