
Autmone./ Photo Denis Collette
Arrêt sur image. Il est 22h. Je porte un vieux chandail, et une capuche sur la tête. A mes pieds, mes baskets de running vertes et roses. Flashdance mais en mieux. Elles sont trempées.
J’ai les pieds joints, les mains baladeuses. Tentative d’échappatoire, je sers encore plus les jambes. Mes bras sont pendus à son cou tandis que sa tête ruisselle. Il sent la mangue. Et l’orange aussi. Il sent le shampooing pour enfants dont on l’asperge depuis 30 minutes.
Je tremble. Il fait froid les nuits d’automne au Canada. Mes doigts se crispent sous mes gants Mapa tandis qu’il hume l’air, indifférent à la fraîcheur de l’eau qui coule dans ses yeux. Il aimerait me fausser compagnie mais je crains pour son regard. Cécité partielle possible. J’ai lu ça quelque part. « Encore un peu, encore un peu », je dis. A quel moment est-ce assez?
L’odeur est toujours là, entêtante. Encore une fois. Encore un bol. Encore un tour. Ne bouge pas, je le supplie. Il s’appuie contre moi, indolent, endormi par la nuit. Je frissonne malgré sa chaleur. C’est la deuxième fois, la troisième fois peut-être. La mousse recouvre encore une fois son crâne tandis que l’eau tiède du mélange creuse des sillons dans ses poils blancs.
Aucun changement, soupire l’amoureux, en tenant son nez à respectueuse distance du museau criminel.
Alors je perds mon self-control et abandonne le navire.
MAIS PUTAIN, je glapis, QUELLE IDÉE A EU CE CLEBS D’ALLER SENTIR LE CUL D’UNE MOUFETTE ?
Seul le vent de la nuit me répond, insolent, tandis qu’Eleven frotte avec volupté sa tête mouillée dans l’herbe fraîche du jardin.
-Lexie Swing-
Oh mais quelle truffe !
J’ai flippé un instant, avant d’éclater de rire (je l’avoue). Mais quelle idée aussi!!
Désolée, j’ai ri…mais je compatis sincèrement, si, si!
Ouch… je peux imaginer l’odeur…