L’école a repris au Québec il y a déjà quelques semaines. Une adaptation à bien des égards compte tenu de la Covid mais qui a le mérite de voir les enfants retrouver les bancs de l’école et leurs copains. Des retrouvailles, de rythme et de camaraderie, qui semblent faire le plus grand bien à la plupart…
Plongés en mode pandémie depuis 6 mois maintenant, nous nous sommes tous globalement bien adaptés – et pliés – aux règles en vigueur. En pratique, celles-ci signifient :
- Qu’on n’a plus le droit, en tant que parent, de rentrer dans l’école. Les parents de maternelle, comme nous, n’ont donc pas eu droit à la traditionnelle visite de l’école au printemps, pas plus que les enfants n’ont eu l’occasion de voir l’école en amont. Peu d’impacts pour nous, déjà parents de l’école depuis deux ans, ou même pour Tempête, qui l’avait maintes fois visitée. Mais pour les jeunes parents de nouveaux maternels, le pas à franchir est important.
- Autonomie totale pour les enfants. Fini le temps où nous les aidions à enfiler leurs manteaux ou vérifions qu’ils avaient pensé à leurs cahiers. Cette année, c’est l’apprentissage de l’autonomie en version accélérée, et ce, dès la maternelle. Tempête m’impressionne, avec ses retours triomphants « Regarde Maman, cette fois j’ai pensé à tout ramener » et B. ne traîne plus sans cesse dans les vestiaires, à enfiler ses vêtements à la vitesse d’une tortue neurasthénique.
- Port du masque pour tous les adultes, et pour les élèves de plus de 10 ans dans les couloirs. Trois niveaux d’élèves sont concernés par le port du masque : les 4e, 5e et 6e année (le primaire québécois compte une année de plus que le primaire français), le port du masque pour eux est heureusement réduit à la portion congrue : les couloirs. Ainsi qu’à l’autobus scolaire, pour ceux qui le prennent. Côté adultes, ça se corse : tous les profs et éducat(eurs)rices (les surveillant(e)s, en France) doivent porter masques et visières en tout temps. De façon très personnelle, je trouve que cette mesure n’a pas vraiment de sens à l’intérieur même de la classe, considérant qu’ils font partie prenante de celle-ci, ils devraient pouvoir retirer leurs équipements en présence de leurs élèves, et les remettre lors de leurs déplacements. Mais encore une fois, c’est un point de vue personnel.
- Le désinfectant à tout va. Purell fait fortune au Québec, il est partout. Les élèves se lavent les mains en entrant, en sortant, avant et après la récréation, les collations, le repas, les toilettes, le sport, name it. Je vois arriver avec terreur l’hiver et ses petites gerçures mal placées.
Dès cette nuit (mercredi), la région du Grand Montréal bascule en zone rouge. Les restaurants (et bars) ferment les portes de leurs salles à manger, les gens sont priés de ne pas recevoir d’amis ou de famille chez eux. On entre en plan de lutte contre ce qui semble être la deuxième vague de la pandémie. Les écoles restent ouvertes, les interventions en cas de suspicion de Covid se faisant selon les fameuses bulles-classes. Aucun cas n’a pour le moment été recensé dans notre école, mais des apparitions de cas ont lieu un peu partout autour de nous, dans plusieurs écoles de la ville, dans certaines garderies, etc. Autant dire que le virus se rapproche et que la question n’est plus de savoir si le virus se déclarera dans l’une de nos classes, mais bien « quand ».
Si l’une de nos classes ferme, nous devrons garder celle de nos filles qui sera concernée durant 14 jours à la maison, et la faire tester. Rien qui nous fasse rêver outre mesure mais il faut vivre avec son temps, même quand ce temps est une tempête.
J’espère que vous vous portez tous bien et que vous tenez le cap.
On s’en sortira! Le soleil n’est plus très loin. (Mais avant ça, y’a l’hiver – et il dure 5 mois icitte).
Beau mois d’octobre!
-Lexie Swing-
Crédit photo : Samantha Hurley

Tu verrais ça. La deuxième vague qui se profile. Til-Tok interdit aux Etats-Unis. L’espoir d’un premier vaccin bien avancé. Tu ne verras jamais le Liban qui brûle. Que je crie ou que je chuchote, je ne pourrais plus jamais rien te demander, plus jamais rien te confier.
Je vous dirais bien ce que ça m’invoque, d’avoir 34 ans, mais la vérité est que ça ne transporte aucun élan. J’ignore si c’est la faute à la pluie, ou au confinement, à ce temps qui semble comme suspendu ou seulement à cet âge sans couleur, ni une moitié, ni un début. Un âge pair en plus, moi qui ait toujours préféré les autres, les 1 et 5 et 7.
Poppy. Ça fait deux mois, déjà, que tu as rejoint notre famille. On dit que ça prend trois mois, pour un chien comme toi, pour trouver son chez soi. Au nombre de chaussettes que t’as mangées, on dirait que t’es bien installée pourtant.
Poppy, tu viens d’Antigua. Je ne sais rien de comment tu es née. Je ne sais pas pourquoi tu errais, et comment on t’a attrapée. Je sais seulement que tu as été recueillie à trois mois par une aidante locale, que tu as vécue en troupeau avec d’autres potcakes comme toi. Et puis que, grâce à la gentillesse d’un passager quelconque, tu as été expatriée au Canada, tout près d’Ottawa.
Tu as égayé chaque heure de la vie de mes enfants depuis deux mois, tu as été d’une patience infinie et d’une résilience sans bornes, dans leur apprentissage de maîtresses d’un chien. Tu acceptes qu’elles prennent tes pattes et t’enserrent, en attendant qu’on te délivre et leur fasse répéter dix fois au coin « je n’attraperai plus Poppy par le cou ». Tu regardes encore souvent par dessus ton épaule, mais tu t’enfuis un peu moins vite lorsque tu entends nos pas derrière toi. Tu viens quand on t’appelle, tu agites la queue quand tu nous vois et lances des coups de pattes depuis le haut de l’escalier pour montrer ton impatience.
La perspective d’enfourner bientôt de la pâte à madeleines ou une brioche tressée dans le four préchauffé est une motivation suffisante pour me lever – tôt – le matin, et je me plais à croire que c’est une odeur qui, inconsciemment, teintera les souvenirs d’enfance de mes filles.
Si jamais vous aimeriez vous aussi vous offrir le luxe de profiter certains matins d’un petit déjeuner frais, voici quelques astuces glanées au fil des mois :
– Préparez vos pâtes à pains et à brioches la veille également. Pétrissez, laissez lever durant une heure dans le four à peine chauffé, puis éteint, en couvrant le bol d’un torchon mouillé. Dégazez ensuite la pâte et réfrigérez toute la nuit. Cela permet une deuxième poussée lente de la pâte.
– Congelez! Doublez vos recettes et congelez les restants. Un muffin ou un cookie passé au programme décongélation du micro-ondes, c’est juste délicieux.